Jour 4

25 2 0
                                    

Je m'étais endormi face à l'entrée de la grotte hier soir. Quand je me suis réveillé, je n'entendais aucun bruit, comme si le temps s'était arrêté.
J'ai fixé l'entrée pendant presque une heure, de peur de ce qui pouvait passer devant, mais rien ne bougeait.
Après m'être enfin levé, je sorti ma tête avec prudence pour voir si la bête était toujours là. Clément me fixait tout en restant haut dans les arbres. Il était méfiant. En face de l'entrée, je vis quelque chose de bleu se débattre par terre, sous une grande feuille.
J'avançai prudemment pour observer cette chose. C'était un jeune ara hyacinthe, aussi appelé grand ara bleu. Il avait une aile cassée.
J'eus à peine le temps de l'observer qu'un rugissement retentit.
La bête était de retour, me guettant du haut de la falaise. Sans réfléchir, je pris le ara avec moi avant de retourner vers la grotte mais il était déjà trop tard. La bête se tenait la devant moi. Elle avait sauté depuis le haut de la falaise, impressionnant.
Elle était entièrement noire avec des yeux d'un vert comme radioactif. Ce monstre était plus grand que moi, alors qu'il se tenait sur ses quatre pattes. Une magnifique mais terrifiante crinière se prolongeait jusqu'au milieu de son dos. Elle montrait ses crocs, d'un blanc immaculé, presque improbable pour un animal si sauvage.
J'entendis Clément hurler pour essayer d'attirer l'attention de la bête mais ça ne suffisait pas. Elle continuait d'avancer vers moi à pas de loup.
J'étais désespéré, je ne savais plus quoi faire quand tout à coup, un fruit vint s'exploser sur le dos du félin puis un autre à côté. C'était Clément qui me protégeait.
La bête se retourna comme pour attraper ce qui l'avait touchée.
Elle était déconcentrée, c'était le moment. Je courus tête baissée vers la fissure, passant à quelques mètres du prédateur. Clément continuait de hurler et de jeter des bacurís sur l'animal qui ne savait plus où donner de la tête. J'ai finalement réussi à rentrer alors que la bête poussait un rugissement qui faisait trembler la caverne. Elle était partie, on avait gagné une bataille.
Je déposai délicatement l'ara sur une pierre plate tandis que je me débrouillais comme je pouvais pour lui faire une attelle avec de l'écorce sèche et de petites lianes.
C'est une femelle et elle était visiblement terrifiée et affaiblie par la douleur. Elle est superbe. Avant d'étudier les félins j'ai beaucoup travaillé sur les oiseaux et celui-ci fait partie d'une des espèces les plus menacées de la forêt amazonienne. C'est le plus grand des aras du monde, il peur atteindre plus d'un mètre à l'âge adulte. Celui-ci ne mesure pas plus de trente centimètres mais elle est d'un bleu nuit profond incroyablement beau.
J'ai décidé de l'appeler Marine pour rappeler sa couleur bleutée.
Je lui ai préparé un couchage avec de la mousse qu'il y avait sur la roche.
J'ai placé des bouts de bacurís que je lui ai coupé sur les côtés pour qu'elle se nourrisse puisque c'est un oiseau frugivore. Pour le moment elle se repose et je crois bien que je vais faire de même malgré le fait que je n'arrive pas à me sortir l'image de ce félin de ma tête. Demain je vais commencer à rechercher des informations sur cet animal parmi les documents que j'avais amenés pour éventuellement trouver des moyens de me défendre plus efficacement.

Lost in anxietyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant