- Chapitre III -

139 14 2
                                    

Le réveil sonna. Je l'éteignis et me retournai dans mon lit en grommelant. Un mal de crâne horrible me vrillait les tempes.

J'avais passé une nuit agitée. Je n'ai fermé l'œil que très peu. Les migraines et les frissons m'empêchaient de rejoindre Morphée. Je devais sûrement couver quelque chose.

Je frottai mes yeux avant de soupirer. Je n'allais pas louper les jours de cours, surtout avec les examens à la fin de l'année. C'était inconcevable.

Bon gré mal gré, je me trainai péniblement jusqu'à la douche.

Lorsque vint le moment de préparer mes affaires, le livre que m'avait prêté Jeanne tomba sur le sol. Je l'avais totalement oublié. Je le pris dans les mains et l'observai en détail.

C'était un livre noir, la couverture semblait en cuir. Le titre était tout simplement «Vampyre», il était écrit en calligraphie gothique et d'une couleur dorée. En dessous, un étrange dessin composé de trois barres donc deux verticales et une en biais, au dessus des deux autres... Ce dessin était doré également. Sur les côtés de la couverture, des fioritures qui me faisaient penser à celles qui apparaissaient sur les textes celtes...

Les pages étaient jaunies et assez dures, demandant de la précaution lors de la manipulation donc... C'était écrit en latin, j'aurais besoin d'un traducteur pour le lire.

Quoi qu'il en soit, je le lirais plus tard. Je le posai sur mon lit, préparai mon sac puis me rendis dans la cuisine...

... et je me figeai.

Mon père était dans la cuisine, se préparant un petit déjeuner en chantonnant joyeusement. Lorsque son regard croisa le mien, il m'adressa un grand sourire.

« Bonjour Emlyn ! Je t'ai préparé un café. »

Mon père? De bonne humeur ? Dites moi que je rêve ? Ce n'est pas possible.

« Euh...merci papa. »

J'avalai donc mon café en vitesse, mon père m'avait rejoint avec ses céréales et me parla de sa « Pauline chérie ».

« Tu sais, elle est conseillère dans un magasin de vêtement.... Elle a un appartement pas loin du centre commercial... Elle n'a plus de nouvelles de ses parents... »

Mon cerveau se déconnecta automatiquement. Je m'en foutais sincèrement de cette femme.

« Je vais y aller Papa, annonçai-je en me levant pour laver ma tasse.

- Laisse la, je vais la nettoyer. »

Et là, il fit une chose à laquelle je ne m'attendais pas: il me prit dans ses bras. Cela devait bien faire plus de dix ans qu'il n'avait eu aucun geste affectif à mon égard.

J'étais ébahie, et cet étonnement perdura jusqu'à ce que je sois dehors. Je n'étais plus habituée aux gestes d'affection.

Cette Pauline le rendait heureux? Même en disant cela, je ne parvenais à calmer ni la haine que j'éprouvais envers elle, ni cette rancoeur que j'avais envers mon père.

Arrivée au lycée, j'allais m'installer aux marches, lorsque quelqu'un m'attrapa le bras.

« Saluuuuuut. »

Anna, toujours d'humeur égale.

« Salut.

- Tu vas mieux ? Pas de mauvais rêves ?

- Un mal de crâne à me tirer une balle, et mon père s'est trouvé quelqu'un. Et non, pas de rêve bizarre. Et toi? Tu vas bien?

- Moi ça va. Ton père s'est retrouvé quelqu'un? Elle est comment ? Elle s'appelle comment ?

Bloody WhisperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant