Du venin dans le sang (Dramione)

Chapitre 6 : découvertes

Hermione se tenait face à Drago Malefoy. Son visage habituellement marqué par la fierté semblait peu à peu se décomposer. Il la regarda tout d'abord, sans rien dire, comme s'il ne réalisait pas encore qu'il venait d'être surpris en flagrant délit. Cependant, son expression désemparée ne resta pas longtemps gravée sur son visage. Bientôt, la jeune femme vit sa mâchoire se crisper et les traits de son visage se durcir. Elle sentit que le mépris qu'il avait toujours eu envers elle refaisait surface.

- Très bien Granger, tu m'as eu, avoua-t-il, mais tu as une chose qui m'appartient et j'aimerais la récupérer.

Il s'avança dangereusement vers elle, mais Hermione fit un pas en arrière et tenta de maintenir la lettre hors de sa portée. Pourtant, il ne sembla pas pas découragé pour autant et continua de s'approcher d'elle tel un prédateur. La jeune femme décida néanmoins de ne pas se dégonfler. Bien qu'en cet instant, il semblait plus dangereux que jamais, elle essaya tant bien que mal de maintenir son regard gris et froid, dans lequel elle percevait la colère et l'échec entremêlés.

- Si ça peut te rassurer Malefoy, je ne l'ai pas lu. Contrairement à toi je ne suis pas indiscrète.

- Si tu n'étais pas indiscrète, tu ne l'aurais pas ramassé, renchérit le jeune serpentard d'un ton cassant, maintenant rend moi ça immédiatement, je n'ai pas spécialement envie de m'éterniser ici et disons... que tu n'es pas non plus le genre de compagnie que je recherche pour passer la soirée.

Hermione avait l'habitude à présent d'entendre les remarques sarcastiques et désobligeantes de Drago Malefoy, pourtant cela ne les rendait pas plus agréables pour autant. Bien au contraire, même si elle tentait de passer outre, cela la blessait. Ils étaient seules dans le dortoir des Gryffondor et il fallait avouer qu'Hermione n'était pas très rassurée de se retrouver dans une telle situation. D'autant plus qu'il ne semblait pas prêt à faire l'impasse sur sa fameuse lettre. Hermione aurait été curieuse de connaître son contenu, malheureusement elle n'avait pas eu le temps de la montrer à Ron et Harry.

- Cette lettre a l'air très importante pour toi, constata Hermione avec assurance, je me demande bien pourquoi.... Et si je la lisais à haute voix ?

La jeune femme fut ravie de constater que ses provocations fonctionnaient parfaitement sur le jeune blond. En effet, Drago devint plus pâle encore qu'il ne l'était et ses yeux lançaient des étincelles de colère. Bientôt, à force de reculer, Hermione se retrouva le dos plaqué contre un des murs de pierres. Elle pouvait sentir la fraîcheur du granit à travers ses vêtements. C'est alors qu'elle se rendit compte qu'elle ne pouvait plus éviter son adversaire très longtemps. Cependant, au moment où elle s'apprêta de nouveau à dire quelque chose, des voix s'élevèrent de la salle commune. Bientôt des bruits de pas se firent entendre et semblaient se rapprocher de l'endroit où ils se trouvaient.

- Hermione ! Appela une voix familière.

Paniqué, Drago fondit sur Hermione et plaqua sa main sur sa bouche avec vivacité. Cette dernière, surprise, échappa un petit cris étouffé. Les pas semblaient se rapprocher dangereusement et Hermione tenta de conserver son calme. Elle ne voulait pas que quelqu'un la voit en compagnie de Drago et encore moins dans un dortoir. Après tout, cela pouvait tout de même prêter à confusion ! En tournant la tête vers lui, la jeune Gryffondor remarqua avec gêne que leurs visages ne se trouvaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Elle n'osa pas lever les yeux, perturbée par cette proximité soudaine qui lui paraissait incongrue. Le jeune homme ne semblait pas plus à l'aise qu'elle. En effet, il essayait tant bien que mal de ne pas croiser son regard et se contentait de baisser la tête. Hermione sentit sa respiration dans son cou tandis qu'il maintenait sa main chaude contre ses lèvres. Elle pouvait sentir son odeur imprégner ses narines et elle se surpris même à la trouver agréable. Ils restèrent ainsi, immobiles, et Hermione eut l'impression que cet instant dura plus longtemps que nécessaire. Plus les pas s'éloignèrent, plus Drago desserra son étreinte. Puis, lorsqu'ils se furent enfin complètement évanouis, il s'écarta d'Hermione d'un geste brusque, comme rattrapé par la raison. Rapidement, son visage retrouva son expression hautaine.