Une cuillère pour Summer

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Summer

Toc toc toc. Trois coups sourds résonnent à la porte. Je grommelle et me retourne dans mes couvertures. TOC TOC TOC ! Trois coups un peu moins sourds se font entendre. J'enfonce la tête dans l'oreiller. La soirée d'hier a été vraiment bizarre. J'ai dansé devant Sam, nous nous sommes embrassés... et maintenant, je me demande ce qui m'a pris. Je n'aurais pas dû faire ça pour plusieurs raisons :

- Il m'a peut-être menti

- Il ne s'intéresse sûrement pas sérieusement à une fille comme moi

- Candace semble être intéressée par lui, et je ne compte pas faire la guerre avec elle.

Je vais ouvrir cette satanée porte, et tombe nez-à-nez avec... Tiens, une personne que je ne connais pas. Pourtant, elle me rappelle quelqu'un... Je détaille ses cheveux roux carottes, son nez parsemé de tâches de son et ses grands yeux bruns caramel très doux.

« -Maé? je balbutie.

La jeune femme rit et répond :

-Non, je suis sa mère, Almaz. »

La dénommée Almaz entre dans le séjour et se laisse tomber dans un fauteuil. Je remarque qu'elle a les traits tirés et l'air fatigué. Elle me fait signe d'approcher.

« -Comment t'appelles-tu ?

-Summer, Summer Evans.

-Tu as de très jolis cheveux, Summer, me complimente Almaz.

-Merci madame. »

Elle s'esclaffe :

-Est-ce que je fais si vieille que ça ? Appelle-moi Almaz, je t'en prie.

-Merci Almaz.

-Bonjour tout le monde ! »

Candace a fait son apparition. Je serre les dents. Comment peut-elle être aussi belle tout le temps ? Ses cheveux auburn sont légèrement emmêlés, ses joues noircies par le mascara, son teint pâle et ses lèvres, gercées. Malgré tout, elle a l'air d'une princesse, avec ses dents blanches parfaitement alignées et ses grands yeux mauves. Je me sens comme sa servante un peu souillon dans mon sweet trois fois trop grand enfilé à la hâte et mon leggings noir.

Puis derrière Almaz arrivent Maé et Sam. Maé semble soucieuse, et va rejoindre sa mère, mais Sam se dirige vers moi en souriant. Je ressens un petit pincement au cœur. Pourquoi, mais pourquoi sommes nous voués à ne pas être ensemble ? Je me sens comme Juliette dans la pièce de William Shakespeare ; deux amoureux appartenant à deux familles qui se haïssent mutuellement. Même si je sais que ce n'est pas la même chose, je ne peux m'empêcher de m'y référer.

Or, si je me souviens bien, à la fin de la pièce, ils meurent tous les deux... Youpi.

Je me laisse tomber dans le premier fauteuil en grognant. Almaz croise les bras sur ses genoux.

« -Tout le monde est là ? »

Je regarde autour de moi et réalise qu'il manque trois personnes : Sunday, Liam et Gizem. La première ne m'inquiète pas, elle doit être en train de jouer sur la plage, mais c'est les deux autres qui m'intriguent. Ils sont absents... tous les deux ? Bizarre.

« -Il y a trois absents, mais je leur transmettrais le message. »

À ce moment précis, Sunday arrive dans la pièce. Elle semble plutôt d'humeur joyeuse. Je la prend dans mes bras et la dépose sur le canapé. Elle s'y laisse tomber en gloussant. Mais quand je relève la tête, je réalise qu' Almaz dévisage ma sœur d'un drôle d'air.

Deadly SummerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant