Remember Me.

Chapitre 2

Cinq ans s'étaient écoulés. Et beaucoup de choses avaient changé ma vie. À commencer par un petit bout de moi. C'était un petit garçon qui avait la même joie de vivre et surtout les mêmes yeux que son père. Léo il s'appelait. J'aimais bien ce prénom. Simple et court. Vachement français pour une mère allemande me diriez-vous ? Parce que j'eus voulu quitter l'Allemagne quelques jours après avoir découvert que j'étais enceinte. Mes parents et moi avions donc quitter le pays pour la France. Et Léo était né à Paris.

Ma nouvelle vie en tant que jeune mère immigrée en France m'avait totalement transformée. Je n'étais plus la petite Lily qui espérait désespérément le retour voir même un signe d'un viel ami d'enfance. En effet, à vingt-et-un ans, j'avais réussi à passée outre et consacré mon temps pour mon fils. C'était lui qui m'avait donné cette force et cette volonté de vivre, de remonter la pente. Il était vraiment tout pour moi. Alors parfois, je me disais que c'était peut-être une bonne chose qu'il m'était arrivé une chose horrible pour finalement avoir une perle dans ma vie.

En ce début de mois d'octobre, l'automne était au rendez-vous. J'aimais tellement voir les feuilles de couleurs rouge ou dorée virevolter dans le vent, l'air qui se rafraîchissait peu à peu et Halloween qui approchait à grand pas. Bref, j'aimais l'automne. Et tout particulièrement Léo. Il aimait sauter ou courir dans les montagnes de feuilles. Le voir heureux avec si peu de choses me réchauffait le cœur. Mais aujourd'hui, c'était école pour lui et moi, travail. J'avais la chance d'avoir un enfant qui aimait aller à l'école. De nos jours, c'était rare d'en trouver. Donc après l'avoir réveillé en douceur, aidé à faire sa toilette et fait son petit déjeuner, j'attendais sans plus attendre qu'on sonnait à la porte. Tous les matins, je devais ouvrir la porte pour accueillir celle qui m'avait appris le français et était devenue ma meilleure amie en même temps, Anaïs. C'était ma baby-sitter et je ne pouvais pas espérer mieux qu'elle. Léo la considérait comme sa grande sœur. Alors que la sonnerie retentissait, je me dépêchais d'aller lui ouvrir la porte car entre me maquiller et m'occuper de Léo en même temps n'était pas une chose facile.

-Salut Lily !
-Hallo Ana ! 

Je la laissais entrer.

-Pas trop dur ce matin ?
-Bof. Paris le matin...
-Comme d'habitude quoi. Bon, comme toujours, je t'ai cuisiné le dîner hier soir que tu trouveras dans le frigo. Et tu as carte blanche avec Léo. Je rentrerai tard ce soir.
-De toute façon, tu m'enverras un SMS pour me prévenir.
-Oui toujours ! Bon, je te le laisser et fais comme chez toi comme d'habitude.
-Pas de soucis. L'emmener et le chercher à l'école, faire manger à 19h, jouer avec, faire sa toilette et et ou le doucher et le coucher. Puis mater un bon porno.
-J'approuve ton programme mais pas ta soirée.
-Je plaisantais ma Lily ! Allez, file au boulot !
-Je fonce ! N'hésite surtout pas à m'appeler !

Je lui fis la bise et mon bisou-câlin spécial avec mon Léo et partis immédiatement dans ma voiture. Souvent le matin, c'était un peu bouché sur les routes de Paris. Alors je partais souvent très tôt, histoire d'arriver à l'heure. Paris le matin, c'était juste un enfer. Surtout pour aller là où je travaillais. Un restaurant. Plutôt chic. Voire trop. J'étais serveuse au restaurant de l'hôtel du Sers. Surprenant, non ? C'était juste un ami à Anaïs qui m'avait permis de décrocher ce travail et ça m'avait bien aidé à mes débuts en France plutôt difficile je dois l'admettre. Mais grâce à eux, j'avais pu vivre correctement avec mon enfant.
J'arrive après presque une heure de route, coincée entre les longs feux, les gens qui conduisaient mal, les piétons qui se croyaient maître du monde. Bref, la routine quoi. J'arrivais devant la porte du parking souterrain, attrapais mon bipeur pour l'ouvrir mais quand j'appuyais, il ne se passait rien. Même pas une lumière qui clignotait. Rien. Même si je savais que j'avais un problème de bipeur, ça me saoulait déjà et montrait que ma journée allait être merdique. Je continuais désespérément à appuyer sur le bouton du bipeur mais toujours rien. Quand je voyais un vigile s'approcher...