Chapitre 6

9 1 0
                                    

{Désolé pour ce retard. Les fêtes de fin d'année plus des problèmes perso ont été dur à gérer. J'espère que ce chapitre vous plaira. À très bientôt 😙}


Je me laisse glisser le long de la paroi, et je pleure à chaudes larmes.
Pourquoi ?
Je ne le sais pas moi-même. Je me sentais extrêmement bien dans ses bras, la douceur de ses caresses et la chaleur de son baiser. Mais je ne dois pas le laisser entrer dans ma vie privée. Il sera en danger, je ne me le pardonnerai pas s'il lui arrive quelque chose.

J'arrive chez moi exténué, les yeux bouffies par les pleurs et noircie par les larmes qui ont fait couler mon maquillage. Je m'affale sur le canapé, j'ai encore envie de pleurer.
« Quelle lavette. Oh ! Faut se secouer ! »
Il avait vraiment l'air d'être triste lorsque la porte de l'ascenseur s'est refermée. J'avais envie de courir dans ses bras et de le réconforté comme il a fait avec moi.
Je sors mon téléphone de mon sac et je vois que j'ai une trentaine d'appel de Claire et au moins une dizaine de messages. Je lis ces derniers et constate qu'elle a dû avoir peur de ne pas avoir eu de mes nouvelles de toute la journée. Je décide donc de l'appeler.
- Allo ! Claire !
- Merde Aby ! Dis-moi qu'est-ce qu'il se passe ? Impossible de t'avoir de la journée. J'étais morte de trouille moi.
- Je suis désolé ma belle ! Je me mets à pleurer.
- Aby, Aby. Tu pleurs ? Bon j'arrive.
Elle raccroche, 15minutes plus tard, la porte d'entrée s'ouvre. Je n'ai pas bougé depuis que je suis rentrée, elle se précipite vers moi et me tâte un peu partout et elle prend mon visage dans ses mains et me tourne vers elle.
- J'espère qu'il ne t'a pas retrouvé ?
Je secoue la tête de droite à gauche. Non, bien sûr que non, il ne m'a pas retrouvé. Je pense que je ne serai pas là sinon. Il m'aurait kidnappé et séquestré comme la dernière fois.
- Bon raconte-moi tout.
Je lui raconte tout. L'agression du junky, le sauvetage de Matthew puis la journée d'aujourd'hui chez ce dernier. Il a vraiment pris soins de moi. Et enfin, la panique quand il m'a embrassé et les larmes qui ont suivi.
- Merde alors ! Je savais que j'aurai dû rester avec toi après la boite. Qu'est-ce que je m'en veux. Je suis bête.
- Mais non tu n'y es pour rien !
- Matthew s'est bien occupé de toi, tu devrais te laisser aller avec lui. Tu ne penses pas ?
- Je ne peux pas et tu le sais. Si Lilian est dans le coin et qu'il attend pour se venger. Tu sais qu'il s'en prendrait à la personne avec qui je suis.
- Tu deviens parano ma chérie. Et puis, il n'y a pas de mal à se faire du bien une fois.
- Justement, c'est ça le problème. C'est que je ne veux pas que ce soit juste pour un soir. Je ne peux pas t'expliquer, je n'ai pas les mots. Mais, quand je le vois je me sens bizarre, ma raison s'envole. Et quand il m'embrasse, j'ai envie de plus, d'aller plus loin. Quand il est prêt de moi, j'ai envie qu'il me touche, qu'il me sert dans ses bras. C'est comme le chocolat, si je commence à en manger, j'ai envie de manger toute la tablette.
- Bon ok ! J'ai compris, t'es accro, complètement amoureuse du petit architecte. Je te comprends, il est vraiment bel homme.
Je lui lance un regard noir.
- Non, mais pas de soucis. Fait-elle les mains lever. De toute façon, il n'a d'yeux que pour toi. C'est toi qu'il veut, ça se voit.
- Arrête tes bêtises. Il veut juste coucher avec moi et basta.
- Peut-être et alors ! Vas-y ! En plus, je pense que tu te trompes.
Un silence s'installe, je repense à ce qu'il a fait pour moi et à ce qu'il a dit. Puis, je redescends sur terre. Comment une femme comme moi peut intéresser un homme comme lui. C'est tout bonnement impossible.
Claire me sert dans ses bras.
- Tu comptes aller à la police ? Non, réponds pas, on verra ça demain. En tout cas, t'en fais pas, je reste avec toi jusqu'à ce que tu me vires.
Je souris
- Merci d'être là
- Toujours
- Toujours
Ce « toujours », c'est notre truc à nous. Notre « crie » de guerre pour nous remonter le moral. Quand on était au collège et qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, on se rassurait à se dire qu'on serait toujours là l'une pour l'autre. Depuis c'est resté et je ne compte pas le nombre de fois que Claire me l'a dit pour me soutenir après Lilian.
Nous restons dans le canapé pour le reste de la soirée à regarder des séries B à la télévision. La journée de dimanche se passe à peu près pareil, télévision et discussion. Dans la soirée, je dis à Claire de rentrer chez elle et que je la retrouverai demain matin au bureau.
Je reviens sur le canapé avec ma tablette et je regarde mes mails. Je vois l'invitation de Matthew pour demain. Cette rencontre me stresse déjà. Quelle idiote !
Qu'est-ce que je fais ? Je réponds positivement ou négativement ? De toute façon, je vais être obligé de le revoir, alors allons-y pour demain. Je lui envoie un mail pour répondre à son invitation. Je regarde les informations à la télévision. Au bout de quelque minute la tablette sonne, Matthew a répondu.

{To : Holl Matthew
At : Beauveau Abygaëlle
​Merci pour votre réponse, je désespérais d'en avoir une. A demain}

Je lui ai pourtant dit que je lui répondrai. Après, ils disent que c'est moi qui est un sale caractère. Attends, je vais lui montrer.

{To : Beauveau Abygaëlle
At : Holl Matthew
​Je vous ai dit que je répondrai et je l'ai fait. Merci de garder vos sarcasmes pour vous.}

Alors là, tiens dans les dents.
Je vais chercher un pot de glace dans le congélateur et j'entends de nouveau la tablette.
« Il n'en démord pas ! Vite il faut lire ! »
Je retourne dans mon salon avec mon pot et attrape la tablette avec un grand sourire de niaise collé sur mes lèvres.
« C'est amusant, il faut que je le taquine encore un peu »
Quelle vicieuse cette conscience.
Je lis le mail :

{To : Holl Matthew
At : Beauveau Abygaëlle
​Moi sarcastique! Vous vous trompez. Par contre, vous, vous êtes susceptible à ce que je vois.}

Non mais quel toupet ! Il m'agace.

{To : Beauveau Abygaëlle
At : Holl Matthew
​Pour votre information, je ne suis pas susceptible, je ne faisais que faire une remarque. Pour ma part, je constate que vous n'aimez pas être jugé. Alors ne me donnez pas des raisons de vous juger. (photos de presses)}

Je rigole intérieurement. Sa réponse ne se fait pas attendre.

{To : Holl Matthew
At : Beauveau Abygaëlle
​Jalouse en plus}

Oh ! N'importe quoi ! Je ne répondrai pas.
« Bah ! si tu ne réponds pas, il va croire qu'il a raison »
Ma conscience a raison, il faut que je réponde. Mais qu'est-ce que je lui mets ? Je réfléchis quelque minute.

{To : Beauveau Abygaëlle
At : Holl Matthew
Je me permets de vous poser une question.
-De quoi suis-je jalouse ?
Pas de vos conquêtes ni de vous, alors je ne vois pas de quoi je peux être jalouse. Sur ce, je vous dis à demain Mr Holl.
Bonsoir}

Bon là, j'espère qu'il a compris. Pas de réponse... c'est qu'il a dû comprendre. Je suis déçu qu'il ne me cherche pas plus. Ce petit jeu m'amuse.
Pourquoi cet homme me fait-il réagir de la sorte, comme une ado. Pourtant, avec ce qu'il m'est arrivé à Paris, je me suis promis que je ne tomberai plus dans le panneau si facilement. Je me rappelle mes débuts avec Lilian.

*Retour 5 ans auparavant*
Je viens d'ouvrir mon cabinet d'architecture avec mon associé Lilian Marchand. Nous nous sommes rencontrés sur les bancs de l'école d'architecture ENSAPB. Nous sommes devenu amis assez rapidement. Il est gentil, souriant, blagueur et très sociable, contrairement à moi qui suis assez renfermé. Je suis plutôt du genre à écouter. Au fil du temps, je me suis aperçu que Lilian a des sentiments plus qu'amicaux pour moi, mais je le considère plus comme un ami qu'un amant. Je lui ai fait comprendre que je ne vois rien d'autre que de l'amitié entre nous. Il a été très déçu, je ne l'ai pas vu pendant un bon bout de temps. Il s'est renfermé, plus de visite, plus de coup de téléphone, plus de mail, rien, même pas une lettre. Puis, il est revenu vers moi, « en toute amitié » m'avait-il dit. Il avait pleins de projet, c'était euphorique de le voir comme ça. Il me parla de son projet de monter son cabinet mais il lui fallait un associé, pour faciliter le travail et surtout du point de vue des banques, il était préférable d'être deux au moins. Je n'en revenais pas, il voulait de moi en tant qu'associé après cette longue absence. J'ai sauté sur l'occasion. En plus, il finançait la plupart des choses, étant une fille de la DASS, je n'avais pas les moyens d'ouvrir moi-même un cabinet. Et c'est tout normal qu'à la signature des papiers, Lilian se trouvait avec 60% des parts de la société.

Nous avons notre premier client aujourd'hui, Mr Fontenoy. Il veut rénover son appartement dans le 14ième arrondissement d'une surface de 300m². Nous devons y aller pour commencer le travail.

-Lilian, tu viens. On va être en retard pour prendre les clefs.

-Oui j'arrive, deux secondes.

-Que fais-tu ?

-Je bosse sur un projet perso

-Oh ! Ok ! Tu es prêt ?

-Oui c'est bon, on peut y aller.

Another chanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant