Noël.

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Astrid.

-Tu es prête? demanda Harry en me tendant une enveloppe rouge.

J'hochai la tête, le sourire aux lèvres. Ses joues étaient rougies, probablement parce qu'il était un peu gêné. C'était la première fois qu'il me donnait une carte, après-tout.

C'était la veille de Noël. Eliott était chez sa maman, il revenait demain. Puis, nous irions chez la maman d'Harry, pour passer la soirée.

Nous étions donc seul, aujourd'hui.

Harry avait préparé un festin de Noël et j'avais cuisiné un gâteau aux framboises, une des seules recettes que je réussissais bien. Et lorsque nous avions eu terminé de manger, nous étions allés nous asseoir dans le salon, parce qu'il voulait que j'ouvre sa carte.

Je déchirai l'enveloppe, lui jetant un coup d'oeil, avant de sourire en voyant une carte de Noël. L'ouvrant, je déglutis en voyant son écriture masculine.

Chère Astrid.

C'est notre premier Noël ensemble. Et c'est un peu fou, parce que ça fait à peine trois mois qu'on se connait. Tu habites chez moi. Et on a déjà parlé d'enfant. C'est complètement fou, mais j'aime bien cette folie.

Je t'aime vraiment beaucoup, tu sais. J'aime tes histoires et ton carnet et tes bottes allemandes. J'aime ton manteau sans histoire. J'aime tes yeux verts et tes cheveux bruns. J'aime ta passion pour l'Allemagne, ta passion pour les vieux objets. J'aime le vieux coffre dans le salon, ta brosse à dent près de la mienne et les vieux livres dans la chambre d'Eliott.

Je veux écrire plein d'histoire, avec toi, Astrid. Comme celle de l'emballage du préservatif. J'ai envie d'écrire l'histoire de notre rencontre, l'histoire d'un petit-déjeuner, l'histoire d'Hansel-le-chat, l'histoire d'un périple en Norvège, l'histoire de notre futur bébé, l'histoire d'un gâteau trop cuit.

Ce que j'aime de toi, Astrid, c'est que tu transformes chaque moment en moment inoubliable. C'est que tout devient important. Tu ne laisses rien de côté, tu prend tous les petits détails pour former une aventure fabuleuse. Et ça me fait du bien. Ça me fait du bien d'être entouré de positif. De voir le bon côté des choses, de réaliser que tout à une histoire, que tout est magique.

Merci d'aimer Eliott, Astrid. C'est probablement la plus belle preuve d'amour que tu pouvais me faire. Merci de m'aimer. Merci d'aimer Hansel-le-chat, d'aimer ma boulangerie et mon passé de jeune papa. Merci d'accepter Valerie, même si elle est lourde. Merci de me partager tes angoisses, même si ça peut sembler fou. Merci de me partager tes petits bonheurs, tes aventures et tes peines. Ça me permet de te découvrir un petit peu, à chaque jour.

Et te découvrir, j'aime bien ça.

Tu te souviens, je t'ai dit que je ne voulais pas de cadeau. C'est un peu faux, en fait.

J'aimerais bien que tu écrives notre nuit, d'accord? Et que tu me la lise, après.

Et si je n'abuse pas trop, j'aurais un deuxième cadeau à te demander.

J'aimerais que tu écrives notre petite escapade en Allemagne, avec Eliott. J'aimerais qu'à chaque soir, tu nous lises l'histoire de la journée.

On part le trois janvier. J'ai trouvé un petit chalet, pas trop loin de la capitale. On y passera trois jours. Je sais que c'est peu, que ce n'est pas un voyage d'un mois, mais j'espère que tu seras heureuse de retrouver tes racines.

Avec amour,

Harry.

Je relevai les yeux. Ma gorge brûlait, parce que j'essayais de retenir mes larmes.

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