Le brouillard qui imbibe mon esprit se dissipe doucement. Ce sont comme des dizaines de voiles transparents qui se retirent l'un après l'autre, sans faire aucun bruit, sans perturber les alentours, me permettant de voir plus clair à chaque voile qui disparaît. De la lumière s'infiltre dans mon champ de vision, m'aveuglant durant quelques secondes. Je discerne enfin les couleurs, le mur est gris, mes draps sont blancs, le ciel à travers la fenêtre est bleu, l'herbe derrière la porte est verte.
L'herbe est verte ? La porte est ouverte ?
Je ferme les yeux, je pose mes mains sur mes paupières pour être sûre que ce n'est pas une hallucination et que mon esprit n'est pas sur le point de s'envoler. Je les ouvre. Je pose à nouveau mon regard sur la porte, elle est ouverte. Je me lève précipitamment et je sors. Mes pieds nus foulent la terre. Je pense sentir l'humidité dont elle est imprégnée. J'inspire un grand coup et c'est la liberté que je sens. L'air n'est plus enfermé dans une petite cage, il est libre, tout comme je le suis. Mes pieds me portent sur l'herbe, ils se mettent à courir au loin, toujours plus loin. Je ne m'arrête plus. Quand je sens ma respiration se couper, je tombe à genoux. Je m'enfonce dans le sol, juste assez pour pouvoir être sûre que tout ceci est réel. Je me tourne vers la cellule. Elle est là, grise et petite au milieu de l'herbe. Toute seule. Mon regard dérive sur le côté et je vois une toute petite maison, ou peut-être que c'est juste la distance.
Soudain, j'aperçois un mouvement devant cette maison. Quelqu'un est là. C'est à ce moment précis que tout recommence. La peur. Elle revient habiter mon esprit, mon cœur, toutes les cellules de mon corps. Elijah m'a expliqué comment un corps fonctionne, je suis fière de m'en souvenir parce que maintenant je peux décrire mieux ce que je ressens et d'où cela provient-il. La silhouette continue de bouger. J'ai peur qu'elle vienne jusqu'à moi. J'ai peur qu'elle me fasse du mal. J'ai peur d'oublier tout ce que j'ai appris. J'ai peur sans Elijah. J'ai peur quand je suis seule. Ma respiration est revenue. Je me remets à courir et vais vers la cellule. Dès que je suis à l'intérieur je referme la porte. Je sais qu'elle n'est pas bloquée parce que quand elle se verrouille l'on entend un léger cliquetis. Je le sais depuis qu'ils ont emmenés Elijah.
Il dort toujours. Je ne sais pas si je dois le réveiller. J'ai peur qu'il se moque de moi et qu'il veuille sortir. Mais j'ai peur de sortir. Je me dirige vers mon lit et me glisse sous la couette. Je repense à ce qu'il s'est passé il y a quelques minutes à peine. Après 3787 jours passés ici, je ne sais pas si je peux encore retourner au monde réel. Ce n'est pas que le mien n'est pas réel, c'est juste que nous vivons dans une sorte de microcosme. J'ai grandi là-dedans. Mes seuls souvenirs sont dans cette cellule. L'abandonner ce serait comme abandonner une partie de ce que je suis. Je ne suis pas grand chose et laisser le refuge qui m'a abrité durant plus de 10 ans, ce serait jeter plus de 10 ans de ma vie aux oubliettes. Elijah m'a appris ce qu'étaient les oubliettes dans les châteaux du moyen-âge, il comparait notre cellule à des oubliettes. Je lui ai affirmé que nous étions largement mieux traités que l'étaient les prisonniers à cette époque. Ce à quoi il m'a jeté à la figure que nous n'avions rien fait pour mériter notre condition. Ce fut notre première et seule dispute. Nous n'étions pas d'accord et il ne voulait pas que je m'exprime. Il est vrai que depuis le début, c'est lui qui parle, donne son opinion et m'apprend ce qu'il sait. Alors lorsque j'ai exprimé une opinion qui différait de la sienne, nos idées sont rentrées en conflit. Depuis ce passage, il me demande ce que je pense à chaque fois qu'il m'apprend quelque chose et il essaie de me faire rejoindre ses idées, mais ne me force plus. Il a compris que la cellule m'avait malgré tout forgé un caractère.
Je le vois qui s'agite. Il se réveille. Il s'assied dans son lit et son regard se porte directement sur la terre qui couvre mes habits.
- Tu es allée dehors ?
NDA : Tout d'abord, merci !!!!!!!!!! L'histoire a passé les 500 vues hier et tout ça c'est grâce à vous.
Le chapitre est court mais on va dire que c'est l'esprit de la maison de faire des chapitres courts... J'espère que vous aimez toujours et que vous n'êtes pas trop frustrés que je mette tant de temps à poster... Pour la petite histoire, mon téléphone sur lequel j'écrivais a fugué et je me retrouve à écrire sur l'ordinateur, du coup je n'écris plus autant souvent qu'avant...
Bon assez raconté ma petite vie ! Passons aux choses sérieuses... Je me suis lancée dans l'écriture d'une histoire bien plus légère que celle-ci avec ma superbe amie écrivaine et extrêmement talentueuse, j'ai nommé meliaky ! Dès que c'est en ligne je vous informe.
Bisous à tous !!! <3
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4 murs et une fille.
Storie d'amoreElle s'est réveillée un jour entre ces 4 murs. Elle ne sait plus qui elle est mais elle compte, elle compte le temps qu'elle passe dans sa cellule et essaie de ne pas devenir folle. Elle n'est jamais allée à l'école mais un compagnon de fortune, pui...