Chapitre 4

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Le garçon décolla ses paupières voyant le faible rayon de soleil traverser le rideau aussi épais qu'une feuille de papier. Il frotta ses yeux fatigués avant de se lever et d'avancer en direction de sa salle de bain, où il se cognait constamment contre le lavabo.

Adam tourna le robinet grinçant et usé laissant l'eau couler du pommeau. Le jeune homme retira son seul vêtement et pénétra dans la douche glaciale.

C'était l'unique moment où le garçon était seul puisque son père travaillait, il était donc seul dans le maudit appartement.

Après s'être préparé pour l'école, l'adolescent mangea un faible encas avant de partir en direction de la demeure de sa meilleure amie.

Adam baissa la tête comme à son habitude pour éviter le regard des gens, il détestait voir que ceux-ci le regardaient. Adam avait fait des recherches sur cette peur des personnes, la peur d'aller vers les autres. Ça s'appelle la phobie sociale. Parler en public, faire un exposé, répondre à une question, donner son avis ou être seul au milieu de nombreuses personnes, c'était la phobie sociale. Les mauvais souvenirs refirent surface instantanément dans les pensées du garçon, toutes ses fois où la timidité et la peur prenaient place et le rongeait au plus profond. Quand est-ce que cette peur partira ?

Le garçon marcha une bonne dizaine de minutes avant d'apercevoir le quartier bourgeois de sa meilleure amie puis en avançant un peu plus il l'aperçut elle ainsi que son énorme crinière rousse et son sourire flamboyant.

— Prêt pour une nouvelle journée d'école, ironisa la rousse.

— Comme d'habitude, répondit le brun en esquissant un fin sourire.

Pendant ce temps-là au royaume des vampires, un grincement vint couvrir le silence plombant présent dans la pièce, un homme entra dans celle-ci et ferma la porte derrière lui.

— Viens-tu encore me menacer de mort ? Demanda la fille debout devant les vitres.

— Non, je viens voir comment tu vas, répondit l'homme.

— Bien, répondit sèchement la fille toujours immobile.

— Les suprêmes ne veulent pas te perdre Athéna, tu es une reine formidable.

— Ne m'appelle pas Athéna, mon nom est Athénais Perse, répliqua la fille en se retournant brusquement.

— Il faudra bien que tu me pardonnes un jour ma fille, lâcha le brun dans une pose tendue.

— Les suprêmes doivent se demander où tu es toi, et où est la femme qui me sert de mère, répondit la jeune femme en se replaçant devant les vitres.

L'homme resta planté pendant plusieurs secondes à regarder sa descendance avant qu'il ne sorte de la chambre.

Athénais jeta un coup d'œil derrière elle en soupirant avant de replonger son regard dans la nature.

Après plusieurs minutes, elle décida de sortir de cet environnement hostile et d'aller à St-John pour se calmer et prendre l'air.

De l'autre côté de la forêt cachant la population de créatures, dans une salle de classe, se trouvait le garçon et sa meilleure amie.

Le brouhaha résonnait dans la petite pièce tandis qu'Adam n'arrivait pas à se concentrer. La classe était devenue une vraie jungle, enfin non, même les animaux étaient mieux éduqués. La rousse, quant à elle, adorait avoir l'attention sur elle, c'était sûrement son plus grand défaut. Son meilleur ami ne comprenait pas comment la fille si gentille et drôle pouvait rigoler avec ses abrutis.

— Plus qu'une année avec ces imbéciles, tiens bon, se dit le garçon le visage entre les mains.

— Personne ne te parlera si tu ne fais pas d'effort Adam, lâcha Alizée en chuchotant.

— Je n'ai pas besoin d'ami comme eux contrairement à toi, répondit le jeune homme en écrivant les réponses sur sa feuille.

— On ne peut pas constamment rester que nous deux Adam, répondit Alizée.

— Bienvenue dans la jungle, vous désirez devenir quel animal ? Il reste deux trois places comme chienne si vous voulez, bougonna le garçon.

La belle rousse soupira avant de tourner sa tête et se concentrer pour les dernières minutes de cours avant le temps de midi. Aucun des deux n'avait prononcé un mot. Alizée ne supportait plus que son meilleur ami ne fasse pas d'effort pour s'intégré et Adam lui détestait que la rousse change de caractères aux côtés des autres.

A la sonnerie, Adam se leva rapidement de sa chaise et partit en direction de la cantine suivit de la rousse plusieurs mètres après. Assit un en face de l'autre à une table, les deux jeunes se lancèrent des regards qu'ils baissèrent presque aussitôt, toujours entouré d'un silence pesant.

— Bon, on peut arrêter de faire la gueule ? Je suis désolée Adam, supplia la fille.

— Moi aussi, répondit le garçon avant de bougonner :

— Je déteste la rentrée des classes.

— Je déteste l'école tout court, répondit Alizée.

Les deux meilleurs amis affichèrent une bouille embêtée sur leurs visages avant de continuer leurs repas.

Debout, derrière plusieurs arbres, la personne ne détacha pas de son regard les deux individus.

Un Battement De Cils Où les histoires vivent. Découvrez maintenant