Deadly Summer

Le début des ennuis

Summer :

Je m'engouffre dans l'air frais du soir. Tous mes amis sont autour de moi, mais personne ne parle. Moi, j'ai l'impression d'avoir dormi pendant cent ans tant je me sens éloignée d'eux. Depuis que je suis sortie de l'hôpital, un grand silence s'est installé. Je les observe timidement du coin de l'œil. Maé discute à voix basse avec sa mère, l'air vraiment perturbé ; la lèvre inférieure de Gizem tremble, et elle ne tient pas la main de Liam ; ce dernier semble perdu dans ses pensées. De sombres pensées, vu son air maussade. Quant aux autres, ils se tiennent loin les uns des autres, évitant de se parler ou de se voir, presque... méfiants. Bizarre.

Nous arrivons enfin au camping. Tout le monde pose ses affaires, toujours sans dire un mot, et vaque à ses occupations qui n'en sont pas vraiment ; Sam prend un stylo puis le repose, Gizem se dandine d'un pied sur l'autre et Zack s'affale dans le sofa en prenant sa tête entre ses mains. Le gêne est palpable, si bien que je finis par ne plus le supporter.

« -Bon ! je crie. Quelqu'un veut bien m'expliquer ce qu'il se passe ? »

Tous tournent leurs têtes dans ma direction. Exaspérée, je croise les bras et fait mine d'attendre.

« -La police est venue. », annonce Zack.

Je fronce les sourcils. La police ne peut être venue que pour une raison...

« -Louise ? » je murmure, comme si elle était dans la pièce.

Gizem hoche la tête.

« -L'enquête a abouti à quelque chose, ajoute-t-elle.

-Quoi ? » je demande, anxieuse.

Ils ont trouvé le coupable ? Même si je ne crois plus vraiment que j'aurais pu tuer mon ex-meilleure amie, je ne peux m'empêcher d'avoir des doutes et des angoisses.

Gizem respire un grand coup, et me dévisage d'un air malheureux, dans lequel je lis... de la peur ?

« -Ils ont découvert que... que... »

Maintenant, elle respire si fort et son air est si plein d'angoisse que je panique.

« -Gizem, je tente de la rassurer en attrapant sa main. Tout va bien. Tu n'as rien à craindre. Quel qu'il soit, le meurtrier de Lou n'est pas ici. »

J'avais touché dans le mille. Mon amie retire sa main si violemment de la mienne que je sens la griffure de ses ongles sur ma paume.

« -Mais si justement ! Louise a été tuée dans notre forêt privée et clôturée, ce qui signifie que personne d'autre que nous ne pouvait y pénétrer ! Personne d'autre que nous tous ! Summer, l'assassin de Louise est dans cette pièce, en ce moment même ! »

Soudain, le temps semble se figer. À part Gizem qui crois ses bras sur sa poitrine et qui se met à sangloter de peur, plus personne ne bouge. Moi, je sens le monde tourner autour de moi. La seule chose qui était pour moi une évidence, une vérité, mon pilier de secours, vient de s'effondrer sous mes yeux. La blessure ne venait pas de l'extérieur, mais d'ici même. Je dévisage toutes les personnes présentes. L'une d'entre elles a tué Louise. L'une d'entre elles, qu'elle devait considérer comme un ami, l'a assassiné froidement et a assisté à tout le malheur qu'elle a causé sans broncher. S'est elle sentie coupable ? Démasquée ?

D'un coup, je réalise. Summer, réveille-toi ! Le meurtrier est ici, dans ce salon! Il a tué Lou, qu'est-ce qui dit qu'il ne recommencera pas avec l'un d'entre nous ? Je bondis et court dans le jardin. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie.