Lorsque je daignai enfin d'ouvrir les yeux, il était déjà quatorze heures. Je me levai, soupirai. J'avais un souvenir vague, très vague du rêve que j'avais fait cette nuit.
Un rêve où j'étais mal à l'aise. Plus j'essayai de m'en souvenir, et plus les nimbes de ce songe glissaient entre mes doigts. Semblables aux grains de sable dans un sablier.
Je me mordis la lèvre. J'avais l'étrange impression que ce rêve était important, et qu'il fallait que je m'en souvienne. Coûte que coûte.
Seulement, mon cerveau ne semblait pas conciliant, et je réprimai un autre soupir d'exaspération. Je ne supportai pas le fait de ne pas me souvenir.
Je me repris aussitôt : Pourquoi devrai-je m'énerver ? Ce n'était qu'un vulgaire rêve. Et vu les songes que je faisais ces derniers temps, il devait être du même bord.
J'ouvris les volets, et filai sous la douche. L'eau acheva de faire disparaître les quelques fragments de mon rêve, et me réveilla entièrement par la même occasion.
Je n'avais pas cours aujourd'hui. Je n'étais sortie que hier de l'hôpital, j'étais encore convalescente. Les médecins m'ont laissé partir à condition de rester me reposer chez moi. Je ne reprendrai les cours que dans deux voire trois semaines.
Je fis craquer les articulations de mes doigts. Je détestai plus que tout rester assise à ne rien faire, et je ne pourrais tout simplement pas rester bien sagement dans mon lit pendant ces longues semaines.
Lorsque je sortis de la salle de bain, je remarquai que la maison était silencieuse. Mon père était-il parti? Je n'avais pas besoin de me creuser les méninges pour savoir qu'il était en compagnie de Pauline.
Pourquoi un sentiment de malaise afflua en moi à l'évocation de ce prénom ? Je fronça les sourcils. Cela avait-il un rapport avec le rêve de cette nuit?
Mon ventre gronda brusquement, coupant court à mes divagations. Je ne pus empêcher un sourire de fleurir sur mes lèvres. Mon ventre devait être chanteur de black métal dans une autre vie.
J'allai dans la cuisine, me servit un café. J'attrapai un bol qui fut bientôt rempli de céréales et de lait.
Posant le tout sur la table, je me posai tranquillement sur la chaise, et commencai à manger. Je ne savais que faire cet après-midi. Enfin, après-midi... il était déjà quinze heure moins le quart.
Peut-être me balader? Ou aller lire dans le parc? Cette dernière proposition me plaisait bien.
Les céréales me semblaient molles et sans goût. Peut-être la boîte était-elle mal fermée.
J'entendis des gravillons crisser, et peu après une clé s'inserra dans la serrure de la porte d'entrée.
Mon père rentrait. C'est étrange, je n'avais rien entendu d'autres hormis ses propres pas. Pauline n'était donc pas avec lui.
« Bonjour Emlyn, me salua-t-il d'une voix morne.
- Salut. »
Il ne me jeta aucun regard direct, se contenta de lever le visage dans ma direction. Il s'installa dans le canapé.
« Pauline n'est pas là ? m'enquis-je.
- Parce que cela t'intéresse maintenant ? » me coupa-t-il froidement.
Une brusque envie de mettre cartes sur table survint, mais je la réprima à grand peine. Non Emlyn, ne t'énerve pas. La dernière fois tu es déjà allée trop loin.
Je me hâtai de faire ma vaisselle, puis montai dans ma chambre préparer mes affaires.
Je pris mon sac, et fis l'inventaire ce que j'allais prendre. Bouteille d'eau, gâteaux, bombe lacrymo, livre...
J'avais presque fini « Le sortilège de Babylone », il ne me restait plus qu'une vingtaine de pages. J'eu une pensée furtive pour le livre que m'avait prêté la bibliothécaire. Où était-il ?
Je farfouillai pendant quelques minutes dans ma chambre, recherchant une couverture noire et dorée, mais impossible de mettre la main dessus.
Où l'avais-je mis? Je me souvenais l'avoir sorti de mon sac, puis posé sur mon lit...
J'hasardai une petite recherche aux alentours du lit, et le trouvai. Il avait glissé derrière le lit.
C'était un beau livre. Il devait sûrement valoir cher. Je me demandai pourquoi son ancien propriétaire s'en était débarrassé. Il aurait pu le vendre et en tirer un petit paquet de billets, mais la place, il l'a donné à une petite bibliothèque peu connue.
Peut-être était-il maudit? Comme une table de Oui-ja? Un rire m'échappa. J'étais absurde.
Je le fourrai dans mon sac, le mis sur mes épaules, et sorti dehors. Devant la porte, je regardai mon MP3 en quête d'une musique à écouter. Mon choix se porta sur l'album Awake de Skillet, et plus précisément sur « Never Surrender ».
J'avais besoin d'un peu de douceur musicale. Je calquai mes pas sur le tempo de la musique, et laissai mes jambes me conduire au parc.
Hormis quelques promeneurs, il était désert. Je portai donc mon dévolu sur mon banc habituel et sorti le livre d'Anne Rice.
Cette auteur était l'une de mes préférées. Ses mots étaient toujours justes, le rythme soigné, le suspense mené d'une main de maître... Oui, j'adorais ses livres.
Le dénouement final se rapprocha dangereusement au fur et à mesure que les pages se tournaient. Je me sentais déconnectée, attendant avec impatience la fin de l'histoire, mais avec l'appréhension de tourner la dernière page du livre.
Chose que je fis quelques dizaines de minutes plus tard. La fin ne m'avait pas déçue. Je ne ressentais aucune tristesse: le livre était fini et cela se sentait.
Je rangeai mon livre sans plus attendre et en sorti le suivant. Je passai ma main sur la reliure, la couverture, frôlant les lettres gothiques du bout des doigts. Il n'y avait aucune rayure sur le livre. Il semblait ancien mais bien entretenu.
Les pages craquèrent lorsque je les tournais. Je devrai les manipuler avec le plus grand soin. La mise en page intérieure était aussi soignée que la couverture. J'attrapai mon téléphone avant de lancer Google Traduction. Le livre était écrit en latin et les quelques heures d'étude de cette langue que j'avais fait au collège ne me permettait pas de le lire aisément. La traduction sera sommaire mais j'espère pouvoir la comprendre aisément.
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Bonjour !
Chapitre un peu court. Désolée de ne pas avoir posté avant: J'ai eu une grosse panne d'inspiration et ensuite les cours ont accaparer mon attention.
Je vais me rattraper ! J'espère que ce chapitre vous plaira. Pas beaucoup d'actions dans ce chapitre, mais c'est normal. Emlyn sort de l'hôpital, et même si elle a miraculeusement guéri, il faut qu'elle se repose !
L'histoire a dépassé les 250 vues et une trentaine de votes. Merci beaucoup ♥ N'hésitez pas à partager l'histoire ou à me faire un peu de publicité, cela me fera grand plaisir !
Je recherche un/e correcteur/rice pour corriger les éventuelles fautes. Cela faisait quelques années que je n'avais pas utilisé ces temps-là et, malgré mon soin, il est possible que des fautes se soient glisser... Si vous êtes intéressé/e, envoyez moi un message !
N'hésitez pas à commenter :)
- Asahi.
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Bloody Whisper
VampirgeschichtenLes vampires sont des mythes, des personnages magnifiques empreints de mystères présents dans les livres et les films. C'était ce que pensais Emlyn. Adolescente rêveuse on ne peut plus banale, elle a eu la malchance de se trouver au mauvais endroit...