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En effet un homme est adossé à sa voiture devant chez moi. Il fait presque nuit et je ne distingue pas ses traits sous sont pull noir et sa casquette. Cependant, je reconnais bien l'homme d'hier lorsque celui ci relève la tête et me souris.

- Salut, je dis un peu hésitante et timide.
- Tu vas bien? Sa voix est rauque, il finit sa cigarette puis me regarde droit dans les yeux. J'aime pas sa façon de me fixer, on sent qu'il est à l'aise, tout le contraire de moi.

- Heu Ouai Ca va et toi ta journée? Nous montons en voiture et il quitte doucement ma rue.

- J'ai retrouvé des amis avec qui je bosse, on a bien avancé et on a fait quelques réglages pour préparer un événement samedi prochain. Il parle lentement, cherchant ses mots et je comprends qu'il ne me dit pas tout ce qui attise ma curiosité.
- Quel genre d'événement? Si ce n'est pas trop indiscret... je sens mes joues rosir et je baisse les yeux.

Il ne répond pas directement, je comprends qu'il ne souhaite pas s'étendre sur le sujet ce qui me vexe un peu mais après tout, chacun a le droit de rester secret avec les inconnus. Après un léger instant pendant lequel j'étais dans mes pensées, Sa voix se fait à nouveau entendre:
- Tu fais quoi à Paris? Donc il préfère changer de sujet. Bien, je suppose que je devrais me contenter de cela pour le moment.

- je suis dans la photographie. En ce moment je travaille dans une galerie d'art à Paris, on y expose des photos, des peintures et quelques sculptures.
Son regarde ne quitte pas la route, je ne sais pas où nous allons alors que j'étais censée lui faire visiter. Mais après réflexion, peut être que lui non plus ne sait pas où il va.

- Ca me semble intéressant comme travail mais est ce que c'est ce que tu souhaites faire toute ta vie? Tu as des projets? Des rêves?
Nous nous sommes éloignés de la ville et avons traversé des villages pour finalement arriver dans une commune que je connais bien, nous habitions près d'ici jusqu'à mes 14ans. Ken s'arrête. Il sort et je fais de même. Oui, je sais bien où nous sommes, peut être nous a-t-il emmené ici par hasard mais je sais exactement où je vais l'emmener maintenant.

- Oui c'est très intéressant de voir tant d'oeuvres différentes avec des supports, des textures, des histoires différentes. Un jour j'aimerai que ce soient mes œuvres exposées. J'aimerai qu'elles retracent des épisodes de ma vie. Je rêve de voyager, de découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles personnes. Je ne veux pas me réveiller un beau matin et me rendre compte que j'ai laissé échappé ma vie... c'est idiot.

Ken est resté très silencieux, il m'a écouté et il semble maintenant songeur.

- En fait c'est un peu ma philosophie de vie. Vivre chaque jour comme si c'était le dernier. Avec mes potes on s'efforce de profiter de la vie au maximum. C'est pour ça qu'on a décidé de se battre pour réaliser notre rêve et c'est ce que tu feras j'espère. Parce que si tu vies pas les choses à fond maintenant, Tu ne le feras jamais. A ces mots nous arrivons en haut d'une d'une, face à la mer. Ce point de vue m'a toujours envoûté. D'un Côté nous avons la mer et de l'autre nous avons les lumières des maisons, des lampadaires. Je m'assoie et contemple les vagues.
- Parle moi de toi Ken... tu aimes quoi dans la vie, à part la musique je veux dire?

- Hum, Ca va te sembler d'un banal affligeant mais sans mes potes je serai rien, ils sont ma famille et on est toujours ensemble à faire les 400 coups. J'aime aller en boite, j'aime y observer les gens, tous le monde laisse sa vie à l'entrée et c'est vraiment une ambiance particulière que j'adore. J'aime les mangas aussi pour la première fois depuis que l'on se connaît, j'entends son rire, un rire simple et communicatif.

Ken me parle un peu plus de ses amis, Sneazzy, Doum's, Deen, Louis, framal, Mekra, 2zer, tous ont droit à un surnom.
- Et toi? C'est quoi ton surnom dans la bande? Il sourit en coin et me dit doucement:
- Ca, Tu le sauras une prochaine fois. Puis il me fait un clin d'œil.

J'ai passé une soirée très agréable en compagnie de cet inconnu du train.
Il me ramène finalement devant chez moi et me demande avec une voix moins assurée que précédemment:
- Tu... enfin, on pourrait se refaire ça à l'occas'?
À vrai dire je ne sais pas. Je suis le genre de fille à vite m'attacher à quelqu'une alors je ne sais pas dsi le revoir serait une bonne idée. C'est vrai, après tout il n'est ici que pour quelques temps et moi aussi je repars dans 2 semaines.

- Bonne nuit Ken. Et je quitte la voiture puis referme la porte sans un regard pour le beau brun.

Je m'appelle Feu, Nekfeu.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant