Dix

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J'ai été puni. De tout, et de rien, en même temps, par ce que je m'en foutais, du téléphone, de l'ordinateur, de la télévision, des sorties après les cours et le week-end. Tout ce qui m'importais, c'était Samy. Ma mère l'avait compris. Le soir, ma porte était fermée à clé pour que je ne sorte plus. J'imaginais Samy, sous la grande statue, qui m'attendait, le vent dans ses cheveux, le timbre de sa voix qui murmurait mon nom.
Je ne l'ai jamais revu. Je ne suis jamais ressorti la nuit. Mais je n'ai jamais re-dormi non plus. Ma mère a veillé à ce j'aille voir le psy tous les jours. Je ne lui disait toujours rien. Mais tout ce que je ne pouvais pas dire à Samy, je le noyais dans l'alcool et dans les clopes que je descendais chaque jours.
Samy, où es-tu? A quoi penses-tu? Penses-tu à moi comme je n'arrive pas à te sortir de ma tête? Vois-tu toujours les étoiles briller?
Une nuit, allongé sur mon lit, ignorant la fenêtre ouverte qui m'apportait les étoiles, je répétais son nom. Samy, Samy, Samy... Samy. Et comme tous les mots de quand j'étais enfant, celui là à perdu son sens. Et toutes nos promesses, nos nuits ensemble se sont envolées avec le sens de son nom. Elles ont voler longtemps, et loin, libres. Elles ont rejoint les étoiles et la lune à veillé sur lui pour moi, alors que je laissais la société me rattraper et éteindre la flamme des couleurs de la Vérité en moi. Bientôt je ne verrai plus que le monde tel qu'il est, je ne verrai plus la liberté, le vent, l'herbe douce, les étoiles cachées par les lumières de la ville. Bientôt j'aurai oublié les couleurs de la Vérité, et je t'aurai oublié aussi, mon amour.

Je ne me souvenais même plus du goût des lèvres du garçon qui voyait les couleurs de la Vérité.

J'ai vu les couleurs de la VéritéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant