Le collier.

325 35 15
                                    

Astrid.

J'ouvris la lumière de l'entrée, surprise que Becca ne soit pas à la maison. Peut-être qu'elle avait une soirée avec ses amis, à l'université.

Je déposai mon manteau sur la patère, indiquant à Harry qu'il pouvait faire de même. Il laissa ses bottillons de cuir, usés, près de mes bottes, avant de me suivre dans l'appartement.

J'allumai la lumière de la cuisine, qui était à aire ouverte avec le salon et la salle à manger. L'endroit était simplet et sans exagération, mais ne me ressemblait pas vraiment. Comme c'était l'appartement de Becca, je ne pouvais pas poser du papier peint sur les murs, ni meubler l'endroit avec mes vieux objets.

-C'est bien, murmura Harry en hochant la tête, regardant l'endroit.

-Pitié, murmurais-je en souriant, me retournant vers lui. C'est un peu... morne. Il manque de couleurs, de textures et de formes.

Il sourit en coin, me regardant, avant d'hausser les épaules.

-Tu veux un café, un thé? dis-je en me rendant dans la cuisine.

Je sortis ma tasse de thé préférée, elle était turquoise, avec des fleurs blanches. J'en pris une autre, blanche avec le logo d'un restaurant norvégien, avant de déposer tout ça sur le comptoir.

-Un thé ce serait bien, avoua Harry. Ça doit faire dix ans que je n'en ai pas bu, rigola-t'il en posant ses coudes sur le comptoir.

Je mis la bouilloire sur le rond du four, avant de déposer un sachet de thé dans chacune des tasses. Pendant que je sortais le miel et le lait, Harry se mit à parler.

-Ces tasses, elles ont une histoire? demanda-t'il.

La tête dans le réfrigérateur, je ne pus m'empêcher de sourire comme une gamine, avant de me retourner vers lui.

-Absolument, dis-je en le fixant.

Il sourit en coin en prenant ma tasse dans ses mains, observant les dessins qui avaient été peint à la main.

Il la déposa doucement sur la petite assiette, avant de s'asseoir sur la grande chaise, devant l'îlot. Lorsque l'eau fut assez chaude, je pris la bouilloire et versai le liquide dans les tasses. Je tendis ensuite la tasse blanche à Harry, et prit la mienne, pour aller m'asseoir près de lui, devant l'îlot. Je m'assied en indienn et sucrai mon thé avec du miel, avant d'y verser une goutte de lait.

Harry prit seulement du miel et regarda le liquide ambré, avant de déposer ses yeux sur moi.

-Est-ce que je peux savoir l'histoire de ma tasse? demanda-t'il en souriant, l'apportant à sa bouche.

Et je commençai, contente qu'il veuille l'entendre.

-Mais c'est un peu une histoire... il ne faut pas que tu me juges avec cette histoire, d'accord? le préviens-je en souriant, lui tendant mon petit doigt.

Il pouffa de rire avant d'hocher la tête et de serrer mon doigt avec le sien.

-Je le promet, murmura-t'il de sa voix rauque.

-Donc... J'étais en Norvège depuis quelques jours. Je ne me sentais pas trop bien, moralement parlant. J'étais épuisée, je m'étais disputé avec ma mère la veille, au téléphone, j'avais perdu un billet de cent... Tout allait mal. Et donc, un soir, alors que j'errais dans un petit quartier aisé, j'ai vu ce café, dis-je en pointant le logo sur sa tasse. J'y suis entré. Il y avait quelques personnes et l'odeur qui émanait du comptoir était... c'était du véritable café, une vraie brûlerie, pas un minable Starbuck. Et comme j'étais épuisée, je me suis avancée vers le comptoir pour commander de quoi manger. Et il y avait un garçon, derrière le comptoir. J'appris plus tard qu'il était le propriétaire du café. Il m'avait sourit et c'était comme si... comme si tout allait mieux, maintenant. J'avais dix-neuf ans, c'était au début de mon exil. Et j'étais jeune et je mourrais d'envie de me sentir mieux, tu comprends?

Curiosité.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant