LIBERA ME

9. Too bad, kid

La punition avait, au final, été bien pire qu'il ne l'avait imaginé. Ça paraissait n'être rien, pourtant... S'être emporté, et avoir été filmé pendant cet acte l'avait plus humilié que jamais. Juste après ça, il se sentait... Sale. Sali, souillé, encore plus qu'après son 'viol' à Alexandria. Il s'était bien trop laissé aller, et n'avait pas ressenti une once de honte pendant tout l'acte, avant de se rendre compte du piège de Negan... Il lui réservait à chaque fois les pires surprises. C'était de pire en pire, et il était coincé.

Après ça, Negan était parti, et l'avait laissé dans sa chambre, verrouillée bien entendu. Il n'y avait rien à voler, pas d'armes ni quoi que ce soit de dangereux à part une éventuelle bouteille de bourbon. Cela dit, le leader des Sauveurs savait très bien que Rick ne toucherait à rien. Il commençait à le cerner, et à être tellement ancré en lui qu'il était certain de tous ses faits et gestes... Sa manipulation prenait forme, brutalement pour Rick, doucement pour lui. Mais ce dernier l'avait dans la peau, ça, c'était sûr.

Son départ l'avait totalement figé. Il était resté une bonne minute, les yeux pleins de larmes, rouges, à fixer cette porte qui venait de claquer. Il baissa ensuite les yeux, ses jambes encore tremblantes. Il finit par lentement s'avancer sur le rebord du lit, attrapant un mouchoir sur la table de nuit, pour essuyer les méandres de son indécence. Son ventre, son sexe, sa main... Et il termina de se rhabiller, sans précipitation cette fois, plus machinalement, le regard vide. Son cœur battait encore bien vite, l'émotion semblait ne pas vouloir passer si facilement. Il se mit debout pour refermer sa ceinture, le simple bruit de sa boucle tinta dans la pièce vide, désespérément vide.

Qu'allait-il faire maintenant ? Après tout, Negan avait parlé de « quand tu retourneras à Alexandria », c'est qu'il comptait l'y ramener, non ? Il n'allait pas rester ici ? Ou alors, il avait menti... Enfermé dans cette pièce, il tournait désormais comme un animal en cage, pensant à Daryl, qui lui aussi était enfermé ici. Il pensait également à son fils, laissé à Alexandria. Il avait confiance en lui, et il le savait entre de bonnes mains, cela dit, son regard, ses dernières paroles, il s'en souvenait... Le gamin n'était pas idiot, et son père se persuadait du contraire. Mais Carl sentait bien son père en danger. Il ne s'imaginait peut-être pas l'ampleur des choses, au point où elles en étaient, mais voir son père dans un tel état -tel qu'il ne l'avait jamais vu, même après les pires choses qu'ils ont traversés- le laissait penser que quelque chose de grave se passait.

Rick s'assit de nouveau au bord du lit, le visage entre les mains, accoudé à ses propres genoux. Ses doigts remontèrent dans ses cheveux, s'y crispant. Il murmura, serrant les dents. Sa voix légèrement déformée par l'émotion trahissait sa douleur.

— Putain... Putain !

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— Il faut faire quelque chose, bordel ! On ne peut pas laisser papa là-bas ! cria Carl, pendant une assemblée de tous les habitants d'Alexandria.

Le jeune homme se rebellait contre la peur et l'intimidation de quasiment tout le monde. Personne ne voulait s'aventurer plus loin qu'ils ne l'avaient été, désormais. Ils savaient ce qui leur en coûterai. Carl se sentait impuissant, trop jeune pour qu'on l'écoute réellement, mais pourtant réaliste et plein d'entrain. Il avait senti le désespoir de son père, et sa peur, une peur qu'il n'avait jamais vue dans ses yeux. Il avait grandi pendant l'apocalypse, il avait vu son père grandir, s'endurcir également. Il l'avait vu tuer pour lui, pour leur survie. Il l'avait vu devenir un homme dangereux, mais protecteur. Il l'avait détesté, puis aimé, admiré, et maintenant, pour lui, c'était à son tour de l'aider. Même si il savait qu'au fond, son père préférerai qu'il en reste là, à l'attendre, et qu'il ne risque rien. Il ne voulait pas l'entendre, ni l'écouter. Il était assez grand maintenant, il savait ce qu'il voulait, et ce qu'il devait faire. Du moins, c'est ce qu'il pensait.