Chapitre 40

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Momo : Comme on se retrouve.

Je suis tellement sous le choc que j'arrive même plus à respirer. Je regarde Jalil pour essayer de comprendre ce qui se passe mais il évite mon regard. Je comprends plus rien là...

Moi : Tu... tu es en vie.

Momo : Déçue ? Je dois dire que j'ai eu une idée de génie sur ce coup.

Je reste muette, franchement j'ai rien à dire. On s'est tous fait avoir là-dessus.

Momo : Bon, tu rentres ? Tes potes t'attendent.

Il s'écarte de la porte et commence à marcher le long d'un couloir. Je le suis sans rien dire, je suis là pour une raison et pas question que je fasse demi-tour. Il ouvre une porte au bout d'un couloir puis descend un escalier. On arrive dans une cave, la lumière est pas allumée, il fait grave sombre.

Momo : Ça te rappelle des souvenirs ?

Je réponds pas, tfou gros con va.
La lumière s'allume et je vois Farès attaché dans un coin. C'est pas des chaînes qu'il a mais des cordes.

Momo : Toi aussi t'en avais si je m'en souviens bien.

Momo s'approche de moi, je bouge pas, il me fixe, je regarde le mur à côté. Farès se lève direct.

Farès : Qu'est-ce que tu fais avec elle ? Laisse-la !

Momo esquisse un demi-sourire avant de se retourner vers Farès.

Momo : T'inquiète pas, on va rien lui faire.

Il claque des doigts et une porte au fond s'ouvre.

Momo : Faites entrer l'autre.

Là, deux mecs se ramènent et ils ont... Oh mon Dieu ! Ils ont Yousra !

Moi : YOUSRA !

Yousra : So... Sofia ?

Je veux courir vers elle mais Momo me retient.

Momo : Doucement, chérie. Tu voudrais pas te faire mal alors que tu viens juste d'arriver, si ?

Je lui enlève ses sales pattes de moi et regarde les deux gars traîner Yousra et la jeter parterre avant d'attacher ses mains avec deux cordes en face de Farès. Farès plisse les yeux et regarde bien Yousra, comme s'il la connaissait...

Farès : You... Yousra ?

Elle commence à pleurer.

Yousra : Mon frère.

Attendez une minute là... Yousra c'est... la sœur de Farès ?? Oh misère, que Dieu me pardonne mais là j'aurais bien besoin d'une bonne bouteille de vodka 2 litres...

Farès commence à tirer sur ses cordes comme un fou.

Farès : RELÂCHEZ-LA TOUT DE SUITE !! WALLAH JE VAIS VOUS DÉFONCER !

Momo : Oh du calme khoya (frère), on fait que discuter.

Moi je regarde Yousra, les larmes aux yeux... Elle m'a rien dit...

Moi : T'es sa sœur ?

Elle me regarde, en pleurs.

Yousra : Je voulais te le dire, je te jure que je voulais...

J'en reviens pas, elle savait qui j'étais depuis le début.

Moi : Tu savais tout...

Elle se lève et essaie de s'approcher de moi mais la corde l'en empêche.

Yousra : Non, Sofia, je te jure que non. Je l'ai deviné quand tu m'as parlé de lui, je te jure que c'est la vérité.

Moi : Et pourquoi tu m'as pas dit que c'était lui ? Pourquoi tu m'as rien dit après que t'aies su ?

Yousra : Tu voulais l'oublier, il t'avait fait souffrir... J'avais peur que tu t'éloignes de moi si jamais je te disais qui j'étais. T'es ma seule amie ici, la seule qui m'ait aidée...

Mes larmes commencent à monter.

Moi : Tu sais tout de moi... Comment t'as pu me cacher ça ?

Elle continue de pleurer.

Yousra : Je suis désolée, je sais que j'aurais dû mais... j'ai flippé...

J'en ai peut-être pas parlé beaucoup mais Yousra c'était devenu ma sœur. Ces deux dernières semaines, on a passé la plupart de nos soirées chez Jaja comme une petite famille et certaines de nos nuits à la salle à s'amuser et parler. Pourquoi elle m'a rien dit ? Elle avait pas confiance ?

Momo s'approche de moi.

