Je le saurait...

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Je me réveille le lendemain matin, je ne me souviens plus de ce qui s'est passé à partir du moment ou Justin et moi sommes rentrés. Je suis dans mon lit, et il y a Justin assis sur la chaise de mon bureau.
- Bonjour princesse ! Bien dormi ?
- Ouai... je pensais que je n'étais plus ta princesse ?
- Tu n'es plus MA princesse mais tu en reste une.
- Pourquoi une princesse ?
- Parce que tu es belle, chiante, généreuse, insupportable.
- Ça me va.
Nous rions tous les deux.
- Dis moi Justin, que s'est-il passé hier soir ?
- Tu étais vraiment fatiguée. J'ai raconté à ta mère que nous étions devenus amis grâce à notre point commun sur cette maison, et que comme tu étais perdue dans la forêt tu m'as appelé pour que je vienne te chercher. Je suis donc venu, tu ne m'as pas reconnu, tu as pris peur et tu t'es pris un arbre. Tu connais la suite, je ne l'ai pas inventée. Je vais profiter d'être ici pour récupérer mes cartons, ta mère me l'a autorisé. Elle a pris conscience que tu te sentais vraiment mal, et elle m'a raconté que vous alliez partir à Paris demain.
- Demain ?
- Oui. Elle m'a aussi raconté ce que vous alliez y faire et qui tu vas voir.
- Ah ! Euh...
- Écoutes-moi bien Abigaëlle : Je veux bien te laisser une seconde chance. Une dernière. Mais à une condition : Si j'apprends quoi que ce soit de compromettant lorsque tu reviens de vacances, c'est fini. Si tu fais quoi que ce soit avec Charly ou quelqu'un d'autre, je le saurait. Je saurait tout. D'accord ? N'essaie même pas de me mentir.
Il s'en alla après m'avoir fait la bise. La bise ! Je suis mal à l'aise, maintenant. Peut être que de revoir mes anciens amis me remontera le moral.
La journée passe vite. J'appelle mon lycée afin de prendre mes cours à l'avance, vu que je vais partir deux semaines à l'avance.
Puis vient le grand jour. Réveil, valises, voiture. Pendant le trajet, j'échange des textos avec Diane.
"- Coucou Abby ! Je me sens seule maintenant que tu n'es plus là... deux semaines comme ça ça va être dur ...
- Oh ! C'est gentil ! Ne t'en fais pas, ça va vite passer !
- Bon Abby... Tu vas peut être me trouver hyppocrite mais je t'en ai déjà parlé longuement et par écrit j'expose mieux mon ressenti : Je suis honnête, je déteste mentir, et je ne suis surtout pas tordue ou manipulatrice. Depuis que nous nous sommes rencontrées, je te jure sur tout ce que j'ai de plus cher, je ne t'ai jamais menti."
Je suis brusquée. Dois-je vraiment la croire ? Elle a l'air si sincère...
"- Je n'ai jamais douté de ta sincérité, Diane. Je te fais entièrement confiance.
- Merci. Je voulais juste m'en assurer, je suis très craintive par rapport à ça... Surtout qu'au début tu voulais devenir amie avec lui..."
Je sais très bien qu'elle parle de Justin. Ils commencent à m'énerver, je je sais pas lequel des deux ment.
"- Excuse moi, de qui tu parles ?
- Justin...
- Ah oui le grand blond un peu froid qui fume et qui dit des choses inutiles ?
- Pire que ça, le violeur...
- Franchement, tu penses qu'il t'aurait vraiment violée ?
- Tu aurais vu ses yeux... Ses pupilles se dilataient, il soufflait de l'air chaud près de mon visage et il tenait mon sac dans sa main. Il l'a ouvert, il a pris ma carte bleue et il l' a balancé par terre en me criant de dégager. J'ai été traumatisée, s'il te plait n'en parlons plus.
- Oui oui, nous arrivons, je te laisse. Bisous.
- Bon séjour, bisous. "
Je la crois. Je ne devrais pas peut être, mais une part de moi depuis le début est convaincue qu'elle dit vrai. Les pupilles dilatées de Justin ne sont remarquables que si il est relativement près et qu'il vous fixe profondément. Ce comportement irrespectueux, c'est lui. Certes pas envers moi, mais envers tous les autres, c'est Justin. Je ressens soudain de la jalousie, envers Diane. Il l'a regardée comme il me regarde moi ! Il faut que je me reprenne, elle, il ne la respecte pas.
Notre voiture se gare sur des graviers devant une immense bâtisse, assez récente. Malgré sa grandeur elle est rassurante. Il y a déjà des voitures garées, je reconnais celle de mon père, De ma tante et des parents de Charly. Il est déjà là ?! Je voulais me préparer physiquement et psychologiquement, mais c'est raté.
Nous nous dirigeons vers l'immense porte d'entrée à deux battants en bois gravé, puis nous sonnons. La porte s'ouvre, c'est Charly. Il sourit et me serre dans ses bras en m'embrassant, il en fait trop.
- Oh ! Abby ! Tu m'a tellement manqué ! Je suis si heureux !
Quel mauvais acteur. Je dois reconnaître qu'il est particulièrement beau, il porte un pull de noël avec des cerfs et des flocons dessus, ainsi qu'un jean beige à revers et ses éternelles nike. Ses cheveux ont un peu poussé et quelques mèches rebelles retombent sur son visage imparfait mais magnifique. Il me fixe de ses yeux noisettes qui virent au vert à la lumière, et je vois dans son regard qu'il m'aime encore. Le fait d'avoir ce grand garçon face à moi me fait du bien et réveille mes sentiments.
Nous rentrons, je retrouve mon père et ma famille, celle de Charly, puis celui-ci m'emmène voir notre chambre. Il porte ma valise dans l'escalier, et je suis mal à l'aise car je ne porte rien.
Nous entrons dans une grande chambre, lit deux places, grande armoire, salle de bain assignée, dans un style à la fois moderne et cosy. Je m'y sens bien. Je m'asseois sur le lit et me laisse tomber en arrière.
- Je suis crevée !
- Et bien dors bien cette nuit alors !
- Pourquoi ça ?
- Parce que demain je t'emmène faire du shopping et choisir ta robe pour noël et le nouvel an !
- Charly... Nous pouvons le faire plus tard, nous avons deux semaines d'avance !
- Comme tu veux... Je profite de ce moment pour te partager mes sentiments, si ça ne te dérange pas ?
- Vas-y...
- Bon. Je ne vais pas y aller par quatres chemins, je suis fou de toi, amoureux transi, complètement accro. Depuis toujours. Essaie de comprendre dans quelle position je me trouve dans cette histoire...
- Oui, tu es la victime, malheureusement.
- C'est tout ce que tu as à dire ?! Abby ! Tu me trompes, tu dis à ce Justin que je n'existe plus dans ta vie, tu me demandes de coucher avec toi, puis quand j'accepte tu me rejettes !
Je suis surprise. Il hurle. Il me contredis, il se défend, il est lui-même. Et du coup, ce qu'il dit me blesse énormément et je me mets à sa place. Enfin j'essaie.
- Je t'aime aussi, Charly, je...
- Non, tu ne m'aimes pas. Tu ne m'as jamais aimé. Laisse moi deviner : pour toi je suis chiant, trop gentil, malhonnête, et maintenant pervers. N'est-ce pas ? Dis-moi la vérité s'il te plait.
- Oui ! O.U.I !!! Mais là, tu me contredis et tu me dis ce que tu penses vraiment et celà fait naître de nouveaux sentiments en moi !
- C'est vrai ?
- Oui.
- Oh, Abby, merci.
- Charly... Je peux te demander quelque chose ?
- Oui, vas-y.
- Le marché qu'on a fait, je voudrais l'annuler.
- Alors ne compte pas sur moi pour faire semblant que nous sommes ensemble. Je t'aime et je ne demande qu'à être avec toi, mais pas pour me faire tromper.
Il a raison.
- Et bien, soyons ensemble pour de vrai, de toute façon je ne t'ai pas trompé. Je n'ai pas couché avec Justin. Et je ne l'aime pas, je n'aime que toi.
- D'accord, mais si nous nous remettons ensemble, le chantage que tu m'as fait revient ?
- Tu es compliqué ! Je ne comprends rien !
- C'est toi qui voulais coucher avec moi pendant les vacances ! Par politesse je faisais celui qui ne peut pas, mais j'en meurs d'envie. N'oublie pas que c'est toi qui a demandé.
- Non, après toute cette histoire je préfère attendre encore un trimestre au moins.
- Hum hum... Sache que si il se repasse quoi que ce soit entre Justin et toi, je le saurait...

AbbyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant