1-L'enterrement.

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Je pense que le moment où on se rend vraiment compte de l'importance de quelqu'un à nos yeux, c'est quand cette personne ne nous reviendra plus. Jusqu'à ce jour, je ne m'étais jamais rendue compte du rôle que jouait mon père dans mon bonheur. J'étais rarement d'accord avec lui et on se disputait souvent pour des choses inutiles sans me douter que, un jour, j'allais le perdre. J'avais beau me dire que je le détestais dans des moments de colère et de rage, je savais inconsciemment qu'il me rendait heureuse et que je l'aimais plus que tout au monde. Cette grande mésentente venait sûrement du fait que je n'étais pas vraiment la fille de mes parents, j'avais été adoptée quand j'étais toute petite. Ce genre de choses peut créer, avec le temps, une sensation désagréable de malêtre comme si on avait l'impession de ne pas être à sa place. Je regardais longuement le cercueil de mon père adoptif en me remémorant les nombreux moments de joie qu'on avait eu tous les deux malgrès nos différents avant de me dire que, désormais, c'était terminé. Je sentais les larmes encore une fois monter en moi à la simple pensée que je n'avais jamais pris le temps de lui dire à quel point je l'aimais parce que j'en avais pas conscience avant. Au moment où j'allais tomber en sanglots, je me rappelai la phrase que mon père me répétait tout le temps quand j'étais triste. Il me disait de ne montrer en aucun cas aux autres que j'avais été bléssée physiquement comme moralement et, aujourd'hui, j'avais besoin de ce conseil plus que jamais. Je levai les yeux pour voir le beau ciel dégagé duquel émergeait le soleil et, autour de moi, la magnifique plaine où se trouvait le cimitierre dans lequel mon père allait être enterré. Je ne savais pas pourquoi mais cet environnement avait réussi à m'appaiser dans mon chagrin alors que, tous les autres, se recueillaient sur la tombe de mon père en regrettant, comme moi, de ne pas avoir été là pour le sauver. Il y avait le Chef Bogo, mon coéquipier, Benjamin Clawhauser, Leodore Lionheart, Flash le paresseux, Mister Big et ses ours polaires. A côté de moi se trouvait ma mère adoptif, Judy Hopps, qui n'arrivait pas à s'arrêter de pleurer en voyant le nom inscript sur la pierre tombale de mon père adoptif, Nick Wilde. Dans ma jeunesse, beaucoup de gens m'avaient raconté le parcours incroyable de mes parents et tout ce qu'ils avaient fait pour la ville de Zootopie. D'après eux, j'avais été adoptée à une époque où les canidés étaient sauvages et considérés comme dangereux mais, grâce à tous les efforts de mes parents, ceux-ci furent enfin insérés dans la société. Ils ne méritaient pas de finir comme ça, surtout après toutes les choses merveilleuses qu'ils avaient accompli depuis leur arrivée dans la ville. Je décidai de prendre ma mère dans mes bras en lui disant d'une voix tremblante à cause de la tristesse :

- "Ca va aller, maman... Il n'est pas mort pour rien, regarde tout ce qu'il a laissé derrière lui..."

- "Je sais mais ça change quoi? Je l'aimais, tu l'aimais, tout le monde ici l'aimait! Là, je me fiche complètement de ce qu'il a pu faire dans sa vie! Sa mort a laissé un vide en moi qui ne sera plus jamais comblé!", me répondit-elle.

- "Tu n'es pas la seule dans ce cas, je crois que nous sommes tous concernés par ce sentiment horrible. Je regrette tellement, j'aurai pu le sauver... J'étais avec lui et j'aurai pu faire quelque chose...", continuais-je toujours au bord des larmes.

- "Ne dis pas ça, ma chérie... Tu te repproche quoi? Tu n'y es pour rien... Ne te fais pas du mal en te rendant coupable de quelque chose dont tu n'es pas responsable...", me rassura-t-elle en s'arrêtant petit à petit de pleurer.

- "J'aimerai pouvoir te croire mais je suis sûre que, si j'avais été plus réactive, il serait encore en vie... Cette chose qui l'a assassiné était juste devant moi, j'aurai pu arrêter le coup et empêcher tout ça mais je n'ai pas été assez rapide...", insistais-je en revisualisant la scène.

- "Si tu avais arrêté le coup, il serait effectivement encore là mais, à sa place, c'est toi qui aurait été dans le cercueil. Et, tu vois, je ne pense pas que c'est ce qu'il aurait voulu pour sa fille... Il s'est battu pour toi toute sa vie, pour que tu ais ta place dans cette ville.", m'expliqua-t-elle avec un petit sourire triste.

Zootopie : Deux drôles de flics - Tome 3 [FR] (livre annulé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant