Dernier soir

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Mathieu était pétrifié. Son père n'avait absolument pas changé. Toujours cette expression d'énervement constant accompagné de son regard bleu glacial, rempli de haine.

- Ah ! T'es revenus...

Mathieu était resté en haut de l'escalier à scruter son père, le fixant aussi. Remarquant qu'il n'avait pas adressé une seule parole à son père, il s'empressa de lui répondre quelque chose pour ne surtout pas paraître arrogant :

- Ou-oui ! Bon-bonjour père... Dit-il d'un ton poli ce qui l'étonna.

Son père arqua un sourcil et enchaîna :

- Bonjour. Ferme mais sans être impoli. Ce dernier alla dans la cuisine, y déposa quelque chose, s'installa dans le canapé et se mit à regarder son émission.

Ne sachant pas quoi faire, Mathieu regarda l'heure et remarqua qu'il était 19h45 et qu'il avait effectivement faim. Il descendit silencieusement les escaliers quelque peu grinçant et entra dans la cuisine pour y faire à manger.


Il ouvrit le buffet ainsi que le frigo pour y percevoir leurs contenues : tout deux étaient bien garnis, contrairement à d'habitude. En vue de toutes les bonnes choses à sa disposition, Mathieu décida de rester soft et de faire des pâtes à la carbonara. Il sorti du frigo: crèmes fraîche, beurre et jambon, tandis que du buffet, il sorti du fin fond de ce dernier le sachet de pâtes. Il déposa tout ses ingrédients sur le plan de travail et commença à allumer le gaz pour faire bouillir l'eau prévu pour les pâtes. En attendant que l'eau ne boue, le schizophrène alluma une seconde fois le gaz ou y déposer une poêle. Il y versa la crème fraîche, tout en entendant le crépitement de celle-ci au contact chaud de la plaque. L'eau commençant à bouillir, le châtain décida de visionner la quantité de pâtes qu'il allait faire. Il décida d'en faire pour deux personnes où cas ou son père n'est pas mangé, en cas contraire, il s'en fichait pas mal car c'était le dernier jour. Il sala l'eau à l'aide de gros sel et plongea les coquillettes dans l'eau désormais bouillante et les regarda tomber dans l'eau salée. Pendant que les pâtes mollissaient dans l'eau, il découpa les morceaux de jambon pour les mélanger à la crèmes fraîche, maintenant tiède. Il sorti les pâtes de l'eau et les fient égouttées dans une passoire, au dessus de l'évier.


Une délicieuse odeur de crème fraîche accompagnée par celle du jambon mélangé avec le doux parfum de pâtes beurrée, sorti de la cuisine pour se diriger dans le salon là ou se trouvait le père de Mathieu. Cette odeur alléchante n'échappa pas au paternel du schizophrène. Il se leva et alla s'adosser à l'encadrement de la porte pour apercevoir ce que son fils mijotait dans la cuisine. Mathieu était dos à son père se qui ne l'empêcha pas de remarquer sa présence à cause de son reflet dans la fenêtre pile en face de lui et, faisant nuit, son père était plus que reconnaissable. Mathieu stressait, il avait l'impression que son père observait se moindres fais et gestes. L'impression de ce faire observer oppressait le châtain qui laissa perler une goutte de sueur, longeant sa tempe. Il s'aperçut qu'il avait fini de mélanger les pâtes carbonara et qu'il était temps de les disposer dans des assiettes. Il se déplaça en faisant bien attention de faire comme s'il n'avait pas remarqué son père et se mit à chercher des couverts à mettre sur la table.

Quand à son père, il se délectait du spectacle qui se déroulait juste devant lui, il avait parfaitement remarqué que son fils l'avait vue. Le sentiment d'être gênant lui plaisait et décida d'aller jusqu'au bout. Il alla devant le meuble qui contenait les assiettes et en prit deux. Il se retourna en même temps que son fils qui avait l'air horrifié de se trouver face à lui. Mathieu était plus que perdu. Son père était face à lui, tout sourire lui tendant les assiettes dont il avait besoin. _Au putain je fais quoi ? Chuis censé faire quoi ? On croirait presque un pédophile ! Il me stalk depuis tout à l'heure et maintenant il M'AIDE avec son sourire à la con ?_ Mathieu ne savait vraiment pas comment prendre ce que son père faisait pour lui mais une chose était sur, il n'arriverait pas à le regarder plus longtemps dans les yeux :

Une connerie qui donne des ailes  ~Matoine~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant