Jour 5929

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Je suis Athéna. Depuis 13 jours je sais qui je suis. J'ouvre les yeux et je sais. Je ne suis plus seulement quelqu'un. Je suis Athéna. Je me tourne et découvre Elijah. Il me fixe. Il est toujours allongé et me regarde. C'est étrange, mais ça ne me gêne pas. Je ne suis jamais gênée. Pourquoi devrais-je l'être ? Tout est nouveau pour moi. Elijah sourit. Il le fait souvent quand il me regarde. De plus en plus. Au début, ce n'était que lorsque je comprenais enfin ce qu'il m'expliquait, mais maintenant, c'est quand je le regarde, quand il me regarde. Il n'a jamais l'air triste. Je ne sais pas si je suis triste. Je ne connais que ces 4 murs, alors je ne suis pas triste à propos de souvenirs. Peut-être que je suis triste à propos de l'herbe du dehors que je ne peux pas toucher. Je ne sais pas. Elijah m'apprend à écrire en traçant les lettre dans la poussière du sol. Je l'aide à compter plus vite. Il me dit que je suis un génie. Je ne sais pas ce qu'est un génie, mais je crois que c'est bien s'il me dit cela. Je le regarde toujours. Il n'a presque pas changé depuis le premier jour. Je me demande toujours si il est beau. Selon mes critères il l'est, mais selon les critères des autres humains qui d'après les propos d'Elijah, peuplent le reste de la Terre, je ne sais pas si il l'est. Je souris. J'aime bien le regarder.

Il ne m'a pas dit qui il est. Ou si il se souvient de sa vie d'avant. J'aimerais savoir. Je vais le lui demander pendant la course du soleil du jour. Je m'assois. Je me lève et vais me doucher. Je sens les yeux d'Elijah sur moi. Ça m'est égal. Si il me regarde il me regarde, c'est son choix. Si il ne me regarde pas il ne me regarde pas, c'est son choix. Je n'aime pas avoir de la poussière sur moi, ou de la transpiration. Elijah m'a expliqué ce que c'était. Pour moi ce n'était que de l'eau qui avait une odeur assez forte, mais maintenant qu'il ma expliqué tout plein de choses sur la transpiration, je ne supporte plus d'en avoir sur moi. J'ai de nouvelles contraintes. J'ai perdu une partie de mon ignorance. Je le regrette. Elijah m'a dit que les humains du dehors détestaient la transpiration, qu'ils utilisaient des déodorants, il paraît que ça enlève l'odeur. Je ne sais pas comment mais je crois Elijah. Il m'a dit que dès que quelqu'un sent la transpiration, les autres le rejettent, plus ou moins, mais il est mieux pour lui qu'il aille se laver. Alors maintenant, pour qu'Elijah n'ait rien à me dire, je vais me laver.

Quand je sors, Elijah n'a pas bougé. Il est toujours sur son lit. J'aimerais savoir à quoi il pense. J'ai toujours envie de savoir à quoi il pense. Il regarde le mur au-dessus de mon lit. Mais sans vraiment le voir. Son visage n'a aucune expression. C'est étrange.

- À quoi penses-tu ? Je lui demande directement.

- À avant.

- Avant ?

- Avant d'être ici, avec toi, je pense aux gens avec qui je partageais ma vie.

- Parle moi d'eux.

- Si tu veux, mais je ne veux pas te faire de peine si tu n'as pas de souvenirs de tout ça.

- Au contraire, je serais heureuse d'en apprendre plus sur toi, sur le monde, sur la vie. Sur tout ce que je ne connais pas.

- Alors tout d'abord, j'ai deux petites soeurs, des jumelles, elles avaient 7 ans quand je les ai vues pour la dernière fois.

- Elles sont comment ? Je l'interrompts.

- Très actives, toujours à courir, elles aiment bien faire des blagues à tout le monde, raconte-t-il en souriant, toujours en regardant au loin. Elles ont des cheveux blonds, pas du tout comme moi, et des yeux verts.

- Blonds ? C'est quelle couleur ?

- Comme le soleil.

- Oh, ça doit être vraiment beau.

- Oui très, après il y a mes parents, je ne les voyais plus beaucoup, mais je les aimais énormément.

- Aimer ?

- Je ne peux pas décrire ce qu'est l'amour, mais je sais qu'un jour tu le vivras.

Il me regarde maintenant. Il a ses yeux plongés dans les miens. Il a l'air heureux. Je sens comme un fil entre nous. Une connexion.

NDA : Je m'excuse sincèrement pour ce petit délai mais j'espère que vous comprendrez ce qu'est le syndrome de la page blanche...
Merci de prendre sur votre temps pour lire mon histoire ! Je vous adore, à chaque fois que je vois une vue de plus j'ai envie de sauter au plafond ! Et plus de 200 vues...je vous parle même pas de l'état du plafond...
Un grand merci à meliaky qui me donne son avis tout le long et qui écrit des histoires tellement passionnantes !

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4 murs et une fille.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant