Chapitre 17 (Corrigé)

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Le printemps venait tout juste d'arriver, la neige a laissé la place à de l'herbe bien verte ainsi qu'aux premiers bourgeons des fleurs. Une fête sera organisée ce soir pour le premier jour du printemps. Depuis que nous sommes rentrés il y a deçà un mois maintenant, nous avons reçu de nombreux cadeaux venant du monde entier. Des cadeaux qui sont parfois démesurés. Par exemple, nous avons reçu un étalon blanc ainsi qu'une bride cousue de fils d'or. Pourquoi avons-nous reçu autant de cadeaux ? Pas pour nous féliciter de notre mariage non, tout simplement pour notre futur enfant. Je vous assure que je n'attends pas d'enfant. Depuis quelques semaines, je reçois la pression de nombreuses personnes.

- Vous savez votre Majesté, ma sœur a arrêté de manger et cela l'a aidé pour tomber enceinte, dit une servante qui m'apportait mon petit déjeuner.

Un petit sourire timide s'afficha sur mon visage attendant impatiemment qu'elle sorte de mes appartements. Franchement, une personne sensée sait qu'arrêter de manger ne va pas permettre de devenir mère. Mais je ne dis rien, comme les dernières fois où l'on m'a donné des conseils, je ne dis rien pour ne pas paraître aigrie devant ses élans de bonté. Je me retrouve seule dans ces immenses appartements depuis deux jours, François étant parti ce matin dès l'aube participer à une chasse dans la forêt en compagnie de nombreux nobles dont son père, le Roi. C'est donc en compagnie de mes servantes que je commençais à me préparer pour la journée.

- Non, pas celle-ci Jane, dis-je en lui reprenant la robe aux manches ornées de fourrures qu'elle allait me mettre. C'est le printemps aujourd'hui, de ce fait, il me faut une robe plus estivale. Oublions les robes sombres de l'hiver.


- Bien votre majesté, répondit la servante en s'inclinant avant de quitter la chambre.

J'utilisais ce temps seul pour attraper sur le bureau les nombreuses lettres qui m'étaient destinées et les ouvrit une à une. Captivée par ce que je lisais, je laissais mes servantes s'occuper de moi. J'avais dans mes mains différentes lettres, certaines étaient des félicitations pour le mariage tandis que d'autres étaient de ma mère. Ses lettres dataient de dates espacées les unes des autres. La plus ancienne datant même du soir de mon mariage. Dans chacune d'entre elles, ma mère me rappelait que j'avais un devoir à accomplir, celui de donner un héritier à nos deux nations. Comme si on ne me le rappelait pas déjà assez, me dis-je à moi-même. Mais il n'y a pas que ça, elle me supplie encore et encore de lui redonner la régence du pays. Que je lui refuse à chaque fois.

- Cette robe vous plaît majesté ? Demanda Jane en montrant une des nombreuses robes que je possédais.

J'acquiesçais tout sourire et attendais devant le miroir que l'on aide à mettre la robe. Elle était magnifique, son tissu épais en velours bleu nuit réchauffa ma peau gelée par le froid qui régnait dans mes appartements malgré le feu qui dansait dans la cheminée. Qu'est-ce que j'aimerais pouvoir sortir pour me dégourdir les jambes dans cette neige qui avait recouvert les jardins. Malheureusement, je ne le pouvais. C'est trop dangereux pour moi, la dauphine de France, m'avait-on rabâché je ne sais combien de fois. Que pouvait-il donc m'arriver de si terrible que je n'ai déjà vécu en Ecosse ?

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Alors que j'arrivais à pas lent et ennuyé de passer encore plusieurs heures dans la salle du trône, je fus violemment percutée par une servante, paniquée. La femme m'inonda d'excuses en s'accroupissant pour ramasser le bout de tissu qu'elle tenait dans les mains avant de sortir au pas de course de la salle du trône. Étrange me dis-je en l'observant jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champ de vision. C'est en remarquant d'autres personnes s'agiter ici et là que je trouvais mes dames d'honneur assises sur des banquettes discutant pendant que Catherine donnait des ordres à toutes les personnes qui s'approchaient d'elle. Curieuse, je m'avançais non sans difficulté jusqu'à mes amies pour leur demander la raison de tout ce remue-ménage.

The queen (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant