Jour 8

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La nuit dernière fut la plus calme de toutes jusqu'à maintenant. Paradoxalement c'est aussi celle où j'ai le moins dormi, j'ai passé des heures à essayer d'entendre la bête et à pauffiner mon plan d'attaque.
Lorsque je suis sorti, j'étais déterminé à en finir une bonne fois pour toute, ma lance dans une main et mon courage dans l'autre.
J'ai très vite lâché les deux dès lors que j'eus soulevé la porte. Un spectacle macabre se dessinait devant moi. Le sol était devenu sang.
Le vent murmurait entre les arbres.
Ces arbres qui d'habitude se laisse chatouiller par ce dernier avaient perdu toute envie de rire. Rien ne bougeait autour de moi à part la masse d'insectes qui oeuvraient à faire disparaître le corps inerte du pauvre singe. Son pelage roux se confondait avec la flaque de sang sur laquelle il reposait. Cela ne faisait pas longtemps qu'il était là.
Le sol, tel un vampire, se préparer à déguster ce grand cru qui allait abreuver la forêt d'un breuvage qui semblait aussi pur que l'eau à penne née. La forêt allait bientôt vivre d'un sang nouveau.
La bête cherchait à me rappeler que je n'ai jamais quitter ma place de proie et que elle seule était en haut de la chaîne alimentaire.
Il avait mordu deux fois, une fois à la trachée pour empêcher les nerfs de s'agiter et une fois en plein coeur. Il avait réussi à sectionner l'aorte en une seule fois.
Les fruits que Clément avait gardé avec lui était tombés et s'étaient éclatés par terre, les rendant inutiles.
Tout ce qu'il avait fait pour moi était réduis à néant. Je n'avais encore jamais observé un tel comportement de protection envers une espèce différente. Ce singe était doué d'un des sentiments les plus rares du genre humains, la compassion. Il ressentait ce que je vivais et il voulait m'aider. Sans but, sans récompense, juste aider.
Si certains hommes savaient apprendre des plus faibles qu'eux, ils découvrirait que les choses les plus simples sont parfois les plus instructives.
A ce moment j'ai senti une haine profonde brûler en moi, comme si une flamme s'était allumée dans mon coeur. Une flamme vengeresse, une flamme de la couleur du sang de l'innocent, une flamme brune.
J'ai saisi ma lance et mis marine sous une racine, de façon à ce qu'elle soit protégée de lui. Son aile allait bientôt guérir, ce se voyait. Je veux être la pour la voir voler,
pour que le bleu de ses ailes rejoigne celui du ciel.
J'étais prêt. Je savais qu'il était la depuis le début, il attendait que je sois prêt, il voulait mériter cette proie qu'il avait tant traquer, il voulait m'affronter dans un combat où il prendrait du plaisir.
Il cherchait à rivaliser avec un adversaire plus résistant que tous ceux qu'il avait combattu jusqu'ici. J'étais au milieu de la clairière, ma lance à deux mains, les jambes fléchis. Toute ma concentration était portée sur les zones d'ombres de la forêt. Je n'entendait plus que les bruits des feuilles mortes qui craquent sous les pas des insectes et des rongeurs.
Lorsque, posant lentement ses pattes l'une devant l'autre, la tête alignée avec sa colone vertébrale, je le vis.
Ses dents blanches me faisait presque pensait à un sourire, comme si il était confiant au point de n'avoir plus peur de rien.
Il continuait à avancer alors que je ne bougeait pas, hypnotisé par ses yeux verts. Alors qu'il devait être à trois mètres de moi, il commença à tourner autour de moi, comme s'il me jaugeait.
Je le suivait du regard sans dire un mot, tout en faisant attention à poser les pieds de façon à ne pas troubler le silence qui s'était installé dans toute la forêt.
Il était arrivé au cadavre de Clément, que j'avais recouvert d'une grande feuille pour m'éviter de le voir se décomposer. Il souffla la feuille d'une expiration de sa truffe, la faisant voler comme s'il ne s'agissait que d'une simple plume.
Puis il commença à lécher le sang coagulant sans me quitter des yeux.
Je ne ressentait plus que de la haine.
Je me suis mis à marcher vers lui d'un pas décidé, bombant le torse pour lui montrer son infériorité.
Il ne le voyait visiblement pas de cet oeil la car il s'avança lui aussi vers moi, dégageant par la même occasion le cadavre avec sa patte avant droite d'un petit coup vers la gauche. La seule sensation que je distinguait dans ses yeux était du mépris.
Nous n'étions plus qu'a deux mètres l'un de l'autre lorsqu'il fit ce que j'attendais. A cause de son instinct de félin, il se mit à sauter sur moi pour me plaquer sur le sol et pendant le temps de son saut je réussi à glisser sous lui et lui planter la lance dans le ventre. Même pas un bruit de douleur, il retomba sur ses pattes en arrachant la lance avec ses dents. J'étais perdu, ma dernière chance était la cage. Je me mis à courir en sachant qu'il commençait à me courser.
Je ne devait plus être qu'à cinq mètres de la cage lorsque j'ai senti quatre griffes s'enfoncer dans mon dos. il s'était lancé dans un dernier élan, le poison de la grenouille vaut réussi à s'infiltré dans son organisme et quand j'ai tourné la tête dans un cris de douleur pour l'apercevoir une dernière fois, j'ai vu mon dos ensanglanté se refléter dans ses yeux verts devenu vide de toute expression. J'ai enlevé la patte de l'animal de mon dos pour me traîner jusqu'à la racine où se trouvait marine. J'ai détaché son attelle et je suis retourné dans la cage où je suis encore actuellement entrain d'écrire pour la dernière fois. Mettant bientôt un point final à mon histoire.

Elle... elle s'est envolée... mes yeux blanchissent et j'ai l'impression de voir un ange danser parmis les nuages.
C'est ironique non ? D'avoir comme dernière vision du monde un ange qui danse...

Si quelqu'un arrive jusqu'ici, apprenez à savoir reconnaître des anges quand vous en voyez, alors vous partirez dans un endroit où la nature entière danse parmi les nuages et où les choses les plus simples sont les plus importantes...

FIN


Lost in anxietyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant