Chapitre 2: Yūnan, ou l'enfant soldat

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PDV Aisling:

Aisling fut d'une humeur joyeuse aujourd'hui, en se relatant les évènements de la veille: la chasse d'un Souffleur et le fameux sac... Tout cela semblait irréel pour l'adolescente. C'est comme si, toute sa vie, sa chance s'était abstenue pour resurgir la veille.

Elle sortit de la salle de la cabane qui lui servait de chambre. Cette salle était sans doute la plus grande de la maison, avec la salle à manger, et pour cause: Aisling avait voulu la faire seule, pour pouvoir, tous les jours, admirer son travail avant de partir à la chasse.

Une fenêtre était sculpté dans le bois, du côté du Levant, pour qu'elle sache s'il n'était pas trop tard pour chasser. Aisling fila dans la salle à manger revoir son frère et Dùnkan, qui voulait lui parler. Il s'adressa à elle:

«Depuis quand tu chasses sans mon accord? Je tiens à toi, d'accord? Tu aurais pu me dire ça. Enfin, nous avons d'autre chose à faire, et nous en reparleront plus tard. Viens.»

Aisling remarqua que Dùnkan n'avaient pas la mine joviale d'Aisling,mais un air sombre, opposé à son expression de la veille. Le deuxième fils de Dùnkan, Yūnan , à ses côtés, tenait un parchemin orné d'un sceau royal.

«Le messager a dû venir très tôt, se disait Aisling.»

Le frère de la fille rebelle avait seize ans, soit un an de plus que sa sœur cadette et les cheveux d'or de son père, ainsi que ses yeux, si bien qu'on aurait dit son clone. Il était doux comme un agneau, et se refusais à tuer quoi que ce soit. C'était lui qui ramenait les brebis égarées et qui apeurait les loups, pour conserver une vie de plus sur terre, lui qui ne supportait pas de voir Aisling partir à la chasse, souvent pour ramener une proie décédée.

Il portait sur son visage des yeux bleus en amande, ce qui lui donnait un charme certain dans le village.

Mais, hélas, le premier signe distinctif était son asymétrie. En effet, suite à un accident lors de son premier jour de chasse, un loup lui avait mordu et emporté le bras gauche, à croire que c'était la seule différence entre le père et lui. Yūnan n'était plus parti à la chasse depuis ce jour, mais c'était compréhensible. De plus, au contraire des gens d'Imeachta, il était végétarien, et se refusait à nuire aux êtres vivants en tout genre.

Aisling s'approcha de son frère de son côté atrophié pour voir le contenu de la lettre, qui de toute évidence était la source de tout cet effroi sur leurs visages. En l'ouvrant, elle découvrit. Sur la lettre était marqué des mots empreints d'une lourde tâche:

«À l'attention de Dùnkan, père du jeune Yūnan. Votre fils est prié, car ayant atteint l'âge légal pour être soldat dans les armées du roi, de rejoindre les rangs de nôtre bon seigneur Égée, pour venir grossir l'armée de Tsolais et d'Alkarim, et ce pendant une période de deux années où nous prendrons soin de lui. Précisons que le seul renvoi possible sera celui de vôtre fils, et que vous serez généreusement dédommagé s'il meurt, en plus de recevoir nos sincères excuses, qui vous seront renvoyées par lettre.
Général Cesare, responsable de l'armée des Chevaliers d'Alkarim.»

Aisling n'en revenait pas. Dùnkan devait partir pour servir les armées du roi, à des lieux de cela et durant deux ans. En parcourant ces lignes, des spasmes la secouèrent. Son cœur rata un battement. La personne qu'elle connaissait le plus, et l'une des seules envers qui elle montrait de l'affection, avec son père, allait risquer sa vie pendant plusieurs mois et loin d'eux. Alors Dùnkan prit la parole:

-Cette lettre est officielle, nous ne pouvons pas faire semblant de ne pas l'avoir lue.
Mais Aisling s'écria:

-C'est mon frère! Il ne peut pas partir!

-Silence, ma fille, après ce que tu as fait, tu devrais plutôt te taire. Nous n'avons qu'un choix: le laisser y aller, et tu le sais.

-Il ne doit pas partir, il va se faire tuer!

Mais Dùnkan éclata:«Assez!»

Ce fut Yūnan qui clôt le débat en annonçant qu'il accepterait, malgré son handicap.

Que son frère aille se faire tuer révoltait Aisling, car il ne valait personne en combat à cause de son infirmité, et ce, même avec toute la détermination du monde, même s'il disais compenser ce défaut. Cependant les lois de l'armée étaient claires: Yūnan étant droitier, il se battrait avec le bras droit tant qu'il ne l'aura pas perdu. Aisling savait que cela représentait, contre toutes les critiques des autres villageois que son père, uniquement des avantages d'être gauchère, mais ravala ce commentaire, car Yūnan aurait appris à manier son autre bras, et le résultat serait le même. Ce fut malgré le désaccord d'Aisling que la décision fut prise: Yūnan partirai pour Tsolais dans deux jours, sans doute les pires de la courte vie de la cadette.

Après mûre réflexion, cette décision réconforta malgré tout Aisling, car cela lui rappelait une légende, celle des Dragons. Ces bêtes ne reculaient devant rien, même meurtries, et gagnaient presque toujours leurs combats, sauf entre eux. Ils possédaient des ailes presque indestructibles, des écailles plus dures que n'importe quelle armure, et ils pouvaient cracher des torrents de flammes qui réduisaient en cendre les arbres ciblés par ces bêtes. On les pensaient immortels, sans preuves de cette affirmation, mais pas invincibles. En effet, leurs combats entre eux ont éteints l'espèce à coups de griffes et de crocs des millénaires auparavant, du moins en Alkarim. Yūnan partait blessé, mais tel les monstres d'écailles, il allait repartir victorieux.

Cette pensée apaisa Aisling. Elle avait confiance en lui. Et elle se devait d'avoir raison d'accorder sa confiance.

Alors Dùnkan décida d'aller au marché pour chercher les objets demandés dans la lettre royale et nécessaires pour un futur soldat. Aisling se jura qu'elle profiterait au mieux des jours à venir, malgré la crainte de ce qui arriverait après ces doux moments.

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Bon, ce chapitre est assez court, MAIS je l'aime bien. On verra dans quelques temps pour le prochain. Et s'il vous plaît soyez patients pour Organe Vital?(enfin je dis ça mais personne ne le verra 😩)
Je vous souhaite à plus tard... et le prochain chapitre sera plus long promis.

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