Chronique de Sofia : Kidnappée, mon destin est lié au sien {Réecriture}

Chapitre 1

Moi : Là ! Là il y a les montagnes,regarde ! Prends des photos !

Ma mère : Oh doucement hein,c'est pas facile de cadrer avec ce portable. Et ton père là quiroule comme si c'était la Formule 1 pffff.

Mon père : Jevais pas passer ma vie sur la route hein, et puis qui est-ce qui aoublié de charger l'appareil photo ?

Ma mère baisse letéléphone et lève les yeux au ciel.

Ma mère : Oh ça vahein ! Tu vas me le ressortir pendant toutes les vacances ou quoi?

Mon père : Ah bah ça tu peux en être sûre ! Regarde tousles beaux paysages qu'il y a autour, et l'appare il est même paschargé pour prendre les photos !

Ma mère : Mais j'ai monportable.

Mon père : Ton portable ? C'est que du flou !

Jesouris sur la banquette arrière et j'entends le rire de mon petitfrère Kamel qui, comme moi, regarde les parents se chamailler. Aumoins, avec nous les voyages c'est pas ennuyant hein. On a un vraifilm en direct avec mes parents et leurs disputes de vieuxcouple.

Mon père n'a pas tort, le paysage espagnol estmagnifique. Oui, parce qu'on est en Espagne !  On va au bled en voiture et c'est la première foisqu'on le fait.

C'est beau mais sah (*sérieux) c'est trop long! Heureusement que mes parents sont là pour me divertir parce quesinon ce serait...

On arrive bientôt au port pourembarquer direction Tanger ! Je suis trop contente, ça faitlongtemps que j'ai pas vu la famille ! Surtout ma cousine Wahiba.Ah mais elle c'est trop une cinglée, elle est pas nette, on faitbien la paire mdr, deux folles !

On est en été, donc commevous pouvez l'imaginer il fait CHAAAAUUUD ! Mais en Espagne lestempératures c'est Wouaouh ! Sérieux, tu sens ta peau brûler,c'est grave !
Merci à celui qui a inventé la clim', sans lui jeserais peut-être pas là aujourd'hui...

On arrive enfin auport ! Le Maroc se rapproche !
On met la voiture à l'intérieur,on monte dans le bateau tranquille, et là c'est le moment dechercher la place stratégique.
Près des toilettes !

Jesupporte pas les bateaux, j'ai le mal de mer c'est dingue donc vautmieux prévenir que guérir hein. 
On s'assoit à nos placesJUSTE à côté des toilettes. Mes parents sont devant avec mon petitfrère et moi je suis juste derrière le siège à mon père. Je suisà côté d'un vieux qui ronfle, trop génial quoi...
Et aussi jesuis côté vitre donc je sens que je vais pas assumer.

Unedemi-heure de bateau plus tard...

Moi : Poussez-vous svp !

Jebouscule les quelques personnes de ma rangée, je m'en fous si jeleur fais mal ou pas, y'a urgence là !
Je fonce aux toilettes,j'ouvre la porte et là je vois des mamas du bled allongéesparterre. Putain toutes les chiottes sont prises ! Et là le bateauil refait son mouvement bizarre de haut en bas. Dans ma tête c'est «tfou tfou tfou connard de bateau ! ».

Je me retiens aurobinet, je me regarde dans le miroir, wouah je suis trop pâle !Mais le pire c'est que j'ai beau avoir la nausée, rien veut sortir.J'ai rien mangé donc j'ai rien à vomir. Mais putain ce que ça faitmal wallah !

Je prends un mouchoir, je le mets sous lerobinet puis je me rafraîchis un peu le visage parce que je vois pasnet, sérieux je me sens bizarre, j'aime pas ça. J'entends une femmequi est enfermée dans une cabine, elle commence à crier.

Lafemme : Hamid ! Ya HAMIIIID !

Là y'a son mari qui rentre dansles toilettes et qui se met à côté de la porte.

Le mari :Ayeh (oui) je suis là.

La femme : Lis-moi le Coran omri (mavie), je vais mourir j'en peux plus...

Moi je commence à riretoute seule comme une conne. Sérieux je souffre et je rigole en mêmetemps, je suis pas normale ou quoi ?

Le mec il soupire, ça sevoit qu'il est habitué à prendre le bateau avec sa femme.

Lemari : Mais non hbiba (ma chérie), ça va aller. Dans deux heuresc'est fini.

La femme : DEUX HEURES ?! Ah wili wili ya rabbi(mon Dieu, mon Dieu) !

Miskina (la pauvre) elle commence àréciter des sourates et son mari il est tranquille en train debouffer un sandwich.
Le mec c'est le seul qui est bien dans lapièce mdr ! Tout le monde est en train de gerber ou d'agoniser àcôté de lui mais lui ça le dérange pas, il mange tranquille.

Moije suis restée dans les toilettes jusqu'à la fin du voyage. Etouais deux heures dans les toilettes. Je suis sortie juste pourprendre la bouteille de parfum à ma mère et un paquet de mouchoirs.J'ai pas arrêté de sniffer du parfum mdr ça m'a calmé lesnausées. J'ai pas pu bouger des toilettes, l'endroit est frais etc'est mieux que de retourner à ma place côté vitre où mon ventrechauffe à cause du soleil.

Hessoul (bref), enfin la fin duvoyage ! Sah (sérieux) quand on a entendu qu'on était arrivé auport de Tanger, y'a eu un grand « HAMDOULLAH » (merci à Dieu)général dans les toilettes. Mdr ça m'a fait rire ! En plus,y'avait des femmes qui disaient « Ah mais c'était pas si terribleque ça ». Mythoooo !

Donc je sors des toilettes, je rejoinsmes parents et je vois mon petit frère tout pâle dans les bras demon père. Il bougeait pas alors que d'habitude il sautepartout.

Moi : Kamel ? Kamel, omri, ça va ?

Mon père: Il a vomi, miskine (le pauvre) il est fatigué, il avait trop mal auventre.

Je commence à faire plein des bisous à monpetit chéri, le deuxième homme de ma vie . Je l'aime trop, j'aimepas le voir comme ça, ça lui ressemble pas.

Moi : Nbrick (jet'aime) petit frère.

Kamel : Nbrick.

Il dit ça àmoitié endormi, il est trop mimi, j'ai trop envie de le croquer monamouuur !

Hessoul, on prend la voiture, on sort du bateau, eton prend la route pour Kenitraaaa !
Pas loin de la maison desgrands-parents, c'est séance « rafistolage » (comme ma mère ledit si bien) dans la voiture. Et hop le maquillage pour ma mère,elle aime pas aller chez les gens sans se maquiller avant.

Moije me maquille pas, j'ai pas la tête à ça, mais je me passe del'eau et un peu de crème sur la face pour atténuer les dégâts duvoyage.

Et voilà ! On est arrivés !

On gare lavoiture en face de la maison, et là je vois qui ?