Ilretourna directement à l'étape la plus proche, Pacem. Iln'attendit pas une seconde avant de se rendre dans le bar à Incubedont il voyait l'enseigne « Incubus Somnie » depuisbien avant son entrée dans le village. Le propriétaire l'avaitfaite élever bien au-dessus du toit, lequel culminait déjà àtrois étages au-dessus du sol, et elle proclamait avec force imageles attraits de la maison. En temps normal, Aurelio aurait évité unendroit aussi vulgaire. Inutile de tomber dans de telles facilitéslorsque l'on tenait le seul bar à Incube du village.
Pourtant,il n'avait pas vraiment le choix. Les filles du fermier lui avaientété d'une grande utilité, mais cette étape était à six joursd'Agrum Bello.
Lesmâchoires serrées par la contrariété, il entra dansl'établissement en se demandant où était l'utilité pour luid'être capable de tenir dix jours si ces fichus étapespersistaient à être éloignées les unes des autres de six jours dechevauchée.
L'intérieurétait aussi vulgaire que l'extérieur. Des couleurs criardes, desdaemons et des daemones vêtus de façon à s'accorder àl'ambiance... Dégoûté, certain que ce bar n'avait pas étécréé par des Incubes pour des Incubes, il hésita un instant àfaire demi-tour et à aller chercher ses informations dans lestavernes et auberges qui peuplaient les rues du village.
Toutefois,ses pensées convergèrent vers Rurik et le conseil que son père luiavait donné.
Alors,il s'avança d'un pas ferme vers le bar, incapable de fairedisparaître l'expression revêche qui assombrissait son visage ets'installa sur un tabouret, où il commanda une chope d'un simplegeste.
Aussiétrange que cela paraisse dans un lieu aussi sordide, il y avaitbeaucoup d'Incubes et de Succubes dans la place. Pour le moment,Aurelio était tranquille, d'autant plus qu'il était encore loinde sombrer dans la folie et que cela se voyait. On posait sur luiquelques regards intéressés, mais comparés aux autres Incubesprésents, il ne faisait pas le poids. Trop petit, et pas assez beaupour qu'on ne remarque pas immédiatement qu'il n'était qu'unmétis.
Cequi pour le moment ne l'arrangeait guère. Il avait besoind'informations, et ce n'était pas en restant seul dans son coinqu'il les trouverait.
Sachoppe en main, il s'élança dans la salle, à la recherche d'unedaemone encore seule. Il contourna plusieurs groupes en train des'affairer sérieusement – contrairement à son habitude, iln'essaya pas de comprendre quelles mains et quelles jambesappartenaient à qui - évita un couple qui venait de tomber àterre et qui s'accouplait avec violence, jeta à peine un coupd'œil à la Succube à genoux devant un daemon qui se cramponnaità des tentures violacées, et parvint enfin à trouver une daemonesolitaire. Le dos tourné à la salle, elle semblait perdue dans lacontemplation d'un tableau qui, Aurelio devait bien l'avouer,éveillait la curiosité. En s'approchant d'elle, il essaya luiaussi de comprendre ce qu'elle regardait, en vain. La toile étaitun assemblage de couleurs vives qui semblait noyé dans l'ambiancede mauvais goût du bar.
-Mademoiselle,l'appela doucement Aurelio pour attirer son attention.
Ellesursauta en dépit de la douceur employée, et se retourna d'unbloc. Il réalisa alors qu'elle n'était vêtue en tout et pourtout que de sa chevelure dénouée. Ce qu'il avait pris pour desvêtements n'était que peinture sur corps. Cela donnait un effetsaisissant. Troublant.
Ils'inclina poliment.
-Quediriez-vous d'une retraite discrète en ma compagnie ? Il mesemble avoir vu des chambres privées.
Leseul bon point de ce bar.
Ellesembla hésiter, ce qu'Aurelio pouvait aisément comprendre. Cettedaemone était clairement une Vierge de glace, et ce qu'il luiproposait allait à l'encontre de tout ce qu'on lui avait apprisau cours de sa vie. Pourtant, si elle était ici, c'était sansdoute qu'elle n'ignorait pas l'utilité des bars à Incubes.
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La trahison de l'Incube (Murmures de pixies 1)
AcciónMirabelle Maglietta est une reine cruelle qui n'hésite devant rien pour arriver à ses fins. Aurelio le sait : il a été son bras armé pendant des années. Aujourd'hui, il devient la victime de ses machinations : à cause d'elle, la femme qu'il aime fui...