Le temps et l'espace sont deux choses linéaires. Tantôt ils se rejoignent, tantôt ils se séparent. Quand une jeune orpheline qui ne rêve que de liberté et d'une famille se fait projeter dans un futur proche accompagnée de ses deux amis, qu'adviendra...
- On bouge, et vite, murmurais-je à l'oreille de Milsane.
Il acquiesça et nous tirâmes un Alexandre toujours figé à l'ombre d'une ruelle étroite après avoir parcouru quelques centaines de mètres. Nous nous arrêtâmes pour reprendre notre souffle.
Alex ne réagissait toujours pas mais il avait perdu de sa rigidité.
Je me tournait vers Milsane et sortit mon carnet. En le reconnaissant, il fronça les sourcils et me regarda avec incompréhension.
Je lui remit dans sa main.
- Je veux que tu le garde, dis-je. C'est mon bien le plus précieux et je te fais assez confiance pour que tu en prenne soin.
Il hocha la tête pour signifier qu'il était d'accord.
- Et toi, où vas-tu ? Me demanda-t-il, perspicace.
Je lui fit un sourire en coin.
- Je compte faire diversion pendant que vous, vous vous dirigerez vers le point convenu.
Il me regarda avec un mélange de surprise et d'amusement.
- Fait attention, me recommanda-t-il en m'ébouriffant mes cheveux.
- Hey ! Protestais-je.
Tellement occupée par Milsane, je ne vit pas la silhouette non loin de nous qui nous observait.
...
Je souriait moqueusement en voyant que finalement, la stupidité s'était transmise à toutes les espèces. Qu'elles soient humaines ou pas.
Tout en me retenant de rire, je me faufilait adroitement derrière un énième soldat d'une des patrouilles qui nous cherchaient en vain depuis deux bonnes heures. Il ne me vit pas et je rabattit la capuche de ma veste.
Je suivit le chemin d'une ruelle plus grande que celle dans laquelle je m'était cachée et distingua soudain un bref mouvement à ma droite.
Je me cachait immédiatement dans l'ombre d'un bâtiment et attendit. Une haute silhouette ne tarda pas à apparaître suivie par d'autres.
- Vous êtes sûr qu'elle est ici, commandant ? Demanda une des silhouettes à la plus grande.
- Si elle a pu échapper aux Illumidas, je ne vois pas pourquoi nous l'attraperions, renchérit une autre.
Sans écouter la réponse du commandant, je reculait lentement. Soucieuse de ne faire aucun bruit. Mais un faux mouvement réveilla la blessure que j'avais reçue d'un des soldats Illumidas. Je saisis mon épaule blessée et l'immobilisa. Je serrait les dents et continuait de reculer. Je me relevait lentement et allait me retourner pour partir sans bruit quand soudain une forte poigne m'attrapa par le col de ma veste et me souleva du sol faisant tomber ma capuche.
- Commandant! Retentit une voix grave non loin de moi. Je crois que je l'ai trouvée.
Je me débattit mais il resserra sa poigne. Je me débattit encore plus férocement et balançait des coups à l'aveuglette tout en souhaitant que je touche le gars qui m'avait attrapée.
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