( The Black Ghosts - Full Moon )
La vie nous apprend à nous tromper. C'est ainsi qu'elle est faite. Il arrive souvent qu'une pensée se change en certitude. A force de s'y accoutumer, elle nous devient presque naturelle. Lorsque le temps passe, il arrive que cette certitude devienne une vérité. Personne ne peut nous en dissocier. Elle nous transforme et nous forge. Enfin, ça, c'est la théorie parce que en réalité, la vie est bien plus complexe pour se figer à une seule et même vérité. La vie n'est pas une certitude. Personne n'y a tracé de routes ou construit d'idées fixes. La vie, c'est une perception toujours en mouvement. Elle ne s'arrête pas d'évoluer. Et il arrive que du jour au lendemain ce qui nous semblait sûr devient hypothèse. Ainsi de suite, on se remet perpétuellement en question. Ce qui nous définit « être vivant », c'est que nous sommes constamment en évolution. Et ce matin, je me suis réveillée avec une drôle vision de l'amour.
Fatiguée, je retournais en cours. Toujours pensive, je poussais machinalement les portes de l'université. Peu à peu, les craintes se bousculaient dans ma tête, et je me sentis un peu perdue. Il me vint alors l'idée d'aller me chercher une bouteille d'eau. D'un pas mal assurée, je me dirigeais vers les distributeurs du foyer universitaire. Avec peine, je mis mon argent, fixais pensivement la vitre et réfléchissais idiotement à mon achat. Mon esprit est tellement embrouillé le matin, qu'il m'était devenu difficile de réfléchir. Une fois, que je récupérais ma bouteille, je soupirais d'exaspération. Tandis que je me retournais pour me rejoindre mon prochain cours, une main arrêta mon geste. Surprise, je regardais face à moi, une montagne de muscle et gênée, je levais les yeux vers un jeune homme. Il portait un petit chemisier boutonné avec un pull carreaux. La bouille d'ange et la fierté dans le regard, il me dévisagea longuement. Alors, que je m'apprêtais à retirer ma main de la sienne, il s'exclama :
« - Eh! Mademoiselle, s'exclama-t-il d'un ton enjôleur »
Suivit de ses paroles, il s'accouda au distributeur. Un peu embarrassée, je le regardais toujours silencieuse. Un sourire bête s'afficha sur son visage. Pendant quelques secondes, je restais un peu interloquée par le personnage. Je ne savais pas trop ce qu'il voulait de moi mais ça ne m'avait pas l'air très sympa.
- T'es charmante, accompagna-t-il d'un clin d'œil
Étonnée, j'étouffais un rire. Sa phrase était tellement ridicule et inattendue. Mais l'envie de rire se dissipa rapidement lorsque je sentis, son respiration chauffait ma nuque. Un sentiment de dégoût m'envahit. La sonnerie retentit, les cours commençait. Mon premier geste fut de le repousser légèrement. Embêtée, j'évitais son regard. Cependant, le dragueur en profita pour me piquer la bouteille des mains.
« - Alors, beauté, je peux avoir ton attention maintenant, s'empressa-t-il d'ajouter
- Excusez-moi mais je veux récupérer ma bouteille, m'exclamai-je ennuyée.
- Pas avant que tu m'aies donné ton prénom, ma jolie, dit-il avec un grand sourire. »
Ce surnom me répugna. Agacée, je le fixai du regard et d'un bref geste, je tentais de récupérer la bouteille de ses mains mais le jeune homme fut plus rapide et leva le bras pour que je n'y accède pas. Telle une idiote, je me mis à sautiller pour tenter de l'attraper. Amusé par la situation, il ria bruyamment et au reste, agrippa mon bras. La peur éclaira mes pensées :
« - Lâche moi, exprimais-je excédée!
- Tu peux rêver ! Entre nous, c'est moi, le plus fort, alors, c'est moi qui fixe les règles. Tu me plais bien et ça fait un moment que j'ai rien eu à bouffer... Dans ces conditions-là, tu vois, je te lâcherais pas..., me murmura-t-il à l'oreille. »
VOUS LISEZ
Crêpe-Silver
FanfictionVoyager, ce mot vibrait à l'oreille de la jeune fille. Il était semblable à des notes de pop américaine, une musique qui vous donne envie de danser et de rire en même temps. Voyager, c'est à la fois danser sous une pluie d'orage et se brûler au cont...