Un mauvais père

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J'étais assise sur ce banc au milieu d'enfants de mon âge. Je ne savais pas ce que je faisais là, je ne parvenais pas à décoller mes lèvres pour dire ce que je ressentais, je n'arrivais pas à exprimer la déchirure qui était en moi.

Je voulais crier tout le mal que tu m'as fait, hurler la haine que j'ai vue dans tes yeux lorsque tu m'as attrapé.

Tu n'étais plus mon père mais un inconnu. Tu ne devais pas agir ainsi. Tu as réussis à détruire ton enfant.

Je n'avais que six ans, tu as levé la main sur moi, je t'ai entendu crier, le temps c'était arrêter je ne comprenais plus aucuns de tes mots..

L'effet de l'alcool peut être ?

J'étais terrorisée, tu as serré mon cou si fort que je pensais ne plus jamais ressentir l'air frais d'un matin d'hiver me chatouiller. J'avais peur de ne plus me souvenir des moments de bonheur que j'avais pu vivre jusqu'à maintenant.

J'ai fermé les yeux et j'ai pensé à Maman, elle n'était pas là et heureusement puisque je n'aurais pas supporter de la voir pleurer encore une fois sous tes coups, tes insultes et ta colère. Je ne sentais plus rien, même plus la douleur..

D'ailleurs depuis ce jour je ne la ressent plus du moins je ne peux plus le montrer. Tu m'as rendu prisonnière de moi même, une partie de moi souffre en silence. Je ne veux plus montrer mes faiblesses, je ne veux pas qu'on croit pouvoir avoir le dessus sur moi.

Tu étais plus fort que moi, j'étais une âme innocente que tu as rendue haineuse.

Je te déteste. Non je te hais ! Oui je te hais de toute mon âme, je n'ai jamais autant détesté quelqu'un!

J'aimerais tellement que tu sentes ce que tu as détruits en moi, la douleur que tu m'as affligé..

D'un côté, je te remercie d'avoir fait tout cela car tu m'as donné l'opportunité de te sortir de ma vie.

Douze ans.

Cela fait douze ans que tu ne représentes plus rien pour moi. Douze ans que j'ai trouvé un chemin à suivre loin de toi, douze ans que j'essaie de me retrouver moi-même.

J'ai du réapprendre à me connaître. On m'a souvent proposé de l'aide que j'ai refusée. Je n'avais besoin de rien, juste que le temps passe.. Je n'oublie pas, je n'oublierai jamais.. Quoi que je fasse la douleur sera toujours là, en moi, au plus profond de mon être..

Je suis tellement différente, tu ne sais pas qui je suis et tu ne le sauras jamais! Tout ce que tu sais c'est que tu as perdue ta fille. Tu as essayé de te battre pour me récupérer mais tu n'étais plus rien, tu avais échouer d'avance. Tu n'es qu'un minable. Aujourd'hui je suis bien sans toi, j'ai trouvé ce que tu n'aurais jamais pu m'offrir.. Le bonheur.

Adieu.

Le journal d'une ombre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant