Chapitre 23

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Un tambourinement sur la porte me réveilla. Je laissais échapper un gémissement et sortie lentement du lit sans réveiller François. Je prenais au passage un plaid en laine grise et m'enroulais dedans. Le tambourinement sur la porte recommence. J'espère que c'est assez urgent pour que l'on vienne me réveiller. Kenna se trouvait de l'autre côté, paniquée.

- Il faut que je te parle, c'est très urgent. Déclara-t-elle en entrant rapidement dans ma chambre.

Soudainement, je me rappelais que François se trouvait encore endormi dans ce lit très chaleureux que j'aurais aimé retrouvé. Je fermais doucement la porte et pris Kenna par le bras et l'emmenais sur le balcon. Il faisait encore assez froid le matin. Depuis notre retour en Écosse, quelques petits changements on était fait dans nos appartements. Par exemple, des volets en bois furent installés sur le balcon pour faire barrage à l'air frais.

- Qu'est-ce qui se passe Kenna ? Demandais-je en poussant un petit peu la porte-fenêtre. J'espère que c'est assez important pour que tu me réveilles.

Kenna était très nerveuse. Elle n'arrêtait pas de tourner et de tourner.

- J'ai besoin que tu m'attribues une autre chambre.
- Pourquoi ? Je pensais que tu l'adorais. Ai-je demandé en continuant à la regarder tourner.

Elle continua à tourner. Elle me donne la nausée à force de faire cela. Alors qu'elle recommençait un autre tour du balcon, je réussis à l'attraper par le bras. Kenna lâchait un gémissement de douleur.

- Qu'est-ce que tu as ?
- Rien du tout. Répondit-elle en fuyant mon regard.
- Kenna, tu peux tout me dire. Expliquais-je en essayant de croiser son regard. Si tu as des problèmes, il vaut mieux que tu me le dises. Je ne suis pas que ton amie mais aussi la dauphine de ce pays. Je pourrais régler ton problème.

Des larmes se formèrent et je pus voir lorsqu'elle me regarda dans les yeux qu'elle était désespérée. Elle remonta lentement la manche de sa robe. Je découvris de gros hématomes sur une bonne partie de son bras.

- Qui t'a fait ça ? Demandais-je tout bas.
- Tu le sais très bien. Répondit-elle en laissant couler quelques larmes sur ses joues.
- Je veux l'entendre de ta bouche. Qui t'a fait ça ? Répétais-je la voix tremblante.

Elle me regarda quelques instants avant de me prendre les mains.

- Le roi. C'est le roi qui m'a fait ça.

Je l'ai pris automatiquement dans mes bras. Je posais ma main sur le derrière de sa tête et entendis mon amie pleurer toutes les larmes de son corps.

- Depuis combien de temps ? Demandais-je en la libérant de mon emprise.
- Je dirais depuis ton départ pour l'Écosse. Il a commencé à délire en déclarant des choses incompréhensibles. Puis, il m'a proposé quelques petites expériences... spéciales. Je n'aimerais pas te décrire ce que j'ai vu.

J'arrive bien à imaginer ce que mon beau-père pourrait faire. Cela me dégoute. Je suis encore plus attristé par le fait que mon amie soit liée à ça.

- Je ne pense pas qu'un simple changement de chambre change quelque chose. Tu sauras obligé de le côtoyer tous les jours et qui te dit qu'il ne va pas recommencer.
- Que pouvons-nous faire alors ? Demanda-t-elle désespérée.

Il faut que je trouve quelque chose pour l'aider.

- Et si tu partais quelque temps pour Paris ? Lui proposais-je soudainement. J'organiserais tout ton voyage ainsi que le lieu où tu résideras. Tu pourrais y rester quelques semaines et même y rencontrer quelqu'un qui puisse te permettre d'oublier le roi.
- Que vas-tu dire s'il te demande où je me trouve ?
- Je lui dirais que tu es partie faire affaire à ma demande. Ne t'inquiète pas, je trouverais bien le moment venu.

The queen (En Correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant