9- le poids de la culpabilité

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9- Le poids de la culpabilité

------------------- Bineta

Après mon avortement, je suis restée quelques jours en convalescence chez moi. Je suis restée en complète déprime, je ruminais toute mes mauvaises actions. Ça travaillait beaucoup dans ma tête, la culpabilité, les remords, les regrets, la honte tant de sentiments qui me rongeait à l'intérieur. Tout le monde chez moi s'assurait que j'aille mieux même si personne avait compris la vérité sur mon état de santé.

Après ces quelques jours, je trouva la force de me relever pour aller chez le médecin faire un contrôle. Il m'a assuré qu'il n'y avait plus de grossesse ni de séquelle. J'avais eu ce que je voulais mais pour quelles conséquences? Je me détestais, je déprimais, j'avais honte, cet acte restera à jamais graver en moi.

Depuis mon avortement, ma relation avec Chérif c'est dégradé, il m'avait appelé après mon retour d'hôpital pour s'assurer de mon état de santé mais après s'en est suivi que des disputes. Il me traitait de tout les nom d'oiseaux disant que j'avais tué son bébé. À chaque fois qu'il revenait dessus, ça me faisait très mal car je regrettais mon acte jusqu'au plus profond de moi mais le mal étais déjà fais. Je comprenais Chérif mais lui ne me comprenait pas, je n'ai pas pu tenir tête à ma famille en gardant cet enfant. Je risquais le pire, être répudier par mon mari et être renier par ma famille. J'ai préféré sacrifié cet petit être en moi qui n'avait pas rien demandé.

Ma mère était de retour, elle est venue tout de suite me voir pour demander de mes nouvelles comme elle a appris mon hospitalisation récente.

-Ce n'était rien maman juste les maux de tête.

-Tu as bien pris tes médicaments, ça va mieux? Ma mère me posa un tas de question pour s'assurer que je suis en meilleur santé.

J'étais de nature migraineuse donc ça n'a pas éveillé le doute chez ma mère juste son inquiétude. J'ai pu la rassurer tant bien.

Les jours qui ont suivi, je me suis concentrée sur les vrais chose c'est à dire ma famille mais surtout mon mariage. Petit à petit je prenais les appels de mon mari, il y avait moins de tension. Il m'a demandé pardon et j'en ai fais de même sauf que mon pardon parlait en toute sincérité en englobant dans mon fort intérieur toute ma trahison. Avoir renouer avec mon
mari me faisait grand bien, j'avais réellement négliger et sous estimer mon bien être à ses côtés. Bien qu'il était souvent absent, il avait toujours cette capacité à me faire accrocher par sa bienveillance, sa générosité et tant d'autres qualités malgré la distance. Un mois après Midou avait envoyé sa mère à la capitale, je devais rentrer avec elle. Je me suis jurée en mon fort intérieur que jamais au plus grand jamais je trahirais mon mari. J'ai touché et gouté à l'interdit et voila comment j'ai fini rien de bon en est sorti. Quoi qu'il m'en coûtait, j'ai décidé de prendre sur moi et apprendre à aimer mon mari, accepter ce mariage à distance qu'il en soit ainsi si tel est mon destin. Midou m'a envoyé beaucoup d'argent avant mon départ de la capitale, j'en ai fais tout ce que je veux et j'étais prête à rentrer au village pour l'aimer et me sacrifier pour son bonheur.

À mon retour au village, j'ai été très bien reçu par ma belle famille, ils étaient content de me revoir. J'ai fais 6 mois au village avec mon fils  sans mon mari parce qu'il était déjà retourné à l'étranger pendant la période où on était en froid. Depuis le village je suis passée outre Chérif, je n'ai pas cherché à le joindre et lui non plus, j'ai fini par l'oublier.

Mon mari m'a joint et comme la dernière visite, il m'a payer un billet pour qu'on se retrouve à Dakar en toute intimité tout les 2, j'étais heureuse de le retrouver.

