Chapitre 3

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PDV DEBORAH

Je prend mon téléphone portable et appelle mon père qui n'est toujours pas rentré. Je n'aime pas trop rester seule mais je suis habituée. Agacée et stressée, je monte et vais dans la salle de jeu. J'ouvre le troisième tiroir d'une vielle armoire et en sort des Malboro comme je les aime. Je prend juste une cigarette, et cours la mettre au congélateur pendant quelques instants. Je fais vite fait bien fait mes devoirs et pars prendre ma clope bien fraîche. Je sais que c'est bizarre, mais bon...

Je monte dans ma chambre et me mets sur ma terrasse. Mon père est rarement à la maison mais au moins je ne manque de rien, sauf d'une famille. Je la termine tranquillement, sentant la nicotine me piquer délicieusement la gorge, la jette dans ma poubelle après l'avoir passé sous l'eau et me fais un bain de bouche. Je décide de ne pas manger les coquilles Saint - Jacques que la gouvernante à préparer mais plutôt une bonne pizza bien grasse du fast food du coin.

- Allô, bonjour, dis-je.

- Bonjour vous désirez? Me répond une voix jeune mais rauque.

- Une pizza reine moyenne et un Coca-Cola, 10 rue de la Libération.

- Vous aurez tout ça dans moins de 30 minutes ! Bonne journée.

- Bonne jour...

Je n'ai pas le temps d'en rajouter car l'homme à déjà raccroché. Tant pis. Je prend une bonne douche et avale une part de la tarte aux citrons fait par Agathe (ma gouvernante). Miam. J'entends une clé dans la serrure de la porte à  l'entrée et un homme entre la quarantaine et la cinquantaine, les cheveux grisonnant un peu, mais de beaux yeux bleus entre dans la grande salle de vie. Et cet homme est mon père. Ce qui me surprend, il rentre plus trad d'habitude :

- Papa ? Qu'est ce que tu fais là ?

- Je suis chez moi, retorque t-il , où devrais-je être ?

- Au boulot, comme d'hab', je murmure.

- Je sais que je travaille beaucoup mais bon... il faut bien qu'on vive.

- Dis surtout que tu compenses le fait que maman soit en...

- STOP, s'écrie t-il, arrête Deboh!

- Soit en...

- File dans ta chambre et que ça saute!

Je cours me réfugier dans ma chambre et pleure toute les larmes de mon corps. Ce n'est pas de ma faute! Mais c'est vrai que ce n'était pas très gentil de faire ça. Papa n'aime pas quand je parle de maman. Je prend mes clefs et me rue dehors sans un mot pour mon père.

Je me dirige vers le centre commercial et fais une de mes crises d'achats compulsifs. Je dévalise toute une boutique et m'arrête au Paul ou je prend un sandwich. Je décide de prendre un petit cadeau pour lui, comme une cravate. Je suis sur mon téléphone et je bouscule quelqu'un. Je lève les yeux et je tombe sur un gars de mon âge environ, plutôt beau et assez ténébreux.

- Pardon, balbutiai-je, gênée. J'étais sur mon téléphone.

- Pas grave du tout, Deborah.

Et l'inconnu file en courant. Apparemment il connaît mon nom et c'est bizarre. Mais je continue ma route. J'entre dans une boutique pour homme plutôt BCBG et me regarde dans un des grands miroirs qui ornent les murs. Puis me rend compte que je porte mon pull DEBORAH. Ah ah! Il avait juste été observateur, rien de plus!

Un vendeur m'interpelle:

- Bonjour mademoiselle vous désirez?

- Euh... une cravate tout simple pour mon père.

Le jeune homme me montre un cravate grise en soie plutôt pas mal. Je décide de la prendre et de rentrer illico - presto à la maison. Mon père y est en train de manger tout en regardant un documentaire sur la crise économique.

- Papa regarde ce que j'ai pour toi!

- Oh... merci...

Je monte dans ma chambre un peu honteuse et prend une autre cigarette, cette fois ci elle ne sera pas fraîche. Je ne la savoure  pas comme l'autre mais la termine rapidement avant que mon père n'arrive. Ce qui ne tarde pas. Il entre dans ma chambre juste après que j'ai jeté ma clope dans les toilettes.

- Deborah Selena Rosa Estuinos?

- Oui papa, soupirai- je parce que je sais que quand ça commence comme ça la liste de sermons sera interminables. Je sais...

- Non tu ne sais pas. Je travaille dur pour nous offrir une belle vie, tu as une grande maison, un téléphone dernier cri, des vêtements chaque semaine...

- Mais un père tout le temps au boulot et une mère en...

- Tais toi !

- En prison ! Criai je si fort que mon père sursauta. On ne pourra pas le cacher éternellement! Elle sort dans quelques années !

- Douze ans ne sont pas quelques années ! Deboh... écoute moi ! Ta mère est un sujet clos. Et je t'interdis de le remettre sur le tapis. Et maintenant viens prendre de la tarte.

- J'en ai déjà pris papa...

- Pas grave, regarde comment tu es fine !

Je le suis en traînant les pieds avec une tête agacée. Alors qu'au fond de moi, certes le fait que ma mère soit banni de cette maison m'énerve, mais je suis heureuse de pouvoir passer du bon temps avec père. C'est tellement rare ! Mais bon, le fait de se faire rappeler que votre femme est en prison n'est sûrement pas agréable. Mais moi ça me blesse que l'on en parle pas ensemble. Quand elle a été condamné je n'avais que quatre ans. Et du jour au lendemain je suis passé de famille normale à " papa au boulot et mère en taule"! Décidément, quand j'y réfléchis, mon secret est plutôt incroyable.  Je dois d'ailleurs commencer mes recherches à ce sujet. Je prend la décision d'interroger plutôt subtilement (...) afin d'en savoir plus!

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