Prologue

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J'essayais d'ouvrir les yeux, luttant en vain.

C'était comme si mes paupières étaient remplies de plomb, et qu'on m'empêchait de les mouvoir à ma guise. C'était une sensation désagréable que j'aurais aimé ne pas ressentir. Mon esprit était éveillé, mais mon corps refusait de bouger...

Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais allongé ainsi. Quel jour étions-nous ? Je n'en avais aucune idée. Je voulais juste pouvoir réagir, me lever, voir la lumière du jour ou l'obscurité de la nuit, être conscient et maître de mon corps.

J'entendis soudain un bruit qui me parût familier : des battements d'ailes. Je ne savais pas pourquoi j'avais l'impression de reconnaître le son de ces frottements. Pourtant, ce n'était sûrement qu'un oiseau comme les autres...D'ailleurs, je n'avais pas le souvenir qu'il y ait beaucoup d'oiseaux près de chez moi, c'était étrange.

Le bruit des plumes fouettant le vent devînt peu à peu lointain, et le poids de mes paupières diminua avec lui.

J'avais à présent retrouvé le sens de la vue, mais je ne savais pas où je me trouvais. D'ailleurs, je n'arrivais même pas à me souvenir ni de la veille, ni de la semaine précédente... Je ne comprenais pas...

Qu'est-ce que je fichais ici ? Pourquoi cette pièce était-elle si sinistre ? Pourquoi avais-je le sentiment plus que dérangeant de ne pas être seul ?

Peut-être parce qu'il n'y avait pratiquement pas de lumière et que la pièce était simplement meublée d'un lit d'une place, sur lequel je me trouvais. Il y avait également une porte vitrée, mais bizarrement je ne pouvais pas apercevoir l'extérieur.

C'était sombre, beaucoup trop sombre.

J'aurais bien aimé me dire que j'étais dans un cauchemar, mais je savais très bien que j'étais réveillé. Je ne croyais pas à ces histoires de fantômes, mais l'ambiance était si lugubre que je ne pouvais m'empêcher de frissonner. Mon instinct me hurlait de sortir d'ici, mais je n'avais absolument aucune information pouvant m'indiquer ce que j'allais bien pouvoir trouver derrière cette porte. Tout ce que je savais, c'est qu'il y avait de la lumière de l'autre côté. Une lumière blanche. Vu la faible visibilité derrière la porte vitrée, j'en déduisis qu'il faisait nuit. Alors soit la lune éclairait ma porte, soit je n'étais pas seul et il y avait quelqu'un d'autre dans ce...cet endroit. Je ne savais même pas si c'était une maison, un immeuble, un entrepôt...je n'en avais aucune idée...

Après de longues minutes de réflexion, je constatai qu'il fallait bien que je sorte au bout d'un moment, et je décidai donc, dans un élan de courage, d'abaisser doucement la poignée et d'ouvrir la porte le plus lentement possible afin de ne pas alerter une quelconque personne qui aurait pu être proche de la chambre dans laquelle je me trouvais à ce moment.

Je ne m'attendais certainement pas à tomber sur un long couloir, dont six portes étaient entrouvertes et laissaient apparaître six personnes.

Je n'étais pas seul, mais ce qui me dérangeait le plus c'est que nous avions apparemment tous ouvert notre porte au même moment. Exactement au même moment.

J'étais vraiment surpris et mort de peur de me retrouver en face d'inconnus, mais quand je me rendis compte qu'ils avaient l'air presque tous aussi effrayés que moi, je compris bien vite qu'ils ne devaient pas en savoir plus que moi sur cette situation improbable.

Malgré ça, j'étais d'un naturel assez timide, alors je n'osai pas engager la conversation. Nous étions ainsi restés au moins cinq bonnes minutes à nous regarder les uns les autres, sans rien dire.

En face de moi, il y avait un garçon de taille moyenne au teint légèrement mate, il avait des cheveux châtains. Je trouvais que son visage était assez facile à reconnaître, et j'avais même l'impression de l'avoir déjà vu, mais je n'arrivais pas à me souvenir d'un quelconque moment passé avec lui.

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