Chapitre 3

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Deux jours plus tard, me voilà dans le train de la gare de Rouen-rive droite à Paris-Saint-Lazare. Je redécouvre Paris. Je n'y suis plus venue depuis plus de dix ans. Rien n'avait vraiment changé : des hommes et des femmes qui couraient après les transports en commun et des trains qui eux étaient toujours en retard. Une ambiance souterraine, une vie de rat entre tunnels et puanteurs. Presque une vie de merde. Je descends jusqu'à la ligne treize, l'infernale ligne treize, direction Chatillon. Serrés comme des sardines, j'atteins enfin mon arrêt, Duroc. Aidée de mon GPS, j'emprunte la sortie « rue de sèvres », marche le long de cette rue, bifurque rue Saint Romain pour atteindre le discret cabinet du Docteur Jacquot, rue du cherche midi.
La salle d'attente, à la décoration épurée et moderne, faisait plus penser à un salon d'honneur d'un grand hôtel qu'à un lieu où l'on charcute des visages, des fesses, des ventres, des cuisses, bref les diverses parties que les hommes et les femmes de nos jours estiment disgracieuses. Ces pensées créèrent la gêne dans mon esprit au point où l'instant d'un éclair, je me suis demandée ce que je faisais là. Comme si elle avait lu dans mes pensées apparut une fée: Laura, l'assistante médicale à la blouse impeccablement propre et près du corps. Une fille au visage parfait et au sourire plus blanc que blanc surgissait de nulle part, la main droite tendue et un dossier – le mien semblerait-il dans la main gauche.
– Bonjour Madame De Lagarde. Merci d'être venue jusqu'à nous. J'espère que vous n'avez pas eu du mal à nous trouver.
Ce à quoi je réponds que non pour être polie car elle ne semblait pas être plus intéressée que ça par la réponse que je lui aurais donnée. Elle enchaîna que le Docteur Jacquot me recevrait sous peu et m'installa dans un bureau chic à souhait. Le diplôme du chirurgien trônait en bonne place au-dessus de son fauteuil. Il apparaît trente secondes plus tard, un sourire tout aussi large et blanc, m'indiqua que l'assistance médicale assisterait à notre petit entretien.
Il s'assit sur le rebord du bureau, si près de moi qu'il lui suffisait de se pencher pour que sa tête s'enfonce dans mon chemisier. Je le vis soudain me prendre par la taille, me plaquer contre la sienne dans un baiser langoureux, me basculer lentement sur son bureau rochebobois. Ses doigts fins glissèrent le long de mon cou, rencontrèrent les boutons de mon chemisier en obstacle qu'ils défirent l'un après l'autre sans nervosité pour retrouver cacher sous un soutien gorge en dentelle mes tétons qui se dressèrent d'un coup.  Ils sont plutôt fermes vos mamelons ma chère dame. Oui mais ils sont assez petits à mon goût, répondis-je dans un mouvement de recul sans pour autant manifesté une opposition ferme. On va s'en occuper rétorqua-t-il. Quoi d'autre? Le fessier répondis-je. Il a quoi votre fessier? Interrogea-t-il en me redressant et me faisant faire un demi-tour. Il tombe. J'aimerais qu'on les relève un peu. Il saisit mes fesses du bas vers le haut en me questionnant sur la hauteur à laquelle j'aspirais. Sur ses gestes je le guidai par des oui, non, un peu plus haut, un peu plus bas pour finir par trouver la bonne position. L'assistante qui assistait à la scène sans piper mot notait scrupuleusement mes demandes.
- Ce sera tout pour aujourd'hui MAdame De Lagarde. Madame De Lagarde!
Il lui fallut m'interpeller plusieurs fois pour que je redescende sur terre. C'était bien la première fois depuis des années qu'il m'arrivait de désirer instantanément un homme. Quand j'étais jeune et fougueuse, je pouvais imaginer en quelques minutes un inconnu croisé dans la rue me fait l'amour alors qu'on ne s'était même pas dit "bonjour".
- Laura vous donnera rendez-vous avec notre psychologue pour étudier tout ça? Conclut il le sourire en coin.
Il me serra vigoureusement la main et je pris congé du chic cabinet du docteur Jacquot.
Le temps m'a paru long entre mon premier rendez vous, ma nouvelle poitrine et mon nouveau fessier: six mois et désormais je fais du quatre vingt cinq D et je suis dotée d'un fessier plus rebondi que celui d'une jeune femme de vingt cinq ans.
Désormais, à moi les lionceaux.

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