Momo : Tu vois ? Tout le monde si fiche de toi. Ce Farès, qui t'es si cher, te manipule depuis le début. Et, d'après ce que je vois, c'est un truc de famille. Ils ne t'apportent que des problèmes, tu dois t'éloigner d'eux maintenant ou il sera trop tard.

Je sens la présence de Momo derrière moi, comme une influence, je regarde Farès et Yousra. Yousra pleure toujours en me disant qu'elle a fait une erreur et qu'elle le regrette. Je n'entends pas ce qu'elle dit, je les regarde et je me dis que ma vie était mieux sans eux. Beaucoup mieux.

Moi : J'en ai assez entendu.

Je remonte les marches et j'entends Yousra qui crie mon nom, je continue de monter. Je veux plus rien savoir d'eux, ils me dégoûtent, ils jouent avec moi, ils me mènent en bateau, ils... ils me blessent et je dois leur pardonner ? Mais qu'ils aillent tous se faire foutre bordel !

Arrivée en haut de l'escalier, j'ouvre la porte et vois Jalil. Il s'avance pour me parler mais je l'ignore et me dirige vers l'escalier que je vois pas loin. Je monte, j'ouvre la première porte sur mon chemin, la referme et me jette sur le lit pour fondre en larmes.

Je pleure pas longtemps avant que le sommeil m'emporte, faut dire que ma journée de travail m'a épuisée.

***

Je me réveille en me disant que j'ai dû faire un horrible cauchemar... mais non. Je me réveille dans le même lit sur lequel j'ai pleuré avant de m'être endormie.
Je me redresse et vois Jalil posé sur une chaise à côté du lit.

Moi : Sors d'ici.

Jalil : C'est ma chambre.

Moi : Et alors ? J'en ai rien à foutre.

Jalil : Sofia, je regrette de t'avoir menti m...

Je commence à rire. Ils sont tous sérieux là avec leurs excuses ??

Moi : Je t'en prie, arrête ton baratin. Tout ce ramassis de conneries comme quoi tu voulais venger la mort de ton frère... pfff tu vaux pas mieux que lui au fond.

Jalil : C'est mon frère. Je suis pas fier de ce que j'ai fait mais j'ai menti pour lui. Dis-moi que t'aurais pas fait la même chose pour le tien.

Moi : Premièrement, mon frère ne deviendra pas comme le tien, il a un cœur et sait s'en servir. Deuxièmement, ne mêle pas ma famille à ça. Ma famille est bien mieux que la tienne.

Il hoche la tête sans rien dire.

Jalil : T'as raison. Je sais que ça sert à rien mais, je te demande pardon.

Moi : Trop tard, vous me prenez tous pour un putain de Pinocchio, je suis pas un pantin. Mais vous aimez ça, hein ? Manipuler les gens, c'est votre trip, pas vrai ?

Jalil : Non, pas le mien.

Moi : Comme si j'allais te croire.

Jalil : Je m'attends à rien venant de toi, je n'ai rien à exiger. Je reconnais mes erreurs.

Il se lève et s'apprête à partir.

Moi : Y'a au moins une chose de bien qui ressort de toute cette histoire tordue. C'est que je sois pas devenue ta femme.

Il se retourne et s'avance vers moi avec un sourire triste.

Jalil : Pour toi, c'est une bonne chose. Pas pour moi.

Puis il se baisse et dépose un baiser sur mon front. C'est doux et ça me rappelle le Jalil qui était attentionné et présent lors de nos courtes fiançailles.

Jalil : Je vais dormir dans une autre chambre.

Il sort et ferme la porte. Je reste sur le lit quelque temps à réfléchir. Je me lève et vais à la fenêtre, il fait encore nuit, je regarde un peu dehors et je me dis que c'est pas moi ça. Je me sens trahie et tout mais c'est pas mon genre de laisser les gens dans la merde.

Je descends au rez-de-chaussée. Je vais dans l'entrée où y'a quelques blousons, je les fouille et je trouve une clé de voiture. Ok, c'est déjà ça.

Je regarde bien partout autour de moi, je garde un œil sur chaque recoin, on sait jamais si y'a des gars cachés qui vont me faire ma fête parce que je suis en pleine tentative de fuite. Je m'approche de la cuisine pour trouver de quoi couper mais j'entends une fille en train de...

La fille : Mmmm encore bébé.

Un mec : T'aimes ça, petite pute, hein ?

Oh putain, c'est un bordel ici ou quoi ? Bref, y'a les deux dans la cuisine en train de faire leurs trucs sales donc je peux pas y aller.

Je m'approche de la porte de la cave. Y'a personne devant pour la garder ? Ah peut-être que c'est le mec qui est train de s'envoyer en l'air avec l'autre keh (pute) qui est de garde ?

Je perds pas de temps, je pousse la porte, j'entre et la ferme derrière moi. Je descends les marches et allume la lumière.

Yousra : Sofia ?

Je les ignore et cherche partout, du côté opposé où ils sont, un truc qui pourrait couper leurs cordes. Je tombe finalement sur un miroir tout poussiéreux entre plusieurs cartons. Je le prends, putain il est lourd ce truc ! Je l'installe parterre et fous un grand coup de pied dedans. Il se brise et je prends le plus gros morceau cassé avant de m'avancer vers eux.

Yousra : Tu viens nous sauver ? Tu me pardonnes ?

Yousra me regarde avec des larmes de joie dans les yeux. Je lui réponds pas et coupe la corde comme je peux. Elle est pas si large que ça, elle cède vite. Je lui tends le morceau de miroir.

Moi : Tiens, défais-toi de l'autre corde et libère ton frère.

J'entends des pas au-dessus, je me dirige vers les cartons où j'ai trouvé le miroir et je trouve des lames de plancher posées les unes contre les autres. J'entends la porte de la cave s'ouvrir.

Un mec : Oh zebi, c'est quoi cette lumière là ?!

Je prends une lame de plancher et attends que le mec descende toutes les marches. Yousra, qui est en train de détacher Farès, regarde le gars, toute effrayée.

Moi : Par ici, mon chou.

Le gars de retourne et BAM ! Une lame de plancher dans la gueule. Il tombe sec parterre. Yousra finit de détacher Farès à ce moment-là et je leurs fais signe de me suivre.

Farès : Éteins la lumière.

Yousra s'exécute et on sort de la cave, on referme la porte derrière nous et on se dirige tout doucement vers la porte d'entrée, on se pose contre un mur pour rester discrets.

Yousra : Maintenant on fait quoi ?

Moi : Bah on se barre.

Yousra : Mais pour aller où ? On va pas aller loin à pieds.

Farès : Ouais, il nous faut une bagnole.

Moi : Ouais, j'en ai déjà une.

Ils me regardent, l'air choqués. Bon sang, ils ont les mêmes yeux, c'est dingue ça !

Moi : Arrêtez de me fixer et suivez-moi.

Je m'avance vers l'entrée, ils me suivent. On arrive à la porte, je tourne la poignée mais c'est bloqué.

Moi : Putain, ils ont verrouillé de l'intérieur ces cons !

Yousra : Merde.

? : Je peux vous aider ?

Là on se retourne tous les trois, y'a un noir qui nous sourit avec un couteau à la main. Il s'apprête à nous sauter dessus, Yousra et moi on protège nos têtes en criant puis on ouvre les yeux pour voir ce qui se passe.

Farès est en train de mettre une raclée à l'autre gars, ils se battent puis à un moment, Farès se prend un coup de lame à l'épaule gauche.

Yousra crie et veut y aller mais je la retiens contre moi. Il sait se débrouiller. J'ai pas tort d'y croire vu que quelques secondes plus tard, le mec est à terre après une prise de malade que Farès lui a mis dans la face.

Soudain, les lumières s'allument dans la maison.

? : Qu'est-ce qui se passe là ?

Merde ! La voix à Momo !
Je me retourne vers la porte et essaie de l'enfoncer.

Farès : Écarte-toi.

Je me pousse et il fout un méga coup de pied dans la pauvre porte qui casse direct. Ok, son père c'est Schwarzenegger ou quoi ?

Farès : Vite, allez !

On sort en courant et j'appuie sur la clé, je regarde autour pour voir si les phares d'une voiture s'allument.

Farès : Elle est où la bagnole ?

Moi : Je sais pas, je cherche.

Farès : Comment ça tu sais pas ?

Moi : Oh ça va hein, me casse pas la tête maintenant, ok ?

On s'arrête tous, on est arrivés à une intersection, on est en plein milieu d'une route. Derrière nous, on entend des gars nous courser. Même des voitures qui démarrent.

Farès : Elle est où la caisse ?!

Moi : JE CHERCHE !

J'appuie comme une malade sur cette fichue clé et.. j'entends un bruit. Je regarde dans la rue à notre gauche et je vois les phares d'une voiture clignoter.

Moi : La voilà !

On dirait j'ai trouvé la caverne d'Ali Baba ! On se met à courir vers la voiture. Purée, je suis essoufflée là, j'ai pas l'habitude de faire du sport.

Moi : Je conduis !

Farès: Non, c'est moi !

Moi : Tais-toi, c'est risqué avec ton bras !

Je me mets direct à la place du conducteur, Farès à côté de moi et Yousra monte derrière.

Je mets la clé dans le contact et démarre, je fonce direct dans la voiture de devant. Merde, j'avais oublié les voitures devant et derrière.

Farès : Oh zebi, regarde ce que tu fais wesh ! Tu l'as eu où ton permis ?

Euh... oups.

Moi : Je l'ai pas.

Il me regarde comme si je lui avais dit que j'étais un mec.
J'essaie de reculer et d'avancer sans faire trop de dégâts mais j'y arrive pas. Je vois les voitures des gars à Momo qui arrivent dans la rue.

Moi : Bon, elle commence à me faire chier cette place de merde !

Je recule à fond, avance à fond, yeeeeh je crois que j'ai broyé toutes les bagnoles de la rangée !
Je sors enfin et mets le turbo.

Yousra : Ils sont derrière putain !

Farès : Hé, dis pas putain toi !

Mdrr, on est en train d'essayer de sauver notre peau et lui il fait attention à la politesse ?

Farès : Tourne à gauche !

Je tourne direct le volant, bordel le dérapage de malade !

Moi : Tu peux pas prévenir plus tôt la prochaine fois ?

Farès : Non, faut qu'on fonce !

Et il a raison, parce que les bagnoles derrière nous, elles commencent à bouffer la distance qui nous sépare là.

Yousra : Ils nous rattrapent !

Farès : Prends les petites rues, c'est comme ça qu'on va les semer !

Je prends des ruelles, on en fait 5 ou 6.

Moi : Alors ?

Yousra : Je vois plus rien, ils sont plus là.

Farès : Fonce toujours, on sait jamais.

Je roule encore pendant un moment puis je sors d'une rue et là HOP une voiture nous colle à gauche. Y'a trois gars dans la voiture, ils se marrent.

Un gars : Alors, on veut se barrer ?

Les hommes à Momo...
Ils serrent trop là, je commence à perdre le contrôle du véhicule. Nos carrosseries collées l'une à l'autre font un bruit métallique de malade en plus.

Moi : Ouais, exactement. D'ailleurs, tu pourrais pas te décaler un peu là ?

Ils éclatent de rire et continuent leur manège. Putain mais c'est pire que Fast & Furious là !

Un gars : Allez, bye bye les connards !

Puis là ils accélèrent et donnent un gros coup dans notre voiture avant de se tirer.

Moi : Merde !

Je perds le contrôle et la bagnole finit encastrée dans un poteau. Les airbags font leur boulot, tout va bien chez moi. Je regarde Farès à côté et Yousra dans le rétroviseur.

Moi : Ça va ? Personne n'a rien ?

Farès : Non, ça va. Yousra?!

Yousra : C'est bon, derrière aussi ça va.

On sort de la voiture, tout le monde est indemne... enfin sauf la voiture. J'entends des crissements de pneus. Je regarde à ma droite et je vois une voiture grise s'arrêter.

Moi : Merde, venez grouillez-vous !

Je commence à courir mais ils me suivent pas. Je me retourne pour voir ce qui va pas et je vois Farès et Yousra immobiles à regarder droit devant eux. Je regarde dans leur direction et là je... Je vois Jalil, Momo et des hommes sortirent d'une Mercedes noire. C'est bientôt l'aube, y'a de la lumière, je les reconnais de loin.

Puis soudain, on entend un bruit bizarre. Ça vient de derrière moi, je me retourne et y'a le noir que Farès a défoncé dans l'entrée de chez Momo, le nez et l'arcade en sang, qui sort de la voiture qui s'est arrêtée à côté de la nôtre. Je vois de la haine dans ses yeux, ils serrent les lèvres avec une telle rage.

Il lève un flingue et je me tourne pour voir qui il vise.

Farès...

Je suis trop loin, même si je cours, j'y serai pas à temps...
Mes larmes coulent.

Moi : NOOOOOOON !!!!!!!

J'entends un tir...

Ma respiration s'arrête...

Je me mets à courir vers eux. Oh mon Dieu non, je vous en prie Allah, pas ça...

Moi : YOUSRAAAAAA !!

Oui, Yousra s'est interposée entre la balle et son frère. Farès est choqué, il tient sa sœur qui tombe en arrière sur lui. J'arrive les rejoindre en pleurant.

Moi : Yousra !

Elle est allongée parterre, je la prends dans mes bras. Farès est près de moi, il regarde le sang couler sans réaction. Puis il a comme un déclic et enlève son T-shirt, il le pose sur la plaie, au niveau du cœur.

Moi : Faut que j'appelle une ambulance !

Je suis sur le point de me lever mais Yousra me retient.

Yousra : C'est... pas... la peine, Sofia.

? : POURQUOI T'AS FAIT ÇA ??!

Je vois Jalil courir vers celui qui a tiré et commencer à le défoncer.

Moi : On tue PERSONNE on t'a dit !!!

Il lui met une dizaine de coups avant que Momo le rejoigne et tire une balle dans la tête de ce salaud. Il tire son frère et le ramène à la voiture. En ramenant son frère à leur voiture, Momo me lance un regard... compatissant ?

Je reporte mon attention sur Yousra.

Moi : Il faut que j'aille appeler une ambulance, ok ?

Farès dit rien et continue d'éponger le sang qui sort de la poitrine de sa sœur avec son T-shirt blanc qui est devenu tout pourpre.

Yousra : Je... je te... demande pardon.

Mes larmes coulent encore. J'entends les voitures des gars à Momo quitter les lieux.

Moi : T'as rien à te faire pardonner, parle pas comme ça Yousra stp...

Yousra : Donne-moi... ta... main.

Je la lui donne, elle la serre avec le peu de forces qui lui restent et la porte à ses lèvres avec la main de son frère.

Elle sourit à Farès.

Moi : J'ai revu mon frère, j'ai eu ce que je voulais.

Farès dit rien mais je vois des larmes emplirent ses yeux.

Elle tourne la tête vers moi, en faisant une grimace, elle tremble miskina (la pauvre), elle a du mal à respirer. Elle me fait un petit sourire et une larme s'échappe de ses beaux yeux.

Yousra : Je suis heureuse d'avoir connu ma belle-sœur avant de partir.

Je continue à pleurer.

Moi : Dis pas ça, tu vas t'en sortir. Tout va bien se passer, tu vas voir.

Yousra : Je sais... tout ira bien pour moi... je veillerai sur vous Incha'Allah (si Dieu veut).

Je lâche toutes les larmes de mon corps. Pourquoi elle putain ?!

Farès : J'ai... j'ai un fils.

Yousra tourne la tête vers son frère et elle sourit avec tellement de vie et de joie dans ses yeux, qui pourrait croire qu'elle est en train de mourir...

Moi : Je suis tata ?

Farès lâche quelques larmes en silence et hoche la tête.

Yousra : Prends soin de ta famille, mon frère.

Elle joint nos mains en disant ça.

Yousra : Maman et Jamila t'attendent à la maison...

Farès dit rien mais commence à pleurer

Moi : Yousra...

Elle se tourne vers moi et me sourit même si je sens qu'elle a mal. Je lui embrasse la main.

Moi : Je t'aime ma sœur.

Elle lève sa main tremblante pour me caresser le visage.

Yousra : Moi aussi.

Elle commence à avoir la poitrine qui se soulève, elle a du mal à respirer, elle y arrive plus...
Non, non pas ça, ya rabbi, je vous en prie. Je sens qu'elle serre ma main et celle de Farès aussi. Puis elle lève sa main droite en levant l'index. Elle commence à réciter la chahada mais... elle a pas le temps de la finir...

Farès se lève direct et commence à crier comme un fou, il pleure, il donne des coups contre un mur. Moi je fonds en larmes en serrant le corps sans vie de ma sœur contre moi...
Là, au milieu de la route, à l'aube... elle est partie.

Je t'aime Yousra, tu seras toujours dans mon cœur.  

Chronique de Sofia : Kidnappée, mon destin est lié au sien {Réecriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant