Quelquesheures plus tard, il dut rejoindre Mirabelle.
Lanouvelle de sa trahison avait dû faire le tour de l'auberge, carlorsqu'il la traversa, il ne vit pas âme qui vive. Il ne sentitmême pas sur lui le poids de la surveillance d'un fantôme.
Aurelioles comprenait. A leurs yeux, il n'en valait même plus la peine.
Ilsortit Alba des écurieset entreprit de rejoindre l'auberge de Mirabelle. Les rues étaientà moitié vides. Elles lui apparaissaient sinistres. Il avaitl'affreuse sensation de partir à l'échafaud.
Ilarriva à destination bien trop vite à son goût.
L'aubergeétait la plus cotée d'Opes. Ses murs de pierre étaientmagnifiques, avec les vignes vierges parfaitement taillées quicourraient jusqu'au toit semblable à celui d'un château.C'était d'ailleurs un ancien castel, reconverti en aubergequelques années plus tôt par les descendants de la famille.
Aurelioavait voulu y venir en compagnie de Léa, mais n'en avait pas eu letemps.
Lorsqu'ilsarrivèrent, Aurelio fut surpris... et furieux de reconnaître lesmembres de sa troupe.
LesGladius Alae étaient là et formaient un cordon serré de protectiontout autour du château. Cela fit grincer des dents Aurelio, mais eny réfléchissant, il ne pouvait leur en vouloir. Ses daemons avaientbesoin de vivre, et ils ne pouvaient le faire que s'ilstravaillaient. Que Mirabelle fasse appel à eux pour sa protectionétait plutôt inhabituel, mais vu qu'elle venait à Opes dans lebut de faire travailler Aurelio pour son compte... cela ne l'étonnaitpas.
Sonarrivée provoqua une houle de déconcentration parmi lesmercenaires. Dans l'ensemble, ils paraissaient ravis de le voir lesrejoindre.
Aureliomit pieds à terre devant eux, et on s'occupa d'Albaimmédiatement.
-Lucianoest ici ? demanda-t-il à Livio, un Incube de moins de vingt ansqui étaient déjà là avant qu'Aurelio rencontre Léa.
-Ilest à l'intérieur.
-Parfait.
Ilentra dans l'auberge d'un pas vif et ferme. Il trouva Lucianoinstantanément : son Incube d'ami était en train debaratiner un groupe de domestiques - daemon comme daemone – etcela semblait fonctionner à merveille. Lui, au moins, n'allait paspasser la nuit seul.
Lucianolui faisant face, il le vit arriver immédiatement. Heureusement,parce qu'Aurelio ne se sentait pas d'humeur particulièrementpatiente ce soir-là. Il vint donc à sa rencontre, délaissant sesconquêtes dépitées.
-Tuas été plus rapide que ce que je pensais, lui dit-il à voix basselorsqu'ils se rejoignirent.
-J'auraisvoulu ne jamais venir, fut la réponse de son chef.
Lucianolui passa un bras amical autour des épaules et l'entraîna à sasuite.
-Tuas bien fait de ne pas résister. Mirabelle aurait été furieuse.
Ilne répondit pas mais sut que Luciano avait réalisé sa contrariétéà la soudaine tension de son corps. Il aurait dû l'en empêcher,en temps normal il l'aurait pu... mais il venait de voir Léas'éloigner de lui sans parvenir à lui faire comprendre la vérité,et cela détruisait son contrôle de lui-même.
-Elleest toujours ici ? demanda Aurelio alors qu'ils s'engageaientdans un dédale de couloirs propres aux anciens châteaux.
PalatioConchis était pareil.
-Oui.
Surces mots, il lui désigna d'un coup de menton la preuve irréfutablede la présence de Mirabelle.
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La trahison de l'Incube (Murmures de pixies 1)
ActionMirabelle Maglietta est une reine cruelle qui n'hésite devant rien pour arriver à ses fins. Aurelio le sait : il a été son bras armé pendant des années. Aujourd'hui, il devient la victime de ses machinations : à cause d'elle, la femme qu'il aime fui...