Chapitre 10 (Corrigé)

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Je venais à peine de rentrer dans mes appartements. Le repas avait été interminable, le Comte et ses hommes avaient fait durer les discussions jusqu'au beau milieu de la nuit. J'étais exténuée et avais mal partout. Je pense que je ne vais pas beaucoup dormir cette nuit car je ne leur fais pas confiance. Cela me prit plus de temps que prévu pour me débarrasser de cette robe horrible que j'ai dû mettre pour séduire le comte comme le disait Catherine. Toutes les servantes sont en ce moment même cachées dans les écuries avec mes dames d'honneur, François et ses frères.

- Oh François, j'espère que tout va bien se passer. Murmurais-je à moi-même en revêtant ma robe de nuit.

Alors que je m'apprêtais à me coucher dans mon lit, la porte secondaire s'ouvrit soudainement. Instinctivement, je pris le couteau posé sur ma commode et m'avançais. Je le garde avec moi depuis la nuit de l'incident. Même si je sais très bien que je ne ferais pas le poids contre mon agresseur. J'avançais lentement essayant de distinguer cette personne avec l'aide de quelques bougies.

- Posez ce couteau Mary, je ne vous veux aucun mal. Déclara une voix féminine. C'est moi, Catherine.

- Vous m'avez fait peur ! Répondis-je en posant mon couteau sur le premier meuble que je trouvais. Que faites-vous ici ?

- Je pensais que vous auriez du mal à dormir seule entourée de ces hommes. Annonça-t-elle en s'avançant. J'avais donc pensé que je pourrais vous tenir compagnie pour la nuit.

- Que me vaut cette soudaine attention de votre part ?

- Nous avons beaucoup de différents mais c'est dans ce genre d'événements que nous devons nous rassembler. Nous sommes les deux seules femmes qui restent dans ce château. Il faut qu'on se soutienne en tant que femme et en tant que reine.

Pourquoi veut-elle absolument mettre de côté cette rancœur qu'elle a pour moi ? Enfin, puis-je lui faire confiance ? Elle surveille toutes mes lettres depuis mon arrivée et demande à ses espionnes de me suivre partout. C'est quand même surprenant cette gentillesse soudaine venant de sa part. Mais à vrai dire, sa compagnie ne me dérange pas. Je n'aurais pas pu dormir seule de toute façon.

- C'est d'accord. Capitulais-je après réflexion. Vous n'avez qu'à prendre le lit, je dormirais sur la méridienne près du feu.

- Vous n'êtes pas obligé, je...

- Vous êtes la reine de ce pays et ma future belle-mère, je ne vais pas vous laisser dormir sur une banquette. La coupais-je pour mettre fin à la discussion.

Je suis certaine que si je ne lui avais pas laissé le lit, je l'aurais entendue se plaindre toute la nuit. Après avoir pris une couverture, je m'allongeais près du feu et regardais les flammes dansées jusqu'à ce que le sommeil vienne.

~~※~~

- Réveillez-vous ma chère. Me dit une voix douce dont une main me touchait la joue.

Cet acte de tendresse me rappela ma mère quand cette dernière avait assez de temps libre entre toutes ses réunions pour pouvoir me réveiller. Je tiens à vous dire que cela n'arrivait pas souvent. J'ouvris malheureusement les yeux pour y découvrir la réalité, Catherine.

- Que voulez-vous ? Dis-je encore endormie en me redressant.

- Il faut que l'on prépare un plan. Répondit-elle en me tendant un verre de café nouvellement arrivé en France grâce à la découverte de l'Amérique. Il faut que l'on se débarrasse de ces imposteurs.

- Et comment allons-nous nous débarrasser d'eux ? Demandais-je avec un ton sarcastique. Vous voulez qu'ont les tuent tous un par un en les empoisonnant par exemple ?

The queen (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant