LIBERA ME

12. The Path

La nuit avait été courte pour le jeune homme, désormais entre les mains du leader des Sauveurs. Dans cette infirmerie glauque, mais pourtant bien entretenue, il avait tourné, viré toute la nuit, en se demandant ce qu'il aurait dû vraiment faire, et si il avait prit la bonne décision. Que dirait son père si il savait ? Bien entendu, Carl ne savait pas que son père allait être au courant sous peu de sa petite escapade au Sanctuaire. Il s'en voulait terriblement... Il avait été aveuglé par ce désir de vengeance, et comme toujours, il avait foncé sans réfléchir.

Assis au bord de ce lit, il toucha machinalement ce bandage sur son œil, qui lui avait été changé. Il paniquait, intérieurement, ne sachant réellement ce qu'il allait bien pouvoir faire, maintenant qu'il était coincé ici. Il ne savait même pas si Negan avait l'intention de le ramener à Alexandria un jour. Mais dans quel pétrin s'était-il mit ? Il savait pourtant que son père n'avait clairement pas besoin de ça... Mais il avait voulu tout gérer seul. Mais qu'est-ce qu'un adolescent seul peut faire contre un clan entier ? Et même contre Negan seul.

Il avait passé la matinée seul, dans cette pièce. Il espérait voir Negan, en un sens, arriver, pour être libéré, ou au moins savoir ce qui l'attendait. Peu patient, il tournait en rond... Alors qu'à côté de ça, Negan ramenait son père à Alexandria, lui avouant que son fils n'était plus avec eux. Mais le leader n'était pas resté longtemps après cette révélation, et avait laissé Rick dans son désespoir le plus total.

C'était le début de l'attente, le début de ses cinq jours, cinq jours qui avaient rendu Rick plus fou encore, cinq jours qui allaient être un début à tout le reste.

La fin de matinée arriva, et Carl entendit des bruits de pas dans le couloir. Il en avait entendu plusieurs, depuis, mais ceux-ci lui semblaient plus familier. Ça ne devait pas être le médecin, il l'avait déjà vu il y a peu, après tout. Debout, il dirigea son regard vers la porte qui s'ouvrait lentement.

Le leader du Sanctuaire, sur le pas de la porte, sourit en coin, en le voyant en face de lui, debout. Il s'avança d'un pas, et ferma la porte derrière lui, doucement. Carl eu un soulagement inconscient en le voyant arriver, mais son sourire ne s'étira pas. Il le défia immédiatement du regard.

— Oh, ne me regarde pas comme ça, gamin, fit-il en s'approchant de lui, l'air dangereux. Il se pencha un peu sur lui. On dirait ton père.

Carl avait l'air d'un chiot grognon, quand il regardait Negan. Il ne baissait pas les yeux, à chaque fois, et c'est ça qu'aimait le plus vieux. Il avait du cran, et il était loin d'être idiot. Il était juste animé par la fougue, un peu inconscient... Mais il était loin d'être bête.

— Je veux voir mon père, exigea l'adolescent, continuant à fixer Negan de son œil inquisiteur.

— J'ai bien peur que ce ne soit impossible.

Quand Negan prononça ses mots, Carl imagina le pire, de suite. Pourquoi c'était impossible ? N'était-il plus en capacité de lui parler ? Etait-il là ? Encore vivant ou...

— Qu'est ce que tu lui as fait ?! s'agita Carl, immédiatement.

Negan ne perdait pas son sourire face au caractère facilement malléable du garçon. Il se redressa, Lucille dans sa main droite, le long de son corps. Il eut une sorte de soupir amusé, ne quittant pas des yeux le petit rebelle de la famille.

— Ne t'en fais pas comme ça, il va bien... Il doit juste être totalement fou de ne pas t'avoir retrouvé à la maison.

Ça y est, il était au courant. Mais Carl ne pouvait même pas s'estimer heureux que son père soit libre. Il s'imaginait déjà dans quel état il devait être, à le savoir ici. Il espérait aussi qu'il ne lui avait pas dit pour... Ce que Carl avait tenté. A cette idée, il semblait... bien plus déstabilisé. Il détourna le regard, discrètement.