Chapitre 6: Une tasse de thé?

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Hermione avait repris peu à peu ses esprits et avait repris également quelques couleurs.
Elle avait passé sa journée à somnoler sur le canapé, bercée par le ronronnement du feu qui crépitait dans l'âtre de la cheminée.
Une heure après le départ de Drago, Ginny se pointa dans le dortoir.
Elles s'enfermèrent dans la chambre d'Hermione pour ne pas être dérangés par Drago qui n'allait pas tarder à rentrer.
- Tu as meilleur mine, remarqua Ginny en regardant d'un drôle d'air le tas d'oreillers qu'Hermione n'avait pas eu le temps de ranger.
Hermione lui sourit et se jeta sur le dos sur son lit.
- Tiens, continua Ginny en lui tendant un parchemin, Harry m'a donné les choses que tu dois faire pour demain. Il les a notés sur le parchemin. Il n'a pas pu te les apporter car il a une retenue avec Rusard.
Hermione la remercia.
- Merci, Gin', dit-elle. Comment va-t-il ?
- Bien, répondit Ginny, Mais il s'est senti terriblement seul aujourd'hui puisque tu n'étais pas là et que Lavande avait monopolisé Ron.
Elles éclatèrent de rire.
- Et comment ca se passe avec Dean ? demanda Hermione.
Ginny perdit son sourire et baissa le regard en rougissant.
- Ca va mal, en ce moment...répondit-elle dans un soupir. Je crois que je ne l'aime plus mais je je sais pas comment rompre...
- Tu pourrais lui dire gentiment que tu n'as plus de sentiment, suggéra Hermione.
Ginny acquiesça et un bruit provenant du dortoir les prévint que Drago venait de rentrer.
Effectivement, de l'autre côté de la porte, Drago venait de rentrer de la salle commune de Serpentard.
Il avait filé aussi vite qu'un vif d'or dans les couloirs, ignorant les gens sur son passage, pour rejoindre au plus vite son dortoir.
Il fit un tour dans la cuisine et prépara deux thés.
Il avait prévu de donner le deuxième à Hermione pour qu'elle aille mieux.
Les deux tasses en main, Drago hésita un instant à offrir l'autre à sa colocataire.
Pourquoi était-il soudainement si gentil avec elle ?
Pendant ce temps, dans la chambre d'Hermione, Ginny s'apprêtait à partir.
- Mais je pars par où ? demanda celle-ci. Les seules entrées sont dans le dortoir et Drago risque de me voir.
- Par là ! s'exclama Hermione en pointant sa table de nuit du doigt.
Voyant que son amie n'avait pas l'air de comprendre, elle continua:
- Derrière la table de nuit, il y a un passage secret. Je l'ai découvert cet après-midi...On peut sortir par là mais on ne peux pas y entrer.
Sans demander plus d'explications, Ginny déplaça la table de nuit, laissant apparaître un trou.
- Et il mène où ce passage ? demanda Ginny avant d'entrer.
- Aussi bizarre que ca puisse paraître, commença Hermione, il mène au dortoir des filles de Gryffondor. Je crois que c'est une idée de Dumbledore, ajouta-t-elle avec un sourire.
Ginny se mit alors à quatre pattes et se baissa pour ramper dans le passage qu'Hermione ferma juste après en replaçant sa table de nuit.
Drago finir par poser la deuxième tasse sur la cheminée et préféra attendre que la Gryffondor sorte de sa chambre.
Justement, quelques minutes plus tard, Hermione sortit, les cheveux ébouriffés.
- Je t'ai préparé une tasse de thé, dit-il en pointant le haut de la cheminée du doigt. Elle doit être un peu froide mais ça t'aidera à aller mieux...
Elle regarda Drago avec stupéfaction.
Elle se demandait où étais le piège. S'il y en avait un, bien sûr !
Elle hésita un long moment.
- Granger ! l'appela-t-il. Tu m'as entendu ?
- O...oui..euh, bredouilla-t-elle en s'avançant pour prendre la tasse.
Oubliant totalement la limite qui séparait la pièce en deux, elle se prit le mur en pleine face et tomba à la renverse.
Soudainement affolé, Drago accouru vers elle, enleva le sort et s'agenouilla à ses pieds.
Mais, n'ayant rien de grave, elle se releva, la tête légèrement étourdie.
- Ca va ? demanda Drago.
- Oui, répondit sèchement Hermione. Et depuis quand es-tu aussi attentionné ?!
Il sembla mal à l'aise et détourna le regard.
Comme seule réponse, il prit la tasse de thé sur la cheminée et la tendit à Hermione.
Elle l'accepta et but une gorgée.
Il était un peu froid mais délicieux.
- Merci...souffla-t-elle avec un sourire.
Il la regarda une dernière fois puis détourna le regard et partit s'enfermer dans sa chambre.
Son sourire l'avait désarmé plus qu'un "expelliarmus" et il s'était empressé de quitter son regard avant de faiblir.
Il ne se savait pas si faible fasse à ses yeux et ça le perturba quelque peu.
De l'autre côté de la pièce, Hermione était aussi troublée que lui.
Savoir que Malefoy s'intéressait autant à elle lui laissait croire qu'il y avait encore de l'espoir.
Mais, de l'espoir pour quoi ? Elle ne ressent rien pour...
'Non ! pensa-t-elle furieusement. Arrête un peu de te persuader qu'il ne te fait rien ! Tu sais très bien que tu as craqué sur lui !'
Elle haït sa voix intérieure et partit elle aussi se coucher.
Pourquoi la vie était-elle si compliquée en ce moment ?!
La tête remplie de pensées, les deux colocataires s'endormirent, chacun de leur côté.
Le lendemain, Hermione se réveilla gonflée à bloc.
Son moral avait remonté durant la nuit et elle se sentait désormais d'aplomb pour recommencer les cours.
Et se leva de bonne heure et s'habilla en vitesse.
Elle partit directement du dortoir alors que Drago dormait toujours et rejoignit la Grande Salle quasiment vide à cette heure.
Mais Drago ne tarda pas à se lever, lui aussi.
Il avait passé une très mauvaise nuit contrairement à sa colocataire.
Il avait rêvé que le Seigneur des Ténèbres s'était introduit chez sa mère pour la tuer.
Il s'était réveillé en sueur et avait quitter le dortoir un peu après Hermione pour se rendre à la volière.
Il accrocha un petit mot destiné à sa mère à la patte d'un hibou grand-duc et l'envoya rapidement.
Plus vite sa mère recevait ce mot, plus vite elle pourrait lui donner de ses nouvelles, si elle était encore en vie...
La pensée que sa mère soit morte lui glaça le sang et il préféra l'oublier avant de désespérer totalement.
Tellement concentré sur ses problèmes, il n'avala rien au petit déjeuné mais il attendait avec impatience l'arrivée du courrier.
Lorsque les hiboux arrivèrent, aucun n'apporta une lettre à Drago et le Serpentard commença à s'inquiéter.
Il avait peur pour sa mère qui était seule chez elle, vulnérable.
Sachant que le Seigneur des Ténèbres n'avait aucune pitié, il aurait bien pu s'en prendre à Narcissa sans ressentir une once de compassion.
Il préféra quitter la Grande Salle vu qu'il n'avait plus rien à y faire.
Il avait une heure de libre le matin et comptait bien en profiter pour faire de nouveaux essais sur l'armoire à disparaître.
Il devait aussi préparer le premier plan de la mission qui devait se dérouler lors de la première sortie à Pré-au-Lard mais, ça, il savait déjà quoi faire.
Une fois dans la Salle sur demande, il enleva le drap qui recouvrait l'armoire, emportant avec la fine couche de poussière qui le fit toussoter.
Il ouvrit l'armoire et y plaça une pomme qu'il avait piqué au petit-déjeuner.
Il ferma la porte et, quand il la rouvrit, la pomme avait disparu.
Il ne manquait plus qu'à attendre qu'elle revienne...
Hermione entama sa première heure de cours - sortilèges - avec la classe des Poufsouffles.
À l'autre bout de la classe, Cormac McLaggen la regardait avec insistance et lui lança plusieurs regards charmeurs.
Hermione les évita; ce garçon lui faisait des avances depuis le début de l'année et il en devenait ridicule.
Le petit professeur Flitwick était encore perché sa pile de livres et peinait à se faire entendre.
- Le prochain qui parle, je lui donne une heure de retenue ! cria-t-il alors pour attirer l'attention.
La classe devint étrangement calme.
- Bon, continua-t-il, aujourd'hui, nous allons apprendre le sortilège de feu. Répétez après moi - sans baguette, Mr Finnigan - Incendio !
La classe répéta en chœur le sort.
Le reste de l'heure, ils s'entraînèrent à faire jaillir des étincelles de leur baguette.
Elle souffla de soulagement lorsque le professeur annonça la fin des cours.
C'était bien une des premières fois de sa vie qu'elle avait trouvé le cours ennuyeux.
Cela ne lui était plus arrivé depuis les cours de divination de troisième.
Pendant qu'elle essayait de faire jaillir du feu de sa baguette, elle se demandait ce que faisait Drago.
Elle l'avait brièvement aperçu au petit déjeuné et il avait l'air anxieux.
Depuis qu'elle avait "emménager" avec lui, elle se rendait compte qu'il n'était pas si méchant que Harry et Ron le pensait.
Elle savait qu'il avait un bon fond et avait envie de découvrir le garçon mystérieux qu'il était.
Et ce fut ainsi pendant le reste de la journée ; Hermione s'ennuya à mourir.
Aussi bizarre que ça pouvait paraître, le seul moment de la journée qui lui redonna le sourire, c'est quand elle descendit du toboggan pour rejoindre son dortoir.
Certes, elle adorait rester avec ses amis mais, aujourd'hui, elle avait envie de voir Malefoy.
Celui-ci était couché sur le fauteuil, lisant le magazine de basket-ball qu'il avait piqué à Granger. Lorsqu'il entendit sa colocataire descendre, il le cacha dans la tranche du canapé.
Hermione s'avança dans la pièce, ne remarquant même pas que le scotch noir avait disparu.
Elle s'en rendit pleinement lorsqu'elle vit que Drago était couché sur TOUT le fauteuil. Elle balaya la pièce des yeux et s'exclama:
- Malefoy ? Je peux savoir où est passée la limite ?
Il se releva et se tint en face d'elle.
- Mon idée état stupide, je l'admet, dit-il en regardant au sol.
Depuis qu'il avait ce dortoir commun avec Granger, Drago se surprenait de jour en jour et accomplissait des choses qu'il n'avait jamais faites auparavant comme, en ces circonstances, avouer ses torts.
Il savait qu'il était en train de changer, de devenir un nouveau Drago, et ça ne lui déplaisait pas trop parce que ce nouveau "lui" arriverais à plaire à Granger.
- Donc, continua-t-elle, il n'y a plus de règles ?
- Bien sûr que si qu'il reste des règles ! s'exclama-t-il avec un sourire. Je ne veux toujours pas voir tes amis ici !
Ne sachant pour quelle raison, Hermione éclata de rire, entraînant avec elle un sourire en coin de la part de Drago.
Son rire redonna dans la tête du Serpentard et il se rendit alors compte qu'il ne pourrais pas vivre sans l'entendre à nouveau.
Une envie soudaine lui prit alors de lui parler, faire connaissance, converser de manière amicale. Mais, le problème était qu'il ne savait pas comment s'y prendre.
Il fallait dire qu'il n'était pas la personne la plus amicale...
Finalement , Hermione le devança.
- Je trouve que c'est mieux ainsi, dit-elle, Je te promet que je ne fouillerais plus dans tes affaires...du moins, j'essayerais.
Elle lui fit un clin enroulé et s'assit sur le canapé.
Il en fit de même.
- Au fait, dit Drago en sortant le magazine de sa cachette, je crois que c'est à toi. Je l'ai piqué dans ton armoire.
Hermione regarda le magazine avec étonnement.
- Tu peux le garder, répondit-elle, je l'ai déjà lu des dizaines de fois !
- Tu fais du basket-ball ? demanda-t-il.
- Oui, dit Hermione, je suis même plutôt douée mais, avec les cours, je n'ai jamais le temps de m'exercer...
Drago voulut lui demander de lui apprendre à jouer mais se ravisa.
Il lui demanderais sûrement un autre jour...
Il finit par se lever pour aller travailler dans sa chambre.
Hermione, rejoignit Harry et Luna dans le parc.
Ils étaient assis dans l'herbe éparpillée de feuilles orangées, sous un grand chêne.
- Hermione, commença Harry, assied-toi, s'il te plaît. Nous avons à te parler...

Amis ou ennemis ? {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant