7- Le Boomerang
------------------ Bineta
Je devais déjà faire mes adieux à la capitale pour revenir au village chez ma belle famille. J'y suis retournée avec le cœur lourd mais je ne regrettais en rien ce que j'ai vécu avec Chérif. Arrivant au village j'ai été bien accueillit par ma belle famille, je n'ai aucun reproche à leur faire à ce niveau. Malgré ça j'étais triste mais je ne laissais rien paraître devant eux, je faisais comme si de rien était gardant toujours mon sourire. Mon quotidien a vite repris son cours entre les tâches ménagère, mon existence tournait autour de ma belle famille et leur maison familiale. Je m'ennuyais, les mois passaient mon mari était toujours à l'étranger ses coups de fil ne me sortait pas de mon triste quotidien, ça restait mécanique. Chérif me donnait toujours de ses nouvelles depuis la capitale je retrouvais le sourire à chacun de ses messages ou appel, auxquelles je répondais à l'abris de tous. On n'a gardé contact une année depuis mon retour au village.
Ma grande soeur allait se remarier avec un célèbre ingénieur et toute la famille était convié donc je devais revenir à Nouakchott assisté à la cérémonie de mariage. J'en ai parlé avec mon mari il m'a dit qu'il n'y avait aucun de soucis et me donnait son aval pour partir donc je me suis préparée, impatiente de quitter le village mais aussi de retrouver mon Chérif. Mais j'ai été surprise que mon mari m'appelle un jour avant mon départ.
-Bineta tu ne vas plus à Nouakchott. Me dit t'il
-Pourquoi je n'y vais plus c'est le mariage de ma soeur. Lui demandais-je incompris et déçu.
-J'ai dis tu n'y vas pas et il n'y a pas à discuter. Me parlait t'il strictement
En raccrochant j'avais trop mal, je n'arrivais pas à comprendre ce changement brusque, un moment donné j'ai cru que j'étais entrain de rêvé parce que mon mari ne c'était jamais comporté aussi froidement avec moi. C'est ma belle soeur qui m'a dit que c'est son père qui c'est opposé à mon départ et ça m'avait fait encore plus mal. J'ai dû rappeler mon mari pour avoir des explications.
-Midou franchement tu me déçois, tu m'as donné ton accord puis un jour avant tu me dis je n'y vais plus sans raison. J'ai toujours été exemplaire chez tes parents, je cuisine, je fais le linge, je fais tout ici et c'est comme ça que tu me traite! Avec ou sans ton accord j'irai parce que toute ma famille est là bas. Lâchais-je toute ma frustration au téléphone.
L'appel à suivi l'acte parce que le lendemain, j'ai quitté le village pourtant sa mère à tout fait pour me retenir mais j'étais déterminée à me rendre sur Nouakchott, avec mon fils nous avons fait le voyage.
Arrivée chez ma famille, mon mari n'arrêtait pas de m'appeler, ça jeter un grand froid entre nous parce que je lui avais désobéit. En réalité c'était plus mon obsession de Cherif qui m'a mené ici, j'étais prête à tout balayer sur mon chemin pour venir au mariage car c'était l'occasion de retrouver Chérif. Mon mari a essayé après plusieurs tentatives pour me faire rentrer mais j'étais décidée à rester sur place. On n'a fini par se fâcher et il ne m'a plus rappelé, c'était tant mieux pour moi comme ça je pouvais être tranquille avec Chérif.
Je suis restée chez ma mère sans nouvelle de mon mari. J'ai repris mon quotidien la ou je l'avais laissé à Nouakchott, j'ai renoué avec Cherif et on c'est retrouvé comme si on ne c'était jamais perdu. On vivait notre relation avec la même passion et toujours avec cette insouciance de tout ce qui entourait notre relation. Je mettais mes états d'âme de côté et vivait la chose intensément, j'étais égoïstement investis dans cette relation interdite. Je ne me cachais même plus en multipliant mes sorties malgré les remontrances de ma mère et ma belle famille qui essayaient d'arranger les choses entre mon mari et moi. Au fond je voulais qu'il me divorce pour avoir la paix avec Chérif l'élu de mon coeur. Je continuais à coucher avec lui et l'aimer de toute mon âme. J'ai meme présenté mon fils a Chérif, il venait parfois nous prendre pour faire des sorties ensemble au restaurant ou en promenade comme une vrai famille, comme la vie que j'ai toujours aimé avoir et non celle qui m'attendait au village.
Mon mari était enfin de retour au pays après 1 an et 6 mois d'absence. Dès son arrivé, il a repris contact avec moi pour que je rentre. La réalité, mon vrai quotidien me rattrapait et j'en prenais conscience. Une part de moi tenait à mon mari parce que depuis qu'on est ensemble il ne m'a jamais vraiment fait du mal et a cédé à tout mes caprices, je me sentais redevable envers lui et consciemment je savais qu'il ne méritait pas tout ça mais cette obsession avec Chérif était plus fort que moi, plus fort que mon mariage. Sa famille n'arrêtait pas de m'appeler pour demander de rejoindre mon mari et c'est là que j'ai commencé à avoir des soucis avec ma famille. Ma mère n'était pas d'accord avec moi, elle me reprochait mes nombreuses sortie mais aussi le fait de laisser mon fils avec la bonne.
J'écoutais plus personne et m'entêtait dans ma relation qui n'avait rien de constructive et permissive. On était piégé dedans Chérif et moi, sa famille était peul originaire du Mali et très conservatrice. Jamais ils auraient tolérer une relation entre Chérif et moi connaissant mon véritable statut, nous savions tout les 2 que notre relation restait impossible dans la limite du légale mais nous poursuivons tête baisser.
Jusqu'au jour où cette relation allait me taper en plein visage, en plein mariage. J'avais du retard sur mes règles, je me suis trouvée dans une panique totale, je n'étais plus insouciante mais bien consciente du tout. Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie, il m'a fallu du courage pour vérifier s'il s'agissait bien d'une grossesse. J'ai attendu que la maison se vide j'ai fais le test, deux traits sont apparu j'ai failli tomber par terre.
Je me suis enfin réveillé de mon idylle avec Chérif pour tout remettre en question. Je me sentais mal vis à vis de mon mari, il ne méritait pas ça, qu'étais-je devenue? La honte, la culpabilité, les remords me rongeaient. Mes pensées allait vers mon fils, quel vie je venais de lui donner? Quel exemple je lui enseignais? Je ne me trouvais pas digne de femme ni digne de mère. J'ai touché à l'interdit jusqu'à le développer en moi avec cette grossesse. Je n'avais aucune sécurité pour ce bébé, mon mari va sans doute me répudier, ma famille pareil et Chérif allait t'il assumer cette charge, sa famille allait t'elle accueillir la pire des nouvelles?
Il ne me restait plus rien juste les larmes et ma conscience mais je pouvais en vouloir qu'à moi même. Qu'allais-je devenir? Que pouvais-je faire? Vivre d'illusion était tellement bon mais la réalité est venu à moi comme un boomerang.