Chapitre 4 : Une quête de reconnaissance

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( The Rolling Stones - Paint it Black ) 

- Margaux je sais que ça fait qu'à peine deux jours que l'on se connait mais je crois que je t'aime....

Mon cœur était tout chamboulé, c'était ma première déclaration. Je sentis le rouge monter à mes joues, mes mains tremblaient comme des feuilles. Peter Maximoff, le garçon dont je suis secrètement amoureuse, me déclarait ses sentiments. Qu'étais-je sensée faire ? Je ne savais pas quoi dire et il me regardait si intensément. Doucement, mes mains glissaient dans les siennes. Mon cœur battait de plus en plus vite et je craignais qu'il se dégonfle. Avec une voix, mélangeant émotion et détermination, je lui dis :

« - Moi aussi je t'aime Peter »

  Alors, avec tendresse, il prit mon visage dans ses mains, couvra mon front de baisers puis se dirigea vers mes lèvres. A peine, les posèrent-elles sur les miennes, que je me sentis m'évaporer. Il m'embrassa d'une façon si irréelle. Brusquement, je me réveillais. La tête dans le brouillard, je me rendais compte qu'à l'inverse de poser mes lèvres sur celles de Peter, je me trouvais face contre mon oreiller.

- C'était que un rêve, soufflais-je un peu dégoutée

Les yeux encore baignés de fatigue, je tentais de me rendormir. Espérant retrouver mon rêve mais il était déjà trop tard. Mais d'un côté, j'étais rassurée parce que cette déclaration était tellement stressante. Je me sentais épuisée.

Me voici, Margaux, quiche en amour, depuis sa naissance! Venez suivre ces histoires toutes plus déprimantes les unes que les autres... Mais lorsque je me repassais les images de mon rêve, l'idée de pouvoir devenir la petite amie de Peter, me plaisait bien. Un peu plus calme, je me relevais pour me masser les tempes. Ça suffit! Il faut que j'arrête de penser, maintenant, il serait temps d'agir! Même si j'avais l'impression que je resterais toute seule toute ma vie. Le rêve continuait peut-être sans que je m'en rendais compte. Margaux réveille-toi ! Même si j'avais l'impression de finir ma vie vieille fille.

Dans un geste tragique, je relevais ma couette et sortis de mon lit. Instinctivement, je me jetais sur mon peignoire pour m'y ememitouffler. D'un pas aussi gracieux que celui d'un zombie, je me dirigeais vers la cuisine. Au passage, je croisais un miroir où s'y refléta mon reflet. Ma première réaction fut de vérifier si la tête de troll en face de moi m'appartenait bien, puis lorsque j'en fus certifier, je soupirais d'exaspération. Pour la sensibilité du public et pour mon amour-propre, je ne me décrirais pas.

  Enfin, j'arrivais dans l'endroit le plus accueillant de mon appartement : la cuisine. Il faut dire que la nourriture a été pendant un long moment mon premier amour. Calmement, je sortis mon nesquik, une tasse, versa le lait puis le laissa cuire plusieurs minutes au micro-ondes. Tandis que je m'asseyais sur l'un des tabourets de notre petit bar qui faisait office de table, ma sœur déboula. Alors qu'un "salut" pateux s'apprêtait à s'extirper de ma bouche, elle me fit un signe de la main, pour me faire comprendre qu'elle était occupée. Son téléphone à l'oreille, je soupirais de fatigue. Sympa sympa... Mes lèvres se rabatirent sur mon chocolat chaud. Presque en me noyant dans la boisson sucrée, je ne pouvais m'empêcher de repenser à mon rêve. Pour penser tellement fort à lui jusqu'à le voir dans ses rêves, fallait-il être aussi despérée, me demandais-je? Puis, sans la moindre réponse, je sortis le pain de mie, pris deux tranches et les installai dans le grille-pain. Les yeux braqués sur mes tartines, je réfléchissais à ma vie. Une petite voix résonna dans ma tête en me disant que c'est peut-être la chance de ma vie de vivre ma première relation amoureuse et une autre me sermonnait en disant que c'était juste impensable. Au final, les tartines sautèrent, elles me reveillèrent. Rapidement, je les mis sur mon assiette et les couvrais de confiture de fraise. Le pot était encore plein mais il ne tardait de peu pour qu'il se vide. Il est vrai qu'ici il y en avait moins alors avant de partir on avait fait un stock de pot de confiture. Mais bon, je ne pouvais m'empêcher d'en étaler un maximum. Et croquant les dents dans mon petit dejeuner, ma soeur, déjà habillée, posa son portable et porta son regard sur moi. 
Curieusement, elle avait l'air de bonne humeur ce matin ce qui était plutôt rare.
Elle me regarda et chercha ses mots. Qu'allait-elle me demander encore ? J'espèrais que ce n'était pas encore pour aller chercher le pain.

Crêpe-SilverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant