6- Dans l'inconscience de mon amour.
------------------ Bineta
J'avais l'impression de vivre quelque chose de nouveau avec Chérif. Ces coup de fil, ces messages le son de sa voix me faisait énormément de bien. Ça donnait des couleurs à ma vie, j'étais insouciante par rapport à mon mariage. J'étais encore dans ma jeunesse, je fonçais tête baisser vers l'inconnu, il y avait quelque chose de prenant dans cette relation. Pour ne pas avoir d'état d'âme je préférais me dire que je ne faisais rien de mal seulement échanger avec un ami.
Les jours passaient, je gardais toujours contact avec Cherif, j'en parlais à personne autour de moi pas même Layla.
Puis on n'a commencé à ce voir avec Chérif. Il passait après le travail s'arrêtait non loin de notre concession ou j'allais le retrouver à l'abris des regards. On restait une demi heure parfois 1h à discuter de tout et de rien sans geste déplacer.
Chérif avait le meme âge que mon mari un teint très claire par contre, il faisait dans les 1m85 avec un corps d'athlète toujours bien habiller et sentait affreusement bon de plus il était très cultivé, en l'entendant parler on lui donnerai 80ans. Il avait tout pour lui, tout pour plaire, tout pour me plaire.
Puis on n'a commencé à se voir à l'extérieur. Il me proposa des rendez-vous que je ne refusa jamais me laissant entraîner dans ce tourbillon. On se baladait quelques fois à la plage ou on s'arrêtait au restaurant toujours avec nos longues conversations mais il me faisait savoir que je lui plaisais. Je ne restais pas insensible car je ressentais pareil pour lui mais tant que ça ne dépassait pas les mots je ne voyais aucun mal ni éprouvais remord. Je ne pensais ni à mon mari ni à mon fils, j'étais absorbée par Chérif mon nouvel ami me disais-je. Je laissais à Chérif de quoi le faire espérer. Chaque jour j'avais le droit à une nouvelle déclaration de sa part. De fil en aiguille, je ressentais de l'amour pour lui, je crois que c'était bien le mot car je n'ai jamais ressenti ce sentiment aussi fort pour mon mari. Je me sentais tellement bien avec Chérif que Je n'arrivais toujours pas à lui dire que j'étais une femme mariée jusqu'au jour où il l'a appris dehors.
-Comment tu as pu me cacher une chose pareil Bineta? S'exclamait t'il furieusement
-Je ne savais pas comment te le dire. Dis-je désespérée
-Est-ce que tu sais ce que tu m'as poussé à faire? J'ai séduit une femme mariée! Bineta c'est fini pour nous 2, tu m'as beaucoup blessé! Me lâchait t'il
Je pleurais, j'étais triste, je ne pouvais pas dire un mot j'étais entièrement coupable de cette situation. Cherif m'a laissé tomber dans sa colère, j'étais effondrée mais c'était bien fait pour moi! Je le méritais!
Les jours suivant Chérif c'est montré distant envers moi, il y a eu une cassure entre nous. Entre temps je n'étais pas bien, j'étais triste, je me sentais seule même les coup de fil de mon époux me laissait de marbre malgré qu'il soit toujours aussi doux et bienveillant. Il me manquait cette étincelle que Cherif m'apporta en si peu. La présence de ma famille n'enlevait en rien ce vide que je ressentais. J'ai fini par craquer en avouant tout à Layla, elle sait écouter sans juger. Layla était une personne très ouverte d'esprit.
-Tu devrais faire attention c'est mieux comme ça, tu es une femme mariée c'est pas bien par rapport à ton mari.
-Je sais mais je me suis trop attachée à lui, je crois que j'en suis amoureuse.
Je lui confiais tout ce que je ressentais pour Cherif, Layla ne cautionne toujours pas cette relation même si elle dit me comprendre.
Quelques jours plus tard Cherif est revenu vers moi pour les nouvelles c'était encore hésitant mais je pouvais ressentir son envie de renouer avec moi. Je pense que ce qu'on ressentait l'un pour l'autre allait au delà des interdits, le mal était déjà entré.
On n'a finalement repris notre relation là où on l'avait laissé seulement maintenant que le voile était levé, je lui ai confié toute ma vie, de ma jeunesse à mon mariage arranger. Je lui disais même ne pas être amoureuse de mon mari, ne pas ressentir mon mariage. Il m'écoutait sans juger et se confia également.
-Je n'ai jamais eu affaire avec une femme mariée mais je ne sais pas ce qui m'arrive avec toi. Je pense matin au soir à toi, j'ai essayé de t'oublier mais ça m'est impossible. Je t'aime Bineta. M'avoua t'il
Notre relation était maintenant clair, il n'y avait plus de notion d'amitié entre nous, on était AMANT.
Je prenais de plus en plus de risque, je sortais souvent de la concession familiale pour aller à la rencontre de mon amant au restaurant, l'attendre à son lieu de travail et souvent chez lui. Je ne vais pas développer dessus par honte sans doute, mais je me suis donnée à lui et ça devenait constant, nous étions entièrement amant. Je n'y croyais même pas moi même dans ce que je faisais et surtout ce que je devenais. Ma première fois avec Cherif, j'ai ressentis une culpabilité rongeante, j'en ai pleuré, craqué mais à chaque fois que j'entendais ou voyais Chérif tout ce dissipa. Au fur et à mesure, je faisais un déni de ma situation maritale pour vivre mon amour pensais-je.
Mes mouvements ne passaient pas inaperçu, j'éveillais déjà les suspicions chez moi. C'est vrai que j'étais une femme mariée, une maman, normalement j'inspirais la confiance et le sérieux mais la réalité était autre en multipliant mes sorties comme une jeune fille sans attache en partant dans l'interdit.
Les mois passa, je continuais ma relation avec Cherif jusqu'au coup de fil qui me ramenait pied sur terre. Mon mari m'ordonna de retourner chez ma belle famille, il m'envoya l'argent de mon transport pour mon fils et moi. Je n'avais pas mon mot à dire dessus je devais plier bagage et laisser mon amant sur place. J'étais triste, c'était le vide en moi je devais retourner dans cette vie monotone, me contenter de ma belle famille et d'un mari à l'étranger.
Cherif n'a pas bien vécu mon départ, il me savait ici pour un temps mais la séparation était difficile pour nous 2. Il a promis de m'appeler souvent afin qu'on ne perds pas contact.
Comment allais-je vivre mon retour au village? Qu'adviendra t'il de ma relation avec chérif? Est-ce qu'une fois loin ma conscience allait me reprendre, la réalité me confondre, les remords me ronger? C'est avec toutes ses questions que je retourna au village avec mon fils.