Chapitre 10

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Chapitre 10
Point de vue de Matthew

Cette femme va me rendre dingue dans tous les sens du terme. Le pire c'est qu'elle n'en a pas conscience. Elle croit qu'elle me repousse alors que c'est l'inverse, pour moi en tout cas. J'espère au fond de moi que c'est le cas pour les autres hommes, qu'elle les repousse avec son satané caractère.

Depuis que je l'ai vu dans l'ascenseur, je ne cesse de penser à elle. Elle était si belle. Il émane de cette femme une telle sensualité. Elle m'avait dit « Bonsoir » avec un accent français que je reconnaîtrais entre mille et que j'adore parce que j'ai fait une bonne partie de mes études en France et en Italie.
Je sais qu'elle me détaillait, j'en ai fait de même. Elle est de taille moyen, châtain claire. Elle a des formes, ce n'est pas disgracieux c'est très attrayant. J'avais envie de lui retirer tous ses vêtements rien que pour la contempler. J'avais remonté mon regard sur sa bouche, elle est bien dessinée, ni trop fine ni trop pulpeuse. Et ses yeux ont en permanence une profonde tristesse mais ils sont superbes, je crois que c'est cette expression qu'elle a constamment qui m'aimante et qui ont une part de mystère. Ils sont d'un mélange de bleu différents, le bleu foncé à l'extérieur de son iris et bleu presque turquoise autour de la pupille. J'ai pu les scrutés plus en profondeur lors de nos réunions, et à chaque fois je m'y perdais. Quand nos regards s'étaient attachés, j'ai eu un frisson. C'est ce qui m'a fait ricaner. C'était étrange, je n'avais jamais eu une telle réaction.
Puis quand je l'ai vu dans le bureau du maire, je n'ai pas pu cacher ma surprise, une surprise très agréable. Elle était comme moi, surprise. Puis ses yeux se sont voilés, elle avait peur. Mais son professionnalisme a repris le dessus et lorsque nous nous sommes retrouvés dans leurs bureaux, elle n'avait plus cette peur, c'était de la détermination. J'ai essayé de détendre l'atmosphère, peine perdu, ça l'a énervé. Ensuite, quand elle est partie en trombe et que Claire s'est excusé pour elle en prétextant qu'elle était malade. Je n'y ai pas cru une seule seconde parce qu'elle avait cette peur figé sur son visage. Quand elle est revenue j'avais envie de la serrer dans mes bras et de lui mettre sa tête sur mon torse pour la rassurer.
On s'est fixé, elle avait repris son assurance. Elle a commencé à faire des esquisses sur un bloc note, je me suis positionné derrière elle. J'ai pu m'enivré de son parfum si entêtant, j'ai fermé les yeux pour calmer tous mes sens. Je lui ai pris le crayon des mains, j'ai eu la chair de poule sur tout mon corps et mon palpitant s'est accéléré. Elle a tourné la tête et j'avais juste envie de prendre ses lèvres entre les miennes, de littéralement les dévorer, d'avoir son goût dans ma bouche. Je me suis retrouvé bien trop serré dans mon pantalon alors je suis resté derrière elle pour ne pas qu'elle voit l'effet qu'elle me fait. Heureusement, le temps que je fasse les modifications sur son croquis, j'avais repris mes esprits. Je l'ai invité à boire un verre, elle a paniqué et Claire est arrivée. Je n'ai pas insisté, je savais que je la reverrai, donc je lui ai donné mon numéro personnel et je suis parti.

A peine arrivé au bureau qu'Harcher me saute dessus et me demande comment ça s'est passé. Harcher est mon ami d'enfance, on se connait très bien tous les deux. Il m'a épaulé quand j'ai eu mes problèmes avec mon père et puis je lui ai raconté ma rencontre avec une femme très sexy dans un ascenseur. Il doit se douté que cette femme n'est autre qu'Abygaëlle. Je lui raconte et n'omets pas de lui dire que le simple fait de sentir son parfum m'a donné une trique d'enfer que j'ai eu du mal à faire descendre. Il m'a proposé alors de sortir ce soir pour que je décompresse et surtout que je trouve de quoi me soulager, version Harcher ça donnait plutôt ça « il faut que tu t'en trouves une pour te vider les couilles et la tête, mec ». Très classe, du Harcher. J'ai accepté plus pour décompresser que pour trouver une fille.

Quand nous sommes arrivés, j'ai remarqué que notre table VIP était déjà prise par ma collègue sexy. J'ai souri comme un imbécile. Harcher m'a proposé de les rejoindre, j'ai refusé. C'est bête mais je voulais l'observé. Quand elle s'est mise à danser avec Claire, je n'avais d'yeux que pour elle. Puis, Claire est partie danser avec un mec et Aby s'est retrouvé toute seule. Je me suis levé pour la rejoindre, voyant qu'elle partait je lui ai agrippé le poignet et j'ai bien cru que j'allais recevoir une claque. Quelle tigresse ! J'ai réitéré mon invitation et je l'ai vu rougir. Allait-elle encore refusé mon invitation ? Je ne voulais pas la lâcher alors j'ai fait mon regard de chien battu, qui fonctionne sur tout le monde, même elle, puisqu'elle a excepté. J'ai lâché son poignet à contre cœur parce qu'elle voulait le retirer, je l'aurai bien gardé dans ma main. La garder elle tout entière. J'avais ma main sur le bas de son dos comme pour dire autre homme de cette boite qu'elle est à moi. Ce qui ne lui a pas plu puisqu'elle m'a demandé d'être moins tactile avec elle, mais je ne peux pas c'est plus fort que moi. J'ai envie de la toucher, de la réconforter, de lui montrer qu'avec moi elle est en sécurité pour qu'elle perde cette air triste et peureux. Je me suis résigné à ne pas la toucher jusqu'à ce que nous arrivions sur la banquette. Elle a commandé du champagne et moi un whisky. On a discuté, j'aime beaucoup son accent français. C'était agréable jusqu'au moment où je l'ai vexé et qu'elle a parlé en français. Ne sachant pas que je parle cette langue je lui avais répondu en français. Ce qui l'a surpris, sa réaction était très marrante, on s'est cherché, taquiné, jusqu'à ce que Claire arrive, encore. Je me demande si elle n'a pas un sixième sens cette femme. Aby a changé de comportement et ça m'a énervé alors je me suis amusé un peu en m'approchant d'elle et en murmurant à son oreille. J'ai vu son corps réagir au son de ma voix et c'était jouissif. Je n'ai pas pu me retenir, j'ai posé mes lèvres sur les siennes, enfin je les ai effleuré, juste pour l'énervé et l'exciter autant que moi. Puis je suis reparti vers le bar retrouver Harcher.

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