4 murs et une fille.

Jour 5930

- Je me souviens d'une fois, ça devait être il y a un an ou deux ans, nous étions partis en vacances avec ma famille.

- En vacances ? Je demande.

- Oui, c'est parce que pendant toute l'année on ne fait pas forcément des choses agréables alors pour les vacances nous partons au bord de la mer, avec la plage, les vagues, le sable...

- J'aimerais bien découvrir toutes ces choses des vacances, est-ce que tu penses que je pourrais ?

- Bien sûr, bientôt tu sortiras de ces 4 murs et tu verras le monde.

- Je ne suis pas convaincue, cela fait plus de 10 ans que je suis là, à compter les brins d'herbes du dehors qui ondulent au gré du vent.

- Mais tu vas sortir, je le sais, je serais avec toi et je te ferais découvrir mon monde. Et puis comme on le dit dans ma famille, espère de tout ton cœur parce que l'espoir fait vivre.

- Merci, mais en attendant fais-moi découvrir la plage dont tu me parlais avant.

- Oui, il y a tant que j'aimerais te faire découvrir, mais honneur à la plage.

Il parle de la plage, de ses vacances, de ses sœurs qu'il aime tant. Je me retrouve dehors. Je suis au chaud, sur du sable dont j'imagine la douceur, le soleil me caresse, les vagues viennent me chatouiller les orteils. Elijah arrive et me tend la main, il m'aide à me lever, nous courons dans l'eau, il se rapproche de moi et me chuchote plein de mots agréables. Je ne sais plus ce qu'il m'arrive, j'ai envie d'être encore plus proche de lui. Je sors de les pensées. Je ne sais pas pourquoi cela me vient en tête, cela n'a rien à faire dans mon esprit.

Nous sommes le matin. Le soleil est juste devant l'ouverture. Je vois les rayons dans la pièce. La poussière dans l'air fait que nous pouvons voir tous les filaments de lumière qui viennent nous caresser. Je lève la main. Elle vient couper la lumière et je vois ma main qui s'affiche sur le mur de la porte. Elijah m'a appris que c'est une ombre. Je m'amuse avec mes ombres, je les fais danser. Je suis dans un monde différent, créé par mon seul esprit. Je le faisais déjà avant Elijah, mais maintenant je mets des noms sur les phénomènes qui m'entourent. Elijah m'a dit que le soleil se lève à l'est. Notre ouverture donne sur l'est. Je me lève, je regarde dehors, je fais passer mon bras et caresse l'air.

- Je te promets que te sortiras d'ici, me dit Elijah.

- Je te crois.

Je me tourne vers lui. Comme depuis qu'il est là, il me regarde. Cela fait deux semaines que je partage ma cellule avec lui. Il m'apprend à parler, à écrire, à connaître le monde. Il me fait espérer. Grâce à lui je sais que je ne suis pas folle. Il me fait bouger. Deux semaines, il paraît que c'est peu pour le monde extérieur, que la vie passe vite, que les gens sont pressés et qu'en deux semaines ils se plaignent de ne pas avoir assez de temps. Deux semaines, pour moi c'est énorme. C'est 14 jours, c'est 336 heures, c'est 20160 minutes, c'est 1209600 secondes. Autant dire une éternité. Imaginez, une vie où vous savez que vous n'avez rien à faire, vous savez que vous n'avez rien à attendre, vous savez que même si le temps passe, rien n'aura changé pour vous. Vous savez que vous êtes libre, libre d'une chose, d'un choix, partir en laissant votre corps là, mais vous avez peur d'après. Vous ne connaissez que ce qui vous entoure et vous ne voulez pas aller là où vous ne connaissez pas. Elijah m'a appris qu'il y a très longtemps, mais qu'encore aujourd'hui, certains humains prennent le pouvoir sur d'autres et choisissent tout pour eux, même la vie et la mort. Ils sont esclaves. Elijah a dit que malgré leur absence de libertés, ces esclaves étaient quand même libres. Je lui ai répondu que c'est absurde et lui m'a assuré qu'ils avaient la liberté de vivre ou de mourir. Je pense que la vie n'est pas une liberté. Malgré ce qu'il a dit je  pense que les esclaves ne sont pas libres, en aucun sens.

Je ne sais toujours pas pourquoi je suis là. Je pense que je suis une expérience comme dit Elijah. Je pense que quelqu'un m'observe, nous observe. C'en est presque certain puisque même si nous ne parlons à personne, quelqu'un nous donne à manger. Et la nourriture est toujours chaude, malgré le froid. Quelqu'un est là. Dehors. Un frisson me parcourt, Elijah se lève et vient s'asseoir à mes côtés. Il se rapproche et me prend dans ses bras en me chuchotant dans l'oreille des mots que je ne comprends pas. Il me sert fort. Je sais qu'il me fait un câlin.

NDA : Manque d'inspiration total ! Chapitre très court mais je suis déjà à bout...

Pour la suite, dites-moi si vous préférez que : Athéna et Elijah se rapprochent toujours dans la cellule ou bien qu'ils sortent dans le monde grâce à un moyen que je ne dévoilerais pas ?

Toi, PaulineDalban je te remercie du fond du coeur pour me donner des idées et pour tes conseils ! Et surtout pour me botter les fesses quand je te nomme pas 😉😂😘

Bisous !!