Une fois à Dakar, j'ai attendu mon mari sur place. J'ai été récupérer mon mari à l'aéroport, il était vers les 19h. Quand je l'ai vu sortir, je me suis avancée vers lui, il m'a pris dans ses bras et ma fais un bisou sur le front.

-Je suis content de te voir Bineta, tu es toute belle et tu as bonne forme. Me complimente t'il

C'est bras dessus bras dessous que nous avons quitté l'aéroport pour rejoindre le taxi.

Quand on est sorti du taxi, mon fils commenca à m'appeler depuis le balcon dans les bras de la bonne. Midou m'a laissé seule avec ses bagages pour courir retrouver son fils. Il est revenu vers moi avec notre fils dans ses bras. Midou était tout content d'avoir enfin son fils avec lui et moi  j'étais heureuse pour lui et fière de lui avoir donner un fils.

Midou a pris sa douche pendant ce temps je lui ai dressé son plat. Après l'avoir mis alaise, nous nous sommes dirigés en chambre, nous avons longuement discuté comme dans nos habitudes. Il était heureux de me voir ainsi que son fils.

-Il me ressemble beaucoup. Me dit t'il sous l'émotion et la fierté.

Ça m'a fait plaisir de me retrouver avec lui et notre fils. On formait maintenant une famille complète. Je me rendais encore plus compte de la chance que j'avais d'avoir un mari comme Midou, il était exceptionnel malgré mon bien être à cet instant je n'ai pu m'empêcher de culpabiliser.

Notre fils a fini par nous laisser en s'endormant. Je suis allée le coucher puis je suis venu retrouver mon mari au lit. Tout mon malaise refaisait surface. J'avais mal, le poids de la culpabilité sans doute. Il a commencé à poser ses mains sur moi et j'ai commencé à pleurer, non pas parce que j'appréhendais la chose mais le fait que j'ai donné à un autre ce qu'il lui appartenait me dégoûtais au plus haut point.

Toujours aussi prévenant, Midou m'a pris dans ses bras.

-Bineta ne pleure pas,  je te ferai rien si tu en n'as pas envie, on laisse ça pour plus tard. Me rassure t'il

Il pensait sans doute que je craignais la douleur de l'acte après une longue période d'abstinence mais ce n'étais pas le cas. J'ai fini par m'endormir la tête reposer sur son torse, confortablement installer sur lui.

Les jours suivant, je me suis senti  de mieux en mieux même si j'avais toujours ce sentiment de culpabilité. Malgré le fait j'ai tout mis en œuvre pour rendre son séjour joyeux.

On avait finalement repris nos rapports intimes mais je me sentais toujours mal à chaque fois, le poids de la culpabilité.

On n'a passé des moments merveille lui, notre fils 3 et moi. Notre première sortie, nous avons passé notre journée sur l'île de gorée. Puis nous avons fait plusieurs sorties restaurant mais Midou voulait à chaque fois prendre notre fils avec nous, il ne lâchait pas son fils depuis qu'il l'a retrouvé et il était réticent de laisser notre fils à la bonne. J'ai du forcer un peu pour qu'on se fasse des têtes à têtes amoureux au restaurant. On n'a fait profiter notre fils toute une journée à Magic Land.

Durant notre séjour, nous sommes jamais revenu sur nos problèmes ni lui ni moi avions envie de revenir dessus, on n'a pensé à aller de l'avant laissant tout nos divergences derrière nous.

Comme toujours, Midou m'a couvert de cadeaux. C'était le temps de retourner au village pour retrouver sa famille. Nous avons été bien accueillit comme d'habitude.

Midou m'a fait passer des jours vraiment inoubliable durant sa présence, j'ai pu l'aimer de tout mon coeur. Nous avons largement profité en famille avec notre fils.

Mais mon mariage était toujours vécu à distance. Tout à une fin, quand sera t'il lorsque Midou repartira? Aurais-je la force de l'attendre? Ma patience serait t'elle mise à l'épreuve?

Encore tant de questions en tête pour la suite des événements.

Bineta Où les histoires vivent. Découvrez maintenant