Prologue

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Il y a les amours d'été. Ces petites amourettes éphémères qui disparaissent une fois les vacances terminées. Il y a également les amours d'un soir, d'une semaine ou d'un mois, où l'on croit être amoureuse de la personne alors que nous ne faisons que la désirer. Il y a les longues histoires d'amour, romantiques et belles à souhaits, comme celles de personnes ensemble depuis une cinquantaine d'années. A soixante-seize ans, ils sont ensemble depuis leur vingt ans et ne se sont jamais séparés. Ces histoires-là font rêver. On aimerait tous vivre la même chose aux côtés de notre beau prince charmant aux nombreuses qualités. Mais elles se font de plus en plus rares. Certains, même, pensent qu'elles n'existent plus. Que la société fait en sorte que nous ne puissions pas rester avec le même partenaire toute notre vie. Elle nous oblige à papillonner, disent-ils. Et il est vrai que de nos jours, rares sont les personnes qui n'ont eu qu'un seul amour dans leur vie. Rares sont ceux qui n'ont pas été voir à droite et à gauche, qui ne sont pas sorti avec différents styles de personnes, histoire de vérifier lequel leur convenait le mieux. Rares sont ceux qui n'ont pas eu d'amourettes.

Mes parents eux-mêmes en ont eu. Enfin, mon père. Ma mère n'a eu qu'un seul véritable amour. Lui. Depuis ses dix-sept ans. Ils se sont rencontrés lorsqu'elle était en dernière année dans un lycée public à Phoenix, en Arizona. Tous les deux ont eu le coup de foudre l'un pour l'autre mais, malheureusement, les obligations professionnels de mon père ont compliqué leur relation, la rendant presque inexistante. Leur amour n'a pas disparu, loin de là. C'est juste qu'ils ne peuvent plus se voir. Pour certaines – et mauvaises – raisons. Ils ne peuvent plus être en contact car une certaine personne a fait passer une loi interdisant aux êtres comme mon père d'avoir le moindre contact avec leur progéniture. Inhumain et totalement injuste, n'est-ce pas ? Beaucoup d'entre nous le pensent mais personne n'ose le dire à voix haute. Ni même le chuchoter. Je crois même qu'un muet n'oserait pas le dire en langage des signes. Il y a trop de risques. La mort a tendance à effrayer et mourir subitement foudroyé par le Seigneur des Cieux ne fait, généralement, guère partie de nos plans. Alors, nous protestons en silence, chaque jour. Nous pestons silencieusement en priant pour qu'il y ait du changement. Mais en vain. Même le père de Percy qui est pourtant aussi puissant que son frère n'a jamais réussi à le faire plier. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé.

Quoi qu'il en soit, je ne vous écris pas pour débattre sur cette – stupide – loi, bien que je puisse argumenter contre celle-ci pendant des heures (La bataille contre Cronos aurait-elle eu lieu si les Dieux avaient été plus présents pour leurs enfants ? Je ne pense pas.) . Je suis ici pour vous conter l'histoire de mes parents. Et, accessoirement, d'Apollon. Car après tout, il était présent, lui aussi. Du moins, au début. Bref. Cette histoire est tout à fait véridique mais très peu connue. Seuls les Dieux Olympiens et ma famille sont au courant. Mais je pense qu'il est temps de vous la dévoiler. C'est une part de l'Histoire des Dieux ainsi que mon histoire. Je ne serais pas là, à taper sur mon ordinateur, sur le seuil du Bungalow 11, si mes parents ne s'étaient pas rencontrés et surtout, si le Seigneur des Dieux n'avait pas décidé d'envoyer Apollon dans le monde des mortels, en guise de punition. C'est grâce à cette décision que tout a commencé. Que ma mère a connu l'amour et que mes frères, Noah et Lysandre, et moi sommes nés.

Installez-vous confortablement dans votre fauteuil – ou votre lit, peut-être ? -, prenez une couverture et un biscuit. Une boite de mouchoirs, de l'eau et préparez-vous à travailler vos abdominaux. Ce n'est pas un récit à l'eau de rose. Il y aura de la guimauve, pour sûre, mais également des tensions, de la violence, des larmes. Des grossièretés. Mais également de fâcheuses et comiques situations. Beaucoup de fâcheuses et comiques situations.

Je vous aurais prévenus, ne dites pas le contraire.

Bien à vous,

Noëlie-Rose Jones, fille d'Hermès.


Par Zeus !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant