10- une separation difficile

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10- Une séparation difficile

------------------- Bineta

Après notre retour au village nous sommes retournés sur Dakar, il restait encore un mois avant le départ de mon mari. J'étais anxieuse à l'idée de me séparer de lui encore une fois. Je n'ai pas pu profiter à fond de ce dernier mois car toute mes pensées étaient focaliser sur son départ. J'étais triste mon mari allait me laisser encore pendant plus d'une année. Nos derniers jours ont été difficile pour nous deux même si chacun de nous faisait de son mieux pour ne pas montrer sa peine. On ne sortait presque plus de la maison, on restait dans notre chambre à discuter et se câliner. On restait coller l'un contre autre il était clair qu'on ne voulait pas se quitter mais bon il devait retourner et je restais consciente dessus. Lorsque je me trouvais seule je pleurais toute les larmes de mon coeur en me posant plein de questions qui se bousculaient dans ma tête. Est-ce que je pourrai l'attendre? Est-ce que je pourrai tenir le coup et éviter de sombrer dans le pêcher comme autre fois? Ça m'angoissait, je me refusais de retourner à la case départ en reprenant mes conneries.

Tout ceci me travaillait l'esprit, je ne pouvais pas m'empêcher de pleurer. C'est à cet instant que Midou est entré dans notre chambre me retrouvant complètement chagriner. Il a été très prévenant en s'approchant de moi pour me questionner sur mon état. 

-Quest-ce qu'il y a bineta? Pourquoi tu pleures? Me questionna Midou

Je me suis levée en essuyant mes larmes.

-Il n'y a rien. Disais-je en haletant

Malgré que j'essuyais mes larmes, elles tombaient comme un torrent d'eau sur mes joues. J'étais dans un état pas possible. Midou m'a prit la main et m'a fait asseoir sur le lit puis m'a enveloppé avec ses bras. Je ne m'arrêtais pas de pleurer, j'étais angoissée tout ce mélangeait dans ma tête, cette nouvelle séparation me faisait remonter trop de mauvais souvenirs que je m'efforçais d'oublier. Tout ses mauvais actes qui m'ont guidé durant son absence, j'avais tellement peur de sombrer dans le pêcher. Ce jour j'avais beaucoup pleuré, Midou n'a rien dit il se contentait de me réconforter en me serrant dans ses bras. Mon mari je l'aimais beaucoup, j'avais beaucoup de reconnaissance envers lui, il n'y avait pas plus gentil, respectueux et tendre que lui. Je savais qu'il n'allait jamais me laisser tomber malgré cette distance ancrée dans notre mariage, Midou m'aimait plus que tout et je le savais. il m'a soulevé la tête et essuyer mes larmes.

-Ne pleure pas Bineta, je sais que mon prochain départ te fait beaucoup de peine. Ce n'est pas facile ni pour toi ni pour moi de vivre loin l'un de l'autre mais j'ai des obligations la bas pour m'occuper de toi notre fils et ma famille. J'aimerais faire de toi la femme la plus heureuse parce que tu m'apporte beaucoup dans ma vie.

Il s'est mis instinctivement à me caresser le ventre. Je venais d'apprendre aussi mon état de grossesse d'où ce gros chamboulement en moi.

-Maintenant sort de cette chambre et promet moi de ne plus pleurer ou si tu as vraiment du mal à te contenir ne pleure pas devant moi parce que ça me fait mal.

J'ai juste souris devant toute son affection, on c'est pris dans les bras puis nous avons quitté la chambre.

Il devait rentrer aujourd'hui c'était très dur pour moi mais je m'efforçais à ne pas craquer. Il était 12h, j'étais dans ma chambre entrain de ranger sa valise, il était couché sur le lit et me regardait faire. On discutait en même temps de tout et de rien.

-Bineta tu penses que tu es enceinte d'une fille ou d'un garçon? Me dit soudainement Midou

Son hors sujet m'a fait pouffé de rire.

-Je suis enceinte que d'un mois, je veux juste un bébé en bonne santé.

-Hamdoulillah, je suis fier de toi ma femme.

Son bonheur me faisait tellement du bien que je restais dessus et sur rien d'autre. Je voulais qu'on passe notre dernière journée le plus sereinement possible. Nous avons fait garder notre fils puis nous sommes sortis manger ensuite nous sommes retournés chez nous pour nous mettre au lit pour un dernier câlin.

Nous avons ensuite discuté jusqu'à  19h, c'était déjà l'heure pour lui de se préparer à partir. Il était dans les alentour de  20h lorsqu'on n'a pris la route pour l'aéroport. Arrivés à l'aéroport il m'a quitté une demi heure pour faire des formalités puis il est revenu me dire au revoir. J'ai serré mon coeur pour ne pas pleurer, il m'a pris une dernière fois dans ses bras puis m'a sourit et tourner le dos. J'ai donc lâché mes larmes en le regardant s'éloigner.

Je suis rentrée toute triste, je me suis directement dirigée sur mon lit  sans manger, sans même me déshabiller continuant à pleurer de plus belle. J'avais très mal, cette séparation était plus dur que les autres, peut être parce que je réalisais que j'aimais encore un peu plus mon mari, je me suis attaché fortement à lui.

Les jours suivant, nous avons repris nos échanges à distance, il m'appelait chaque matin et chaque soir avant le coucher. Ça me faisais du bien mais pas plus bien que de l'avoir en contact de moi.

Je me préparais mentalement à retourner au village car mon séjour à Dakar c'était écourté après son départ.

Suis-je condamnée à vivre à distance mon mariage? Était-ce ça la destiné de ma vie? Je prenais sur moi, je n'avais pas le choix que d'accepter ce mode de vie. Me revoilà au village, que me réserve l'avenir?

Bineta Où les histoires vivent. Découvrez maintenant