Hansel et Gretel.

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Astrid.

Mon crayon glissait contre le papier de mon vieux cahier, qui contenait une centaine d'histoire. J'avais terminé d'écrire ce récit, un peu nostalgique d'avoir déjà terminé de retranscrire les paroles touchantes, honnêtes et puissantes d'Harry.

Au bas de la page, j'inscrivis la date, le nom complet du propriétaire de l'histoire et l'objet dont il était question.

28 octobre, Harry Styles, une putain de recette de pain, pliée en quatre.

Je souris en relisant complètement son histoire, m'amusant à essayer de comprendre les mots qu'il avait utilisé, ses expressions faciales... J'étais heureuse qu'il se soit donné si facilement au jeu, qu'il ait été honnête.

Personne ne savait que, dans mon grand sac de cuir italien, il y avait un vieux cahier en suède, bleu poudre. À la maison, j'avais cinq autres cahier, remplit de mes histoires et des histoires des humains que j'avais rencontré, ici et là.

J'écrivais toujours avec un crayon noir, c'était ma règle. Je ne savais pas pourquoi, mais je ne pouvais pas y déroger, au risque de m'haïr. Ensuite, je me plaisais à écrire d'une jolie calligraphie cursive. Les mots s'enchaînaient, les lettres se suivaient, les syllabes se touchaient.

Dans ces cahiers, que je trouvais généralement dans de vieilles brocantes, il y avait parfois les secrets les plus profonds de certaines personnes, parfois de simples histoires heureuse, parfois la clé de certaines énigmes personnelle, parfois la source de désespoir de certaines personnes.

Ainsi, on pouvait retrouver l'histoire d'un pistolet, celle d'un test de grossesse, celle de mes bottes, l'histoire d'une serviette en papier, le récit d'une sucette à la fraise. C'était très diversifié, mais ô combien intéressant.

Peut-être était-ce de la curiosité maladive, que de vouloir connaître les histoires des gens qui m'entouraient, mais ça m'aidait, d'une certaine façon, à mieux comprendre le monde. Un coup toutes les histoires mises sur papier, tout le monde se ressemblait et tout le monde était différent. Il était difficile d'expliquer pourquoi, mais c'était vrai.

Tout le monde avait de grandes joies, de profondes peines, d'heureux dénouement et de tragiques fins, mais la raison était tout le temps différente.

Deux personnes pouvaient être touchée de la même façon; se sentir revivre, sentir le début de quelque chose.

Par contre, une se sentait comme ça à cause de la balle d'un pistolet qui, au lieu d'avoir été tirée dans le coeur, s'était rendue juste à-côté. Un suicide ratée, en d'autres mots.

L'autre se sentait de cette façon à cause d'une simple recette de pain. C'était fascinant.

Fascinant.

Je souris donc en rangeant mon cahier dans ma besogne, avant de déposer mon manteau sur ma chaise et de commencer à étiqueter certains livres, les déposant dans les différentes étagères. Il y avait celle des romans historiques, celle des romans d'amour, celle des romans littéraire, religieux, philosophique, des bibliographies ou celle sur le comportement humain.

Entre tout ça, je plaçai un autre vieux livre de recette, un globe-terrestre et une vieille fusée antique. Un cheval de bois, une couverture à carreaux et une assiette de porcelaine chinoise.

Un livre de Laclos, un de Voltaire, un de Musso.

Une valise décorée d'étiquettes, des bottes de pluies rouge, un chapeau melon.

La journée se passa très rapidement et étonnement, j'avançais rapidement. Enfin, l'endroit avait l'air de quelque chose.

Un peu fatiguée, je m'installai sur un des canapés, regardant à l'extérieur. Le mois d'octobre était sombre et froid, cette année. Mouillé, gris et terne. Les gens marchaient la tête baissé, d'autres écoutaient leur musique, certains regardait devant eux, oubliant tout ce qui les entourait.

Curiosité.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant