Chapitre 7 (Corrigé)

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Le page me fit traverser une bonne partie du château, vers une pièce dans l'aile des salles de discussions. Je ne suis jamais allé dans cette partie du château. Peut-être parce que je n'avais personne avec qui avoir une entrevue. Juste avant que j'ouvre cette porte, le page m'arrêta. Il me tendit une lettre et me demanda de la lire avant mon entrevue. Comme prévu, j'ouvrais cette mystérieuse lettre cachetée du sceau de ma mère.

Ma chère fille,

J'ai envoyé une lettre au roi pour lui demander d'accélérer les choses. Je comprends votre tristesse mais il faut que vous vous y habituer. Ne serait-ce pas le mal du pays ? Votre devoir est de réussir cette alliance et de donner des héritiers. Il n'y a rien de plus à faire. Ici, les problèmes ne font qu'accroître. L'Angleterre menace d'entrer dans notre pays et de nombreuses révoltes ont lieu dans les campagnes. De plus, il faut que je garantisse la sécurité du château. De nouveaux soldats me seraient d'une grande aide. Mais je n'ai plus d'argent, il faudrait que vous le fassiez vous-même. Pourriez-vous aller plaider pour votre cher pays devant le roi ? Un conseiller sera là pour vous aider dans cette épreuve.

Ne me décevez pas, ni votre pays

- Votre mère, Marie de Guise.

Pourquoi ne suis-je pas surprise ? Je la connais par cœur, elle ne s'intéressera jamais à moi, Mary sa fille, mais Mary la reine elle, aura toutes les attentions. Je rentrais finalement dans la salle. Dos à moi, se trouvait un homme en kilt, portant en plus les autres accessoires qui caractérisent un pur Écossais. Il était devant une carte représentant la France, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et l'Écosse. Je m'installais à côté de lui sans faire le moindre bruit.

- Vous avez découvert un nouveau pays ? Demandais-je en coupant ce silence.

- Votre majesté ! Sursauta-t-il en faisant un bond en arrière. Je... je suis honoré de vous rencontrer.

- Ne vous inquiétez pas, vous pouvez parler en toute aisance avec moi. Le rassurais-je en observant la salle du regard. Vous êtes envoyé pour m'aider c'est ça ?

- Votre mère, la régente, m'a envoyé pour traiter l'affaire des soldats avec vous. Elle a pensé que je vous serais d'une grande aide.

- Sois jolie et tais-toi. Murmurais-je​ pour moi-même.

- Que venez-vous de dire ?

- Juste ce que ma mère et tous ses petits laquais m'ont enseigné depuis que je suis toute petite. Sois jolie et tais-toi. On me disait que lorsque je serais marié, je n'aurais comme rôle que de donner des héritiers et de me montrer à la cour. Mon pouvoir sera relégué à mon mari. Malheureusement pour eux, je ne me vois pas comme ça. Je veux gouverner ce pays comme le ferait un homme et je ferais pareil pour la France.

Que venais-je de dire ? Je viens de dire des choses personnelles et avant-gardistes à quelqu'un que je ne connais pas. En le regardant bien, je pense l'avoir déjà croisé. Mais je ne me souviens pas où. Cette entrevue aussi longue fut-elle avec lui a dû durer plusieurs heures. Le soleil venait juste de ce couché. Normalement, nous dînions tous la famille royale et moi dans une salle très loin de l'agitation de la foule. Mais, aujourd'hui, je n'ai pas le cœur à être avec eux. Je décidais donc de ne pas m'arrêter dans mon chemin et me rendais jusqu'à mes appartements. Comme chaque soir, je pris mon temps pour allumer les bougies et demandais à une des servantes de m'apporter le dîner jusqu'ici. En attendant son retour, je relisais la lettre de ma mère plusieurs fois. Puis, sans attendre une minute de plus, sortis toutes nos correspondances et les relus.

- Mary....

Je me levais d'un coup de ma chaise et arpentais la pièce. Personne. C'est peut-être mon esprit qui me joue des tours.

The queen (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant