Chapitre 2: demi-dortoir

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Le lendemain, quand Hermione revint des cours, elle découvrit Drago en train de coller du gros scotch noir en plein milieu de la pièce.
- Qu'est ce que tu fais, Malefoy ? demanda-t-elle en se tournant vers lui.
- Vois-tu, Granger, je pose des limites. En voilà une autre de règle de "vie commune"! Une pièce séparée en deux pour plus d'intimité. Ainsi, je ne pourrais pas aller de ton côté et inversement. Après le scotch, je placerais un sortilège de protection peu puissant qui empêchera tout déplacement dans la partie de l'autre.
- Mais si tu place un sortilège de protection je ne te verrais plus et inversement, remarqua Hermione. Je serais invisible de ton côté.
- Non, justement, Granger! répliqua-t-il. J'ai dit un sortilège "peu puissant" donc il y aura comme un mur invisible entre nous et rien de plus.
Hermione soupira. Elle s'assit son côté de canapé désormais coupé en deux.
- Et la cuisine? demanda-t-elle.
- Tous le monde peut y accéder mais jamais quand quelqu'un est à l'intérieur, répondit-il.
- N'est pas toi qui avait dit qu'on inventait les règles à deux ?! répliqua Hermione.
Il ne sut que répondre.
Il finit de coller le scotch puis alla s'enfermer dans sa chambre.
Hermione, elle, en profita pour aller visiter Harry et Ron.
Ils leur avaient donné le nouveau mot de passe de la salle commune de Gryffondor et elle put facilement y accéder.
Dès que Ginny la vit, elle lui sauta dans les bras.
- Hermione ! s'exclama-t-elle, criant presque dans son oreille. Ca fait tellement longtemps !
- On s'est vu hier, Gin', dit Hermione un peu amusée.
- Mais ne plus te voir ici est tellement bizarre! répliqua Ginny en la décollant enfin.
Ginny lui raconta sa relation naissante avec Dean ainsi que l'attirance qu'avait Lavande pour son frère.
- Cette fille est vraiment désespérante, déclara Ginny en la pointant discrètement d'un signe de tête.
Lavande était avec ses amies en train de s'esclaffer comme une idiote.
- Je comprend... répondit Hermione. Et est ce qu'elle plait à Ron ?
Elle se mordit machinalement la lèvre en prononçant ces mots.
Il faut dire qu'elle avait un petit faible caché pour Ron...
- Pas vraiment, dit Ginny avec indifférence, mais il ne serais pas étonnent qu'ils finissent ensemble avant la fin de l'année.
À ce moment, Harry et Ron entrèrent en trombe dans la salle commune et virent saluer leur amie.
Harry, lui, rougit à la vue de Ginny et Hermione lui lança un sourire complice dans le dos de Ron.
- Voilà une revenante! s'exclama Harry en allant s'assoir sur le fauteuil en face de la cheminée. Comment se passe la vie aux côtés de Malefoy ?
- Pour l'instant, dit-elle, ca va plutôt bien... Il ne sort presque jamais de sa chambre et, aujourd'hui, il a séparé la pièce en deux pour "plus d'intimité".
Elle fit des signes de guillemets au dessus de sa tête en imitant la voix de Drago (ce qui amusa Ron).
Harry et Ron n'eurent rien de spécial à raconter car ils avaient passé la journée en compagnie d'Hermione.
Elle ne tarda pas à rentrer dans son dortoir et a se coucher dans le fauteuil.
Drago, lui, était devant son bureau, occupé à remplir des papiers qui paraissaient important.
- Qu'est ce que tu fais, Malefoy ? demanda curieusement Hermione en se tournant vers lui.
- Ce te regarde pas, Granger ! répondit-il sèchement.
Il détourna la tête et rougit.
Cette fille lui faisait quelque chose et il ne le niait pas complètement. Cependant, il se refusait à l'accepter complètement.
Ce matin, il avait reçu une lettre de sa mère l'informant que l'armoire à disparaître était réparée chez Barjow & Beurk. Elle lui disait aussi qu'il devait commencer à envisager des solutions pour sa missions.
À vrai dire, il n'avait aucune idée de comment il allait s'y prendre.
Il avait bien envisagé quelques solutions mais elles paraissaient improbables.
Il alla se coucher, crevé de cette première journée qui fut éprouvante.
Hermione se réveilla sur le fauteuil le lendemain, coincée entre la limite imposée par Malefoy et le bout du canapé.
Elle était tellement fatiguée, la veille, qu'elle avait fini par s'endormir sans même prendre la peine de rejoindre son lit.
Malefoy était déjà levé et habillé et faisait les cent pas dans la pièce, la Gazette du sorcier à la main et une tasse de thé dans l'autre.
- Bonjour, Malefoy, dit Hermione, la voix endormie.
Il s'arrêta, la regarda de travers et se remit à faire les cent pas.
Décidément, la politesse n'était pas la bienvenue ici !
Hermione partit s'habiller et rejoint la grande salle.
En cours de potions, leur nouveau professeur, le professeur Slughorn, leur demanda de préparer un philtre de morte-vivante.
Hermione s'y investit à fond, essayant tant bien que mal de couper les ingrédients et se battant de toutes ses forces avec les bocaux qui refusaient de s'ouvrir.
En face d'elle, Harry avait l'air de s'amuser. Tout lui paraissait facile et sa recette semblait beaucoup plus simple que celle de la jeune Gryffondor.
Il lisait consciencieusement son livre de potions tout en ajoutant tranquillement les ingrédients alors que toute la classe semblait avoir du mal à comprendre cette potion.
À la fin du cours, ce fut Harry qui gagna le flacon de Félix Felicis promis par le professeur sous le regard furieux d'Hermione.
Elle rentra dans la grande salle et s'assit brusquement à la table de Gryffondor.
Au passage, Lavande salua Ron avec des yeux de biches et Hermione leva les yeux au ciel.
Harry arriva quelques instants plus tard et s'assit également à la table.
- Cette fille est ridicule ! pesta Hermione en pointant discrètement Lavande et ses pitoyables amies.
- Oh arrête, dit Ron en croquant dans une cuisse de poulet, elle n'est pas si horrible que ça. Elle à l'air sympathique...
- Sympathique ?! s'étrangla Hermione. Tu rigoles, j'espère ! Tu en penses quoi, Harry ? Harry ?
Elle lui tapa le bras pour attirer son attention et pour qu'il décolle ses yeux de Ginny.
- Ah...euh...je sais pas... bredouilla-t-il.
Hermione soupira et se servit un dessert.
En face, Drago déjeunait seul.
Ses amis étaient bel et bien à côté de lui mais il semblait être à part d'eux.
Il n'avait pas envie de parler ni de rigoler.
Parler de quoi ? Rigoler de quoi ?
La vie lui paraissait si triste en ce moment...
Hermione quitta assez tôt la grande salle pour retourner dans son dortoir qui était vide.
Pattenrond vint à ses pied en miaulant.
- Oh! s'exclama-t-elle. Tu as faim ? Viens !
Elle alla jusqu'à sa chambre où il la suivit et elle lui servit un bol de croquette.
Il la remercia en ronronnant et partit manger.
Quand elle revint dans le salon, Drago était là.
Mais à peine qu'il eut pris quelque chose sur son bureau, il remonta directement l'échelle et sortit du dortoir.
Hermione le regarda, intriguée, puis son regard se reporta sur le bureau du serpentard.
Il était rempli de papiers en tout genre et ca ne fit qu'aiguiser la curiosité de la jeune fille.
Sa conscience lui interdisait de passer la limite mais sa curiosité l'emporta, comme toujours.
- Finite incantatem ! s'écria-t-elle en levant sa baguette.
Le sort de protection s'enleva et elle passa la ligne noire, s'imaginant déjà être une hors-la-loi.
Elle ne savais pas vraiment combien de temps il lui restait avant qu'il ne revienne mais elle tendit l'oreille pour pouvoir l'entendre s'il revenait.
Elle prit le premier papier qui lui tomba sous la main : une lettre.
Elle n'eut pas le temps de la lire quel entendit un bruit provenant du toboggan.
Elle s'empressa de rejoindre sa chambre sans même prendre le temps de remettre le sortilège de protection.
Elle ne savait pas s'il allait le remarquer mais tant pis.
Drago rentra de son expédition dans la Salle sur Demande. Il avait essayé d'envoyer une pomme chez Barjot&Beurk mais elle n'était pas revenue.
Il ne désespérait pas et élaborait déjà un premier plan pour réussir sa mission.
Il ne prit pas la peine de regagner son bureau et s'affala sur son bout de canapé avec son devoir.
Hermione, elle, était sur son lit avec la lettre. Elle hésita d'abord à la lire puis se lança :
« Cher Drago,
Ton père me manque toujours autant et la maison est vide sans vous deux.
Le Seigneur des Ténèbres vient tous les jours avec Dolohov et les Carrow et je sent que je ne vais pas tenir longtemps.
Je t'en prie, dragon, mais n'a bien la mission qu'il t'a donné et fais-le rapidement.
Je t'aime, maman. »
Hermione essaya de comprendre la lettre mais rien de lui vint en tête.
De quelle mission Narcissa parlait ?
Tout était confus dans sa tête et elle préféra cacher la lettre sous son lit avant de s'endormir.
Le lendemain, elle irait la reposer. À l'endroit exact où est l'avait prise et le tour était joué.
Mais tout ne se passe pas comme prévu...
Effectivement, le jour d'après, aHermione pensa être de nouveau seule et dépassa sa moitié de dortoir.
Manque de chance, au moment où elle posa la lettre sur le tas de feuilles, Drago était en bas du toboggan.
- Qu'est-ce que tu fiches, Granger ?! s'écria-t-il en accourant vers elle.
Elle bafouilla une réponse incompréhensible et s'empressa de s'enfermer dans sa chambre.
Une seconde plus tard, Drago tambourinait à sa porte.
- Granger! Je sais que tu es là!cria-t-il à la porte. Ouvre moi !
Hermione avança vers la porte mais ne l'ouvrit pas.
- je...euh...non... bredouilla-t-elle, mortifiée.
Elle s'arrêta  un instant pour reprendre son souffle et son sang-froid puis reprit :
- Désolée, Malefoy... Je ne voulais pas, je t'assure.
Il voulu répliquer mais elle ouvrit la porte, rouge de honte.
- Tu n'es qu'une sale petite sang-de-bourbes qui ne sais que fouiner dans les affaires de vrais sorciers ! pesta-t-il, furieux.
Une larme coula le long de la joue de la jeune fille.
Il lui lança un dernier regard noir puis tourna les talons avant de s'enfermer dans sa propre chambre.
Hermione referma sa porte elle aussi et se coucha sur le dos sur son lit.
Elle souffla un bon coup et regarda le plafond.
Elle découvrit alors qu'il était parsemé d'étoiles qui brillaient de mille-feux.
Quand elle vit une étoile filante passer, elle se rendit compte que c'était de véritables étoiles et même un véritable ciel comme celui de la grande salle.
Elle se demanda si Drago avait également la même chose dans sa chambre et si lui aussi le regardait.
En fixant le ciel, elle sentit son esprit se vider, elle oublia toute pensée et finit par s'endormir dans un sommeil profond et sans rêve...

Amis ou ennemis ? {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant