Chapitre 11 : Un débordement d'émotions

220 15 99
                                    



( Reprise de la chanson Umbrella de Rihanna par Alex Goot et Tyler Ward) 


Un horrible mal de tête me réveille ce matin, il me compresse les tempes jusqu'à mes orteils de pieds. Un mouvement me serait fatale, j'avais trop bu... Soupirant à cause de cette lassitude des lendemains de soirée.
Mon portable sonne au lointain, je me lève avec difficulté. Décrochant le portable, j'entends la voix de Peter qui me demande de le retrouver dans une heure au centre-ville. Pourquoi ? Il ne m'a pas donné la réponse mais à la place, il a raccroché.

Je sentais dans sa voix de la colère. Qu'avais-je encore fait ? Il était rare de l'entendre s'énerver.

C'est bon. Je regrette d'avoir bu le verre de trop. Ma maison est en bordel et je ne me souviens rien. J'ouvrais une fenêtre pour aérer la pièce. C'est alors que les bruits de la circulation envahissent mon petit appartement. Après tout, c'est logique lorsque l'on vit près d'un boulevard, il est normal que ce ne soit pas calme. Ma sœur n'était toujours pas rentrée. Quelle chance ! Je pouvais en profiter pour tout ranger. Alors, après une bonne douche et un léger repas, j'attaquais la montagne d'ordures. Commençant par jeter tous les détritus dans la poubelle, comme dans une fouille archéologique je pouvais découvrir l'étendue des bêtises effectuées durant la soirée. Au final, lorsque j'eus fini, je me laissai tomber sur mon lit, épuisée, et m'endormis en moins de deux. Sauf qu'à mon réveil, l'heure de mon rendez-vous avec Peter était passé. Paniquée, j'essaye encore de l'appeler mais personne ne répond. En vitesse, je sors de mon appartement, cours pour prendre mon bus et arrive au lieu de rendez-vous qui se trouvait être le parc de la ville. Seulement, par un dimanche après-midi ensoleillé, le parc était rempli de monde. Avec un air qui s'annonçait printanier, les arbres se remplissaient de bourgeons, les fleurs remplissaient les jardins et les herbes se paraient d'une couleur verdoyante. Malgré mon attirance pour l'été, j'aimais regarder cette renaissance de la nature. Munie d'un plan, je cherche dans tous les recoins, fais trois fois le tour du parc en essayant de l'appeler. Je pense qu'il est bien trop tard et qu'il m'en veut pour le reste de ma vie. Pourtant, là, sur un banc reculé du monde, je l'aperçois. Il me semble stressé, la tête dans ses mains, il pleure. Comme s'il était seul au monde, le chagrin l'envahit et à mesure qu'il essaye de retenir ses larmes, une angoisse semble monter en lui. Touchée de le voir dans cet état, les larmes me montent presque aussi aux yeux.

Timidement, je m'approche de lui pour m'asseoir à ses côtés. Il lève brusquement les yeux.

« - Margaux...

- Oui je sais, je suis en retard, je suis désolée en fait je me suis endormie et...

- T'inquiète ! En même temps je t'ai appelé après une soirée plutôt mouvementée, j'imagine qu'on ne peut qu'être épuisée, me dit-il en me faisant un clin d'œil.

- Euh oui c'est vrai, dis-je les joues rouges. >>

C'est fou, en à peine une seconde, il arrive à changer d'émotion. Maintenant, on aurait dit qu'il pétait la forme, un sourire moqueur aux lèvres et ses yeux ayant retrouvé un peu de malice. S'il croit que je vais éviter le sujet, il se met le doigt dans l'œil.

Il sort son portable puis me montre les nombreux appels de ma part. La main sur ma bouche, je reste silencieuse. Quelle connerie ai-je encore fait ! Rappelez-moi de ne jamais boire ! Grosse erreur hier, j'étais soûle comme pas possible.

Crêpe-SilverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant