Chapitre 1: Aisling, chasseresse téméraire

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Imeachta et ses alentours étaient des terres pour le moins très belles. On y retrouvait un climat digne des pays du nord, qui vous glacent sur place si vous n'êtes pas habitué, et des conifères s'étendaient à perte de vue sur les quelques plaines de ce pays. Des cours d'eau séparaient la région, lesquels prenaient leur source dans les montagnes aux alentours et dans les neiges éternelles à leur sommet couverts de nuages. L'endroit était trop parfait pour que le père d'Aisling passe à côté.

Ces rivières permettaient entre autre des échanges commerciaux avec les autres villages en bordure de ces étendues d'eau, jusqu'à l'océan; et ce fût l'une des raisons de la prospérité de ce petit village. En effet, Imeachta possédait son propre port de pécheurs, et c'était la fierté de ce hameau, ainsi que le seul point d'intérêt du village. Il était composé essentiellement de bois, tout comme les pontons. Les habitants avaient créé des pontons pour accueillir les bateaux qui arrivaient ici. À côté des bateaux, un marché se tenait tous les jours, où l'on trouvait toutes sortes de produits.

Des légumes comme des poissons étaient vendus, mais aussi des bijoux, étoffes exotiques, viandes en tout genre, sans parler des curiosités qu'on pouvait trouver. De nombreuses personnes travaillaient sur les quais du matin jusqu'au soir. Ce port était la seule raison pour que le roi s'intéresse à cette contrée loin de tout, et surtout de la capitale d'Alkarim, nommée Tsolais.

Imeachta n'avait pas de bâtiments plus grands que les autres, comme l'auraient été le château de Tsolais ou les longères des chefs dans les autres villages, car il n'y avait pas de dirigeants dans celui-ci. La société était organisée autour d'une multitude de référendum et les richesses étaient à peu près les mêmes, mis à part la maison d'Aisling, construite par sa famille avec des arbres qu'ils avaient trouvé autour du village. Pour moins de moyens que les villageois alentours, leur maison avait un étage supplémentaire par rapport aux autres, seulement grâce à leur travail. Mais elle était éloignée des autres, dans la forêt.

C'était dans cette nature que le père d'Aisling voulait vivre après avoir perdu son épouse, une femme qui savait se faire remarquer. Elle n'avait pas une beauté sans pareille, mais son éloquence suffisait à satisfaire ses desseins. Le père d'Aisling pouvait l'admettre, elle avait beaucoup changé depuis qu'ils se connaissaient. D'une femme douce et dévouée, comme elle l'était auparavant, quand elle a fait venir le frère d'Aisling au monde, elle était devenue arrogante, mais aussi savait faire preuve de techniques diverses pour arriver à ses fins, comme le chantage ou la fourberie, avant qu'elle parte. Une fois arrivé ici, Dùnkan perdit tous ses espoirs d'un village paisible où tout serait si facile pour lui, puisqu'il était tombé sur une étendue d'herbes hautes et de broussaille, mais le travail de nombreux villageois avait porté ses fruits.

Depuis, Imeachta était un grand village, mais seul le roi pouvait le faire valoir comme une ville, ce qu'il ne comptait pas faire de sitôt. On y retrouvait à chaque coin de rue, des conteurs et des enfants autour de lui, près à entendre sa voix et les légendes qui en découlaient. Imeachta était une terre de rumeurs et de mythes. Tous les messages pouvaient être associés, non pas aux dieus ou à la religion, mais aux esprits de nos ancêtres, comme dans les aurores boréales, on l'on y revoyait parfois nos aïeux.

Et dans cet endroit, Aisling apprit à vivre, à comprendre la vie et les gens autour d'elle. Et c'est là qu'elle commença sa spécialité, le tir à l'arc, sans que son père ne la voie, car cet art porteur de mort et de nourriture à la maison était interdit aux femmes, mais cela ne l'empêchait pas de s'entraîner quotidiennement, dans ses recoins secrets. C'était son village, son sanctuaire, qu'elle n'avait jamais quitté. Pour elle, rien ne comptait plus que cet endroit et sa famille, quoiqu'un peu décomposée.

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