1- Contre mon destin
---------------- Bineta
Mon père venait de donner ma main, cette nouvelle m'est tombée dessus en pleine tête, je m'y attendais pas d'autant que mon père ne se préoccupait pas de nous et que j'étais encore insouciante dans les bancs d'école avec mes autres camarades. J'ai ressentis d'abord beaucoup l'incompréhension puisque mon père nous avait en quelque sorte délaisser et le voila qui revient du jour au lendemain s'occuper de notre destin. Ma mère m'a confirmé la nouvelle quelques jours après sans pouvoir faire grand chose mon père avait déjà décidé pour ma soeur et moi, notre avenir était scellé. Je ressentais de la colère et j'étais révoltée par les décisions de mon père tandis que ma soeur prenait la nouvelle sans trop de mal. J'étais de nature à ne rien dire acceptant douloureusement mon sort mais au fond de moi je refusais ce mariage, je ne me sentais pas concerner dedans.
Une année est passée sans qu'on m'informe pour le mariage jusqu'au jour où nous sommes passés au village de mon père pour saluer sa famille. On ne se rendait jamais là-bas, habituellement on passait les vacances à Nouakchott chez ma mère mais tout ces changements étaient du à l'annonce des mariages.
En deux 2008, j'ai entamé la classe de 4ème j'étais concentrée dans les cours en me jurant de me donner à fond pour avoir un bel avenir. Mais c'est à cette même année que mon mariage fut sceller. Ma mère était était venue au village pour l'occasion un vendredi m'annonçant que mon mariage sera sceller le Lundi suivant. J'ai eu tout un week end pour digérer cette nouvelle qui me brise en même temps tout mes rêves et mon année scolaire. J'ai rien dis comme toujours en supportant mais à l'intérieur de moi c'était tout autre chose, j'étais prise de rage et je détestais plus que tout au monde mon père. Je suis sortie aller voir mes deux copines Ramatoulaye et Fatimata pour leur raconter ce qui m'arrivait. J'étais inconsolable, je ne comprenais pas pourquoi le malheur s'acharnait toujours sur moi. J'allais devoir être séparer de mes copines, les seuls personnes qui me donnait goût à la vie pour aller me retrouver dans une autre ville chez mon mari. Mes copines ont pleuré avec moi et m'ont soutenu.
Bien que mon mariage a été scellé, je poursuivais les cours sans que personne m'en n'empêche. J'ignorais encore le but de mon mariage, je n'avais encore eu aucun contact avec mon soi disant mari. Un jour on me convoque chez moi pour me remettre un téléphone portable, tout neuf et moderne, c'était le premier cadeau de mon mari. J'ai pris ce cadeau sans aucune forme d'affection, je l'ai gardé avec moi sur la recommandation de ma famille. Mon mari n'a pas tardé à me joindre dessus, il entreprenait la discussion je ne faisais qu'écouter. Je détestais déjà cet homme sans même l'avoir vu, je lui en voulais d'avoir accepter ce mariage et je n'avais aucune envie de le connaître. Au cours de la discussion, j'ai appris qu'il était l'aîné de sa famille et qu'il vivait en Centrafrique où il y travaillait. Depuis ce jour, il renouvelait ses appels à chaque fois que je voyais son nom sur l'écran mon cœur se serrait, j'avais juste envie de pleurer, je ne voulais pas décrocher mais j'étais obligée de faire bonne figure devant la pression familiale. On vivait notre relation à distance à travers des coups de fil. Jusqu'au jour où j'ai craqué en crachant toute ma frustration à l'autre bout du fil demandant à mon mari de ne plus me rappeler et je n'ai plus eu de ses nouvelles.
Entre temps, j'ai obtenu mon bfm avant la rentrée des classes mais on avait déjà fixé la date pour fêtez mon mariage. À l'approche de cette date ce fut très pénible pour moi, je ne mangeais presque rien, je dormais mal et je pleurais beaucoup à l'abris des regards. Tandis que ma soeur allait bien, elle s'entendait bien avec son mari même si tout comme moi elle ne le connaissait pas vraiment.
Toute ma famille était présente au mariage, ils me savaient chagriner mais on me demandait de prendre sur moi. J'assistais à mon propre mariage sans être vraiment présente. Ma mère a organisé une grande fête chez elle mais je m'en fichais, je voulais que ce jour passe à grande vitesse. On devait rentrer au village ou une autre fête avait lieu chez ma grand-mère. La suite des festivités était au village de mon père. Durant la cérémonie chez mon père j'ai passé toute la journée en chambre à ruminer et supporter mon sort.
-Bineta lève toi c'est l'heure pour rejoindre ton mari. Me dit mama Athia une amie de ma mère.
Je me suis levée comme un automate, abattu et angoissée par ce qui va suivre.
Mama athia et d'autre dames m'ont lavé et enfilé un grand boubou blanc, on n'est peul est c'est comme ça que cela se passe chez nous.
On m'amenait chez ma belle famille, c'était très jolie chez eux, on pouvait voir que c'était une famille avec des moyens. Le fête battait son plein, c'était aussi grandiose que toutes les fêtes qui c'était déroulée chez nous. C'était le premier mariage qu'on célébrait dans leur famille. On m'a installé dans la chambre de ma belle mère ou on chantait mes louanges mais je restais toujours aussi impassible. Quand tout monde est parti, j'ai regagné ma chambre qui était devenue désormais ma chambre conjugale. Elle était très belle, bien décoré avec un grand lit, une grande armoire, une coiffeuse, ça manquait de rien. Les dames sont venues une dernière fois chanter mes louanges et me prodiguer des conseils avant de s'en aller.
Je restais assise sur mon lit seule attendant la venue de mon mari, celui avec qui j'ai à peine échanger et je n'avais pas mis de visage sur son nom, mon destin ne m'appartenait plus.
